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[Côte d’Ivoire/Droits de l’homme] L’Africa Transitional Justice Legacy Fund initie un cadre d’échange avec les organisations de la société civile à Abidjan


Abidjan, 30-07-2019 (lepointsur.com)  L’Africa Transitional Justice Legacy Fund (ATJLF), a initiée, ce mardi 30 juillet 2019, à Abidjan, un cadre d’échanges et d’informations  avec les organisations de la société civile ivoirienne, des ONG, des avocats, des chercheurs, des membres du gouvernement, des institutions de développement et un certain nombre d’acteurs clés qui interviennent dans le domaine de l’édification de la paix, des droits de l’homme et de la justice transitionnelle.

Ouvert ce jour, au Deux-Plateaux les Vallons, cette rencontre intervient dans le cadre de la série de rencontres consultatives de l’ATJLF avec les organisations de la société civile, les bailleurs de fonds, les institutions gouvernementales et non gouvernementales, les avocats, les médias, académiciens dans les 7 pays prioritaires du fond. Les travaux de ce cadre d’échange s’achèveront le mercredi 31 juillet 2019.

Au milieu, le directeur de l’ATJLF, Makmid Kamara

Pour la première journée de cette réunion consultative, après l’allocation de bienvenue et de présentation du directeur de l’ATJLF, Makmid Kamara, les participants ont eu l’occasion d’échanger et d’être informés sur l’état actuel du processus de la justice transitionnelle en côte, grâce à un exposée du chef de mission de la justice transitionnelle en Côte d’Ivoire, Mohamed Suma. Et à en croire M. Suma, qui est revenu sur le parcours du pays en matière de justice transitionnelle, le processus de réparation des crises ivoiriennes peut être considéré comme inachevé. Car, «le problème de la justice transitionnelle reste en supend en Côte d’Ivoire», dira-t-il, tout en soulignant que ces faits sont dus au au manque de soutien financier de la part du gouvernement pour les travaux de la justice transitionnelle. «En effet, l’Etat a privilégié l’attribution des fonds à d’autres problèmes», a expliqué Mohamed Suma.

Quant à la vice-présidente du Conseil national des droits de l’homme en Côte d’Ivoire (CNDHCI), Marie Paule Kodjo, qui a intervenu sur le rôle de la Commission  nationale des droits de l’homme dans le processus de la justice transitionelle dans le pays, elle a invité les participants à œuvrer pour la paix et le respect des droits de l’homme à travers tout le pays. «Ainsi, qu’il est souhaité à l’objectif 16 des ODD, notre société a besoin, aujourd’hui plus que jamais, d’agir au bénéfice de la paix, de la justice et d l’éfficacité des institutions au niveau national. 2030, c’est déjà maintenant, c’est aujourd’hui !», a-t-elle déclaré en suspens.

Les participants auront l’occasion, durant ces deux jours d’échanges et d’informations de discuter des domaines d’intervention et stratégies sur lesquelles l’ATJF pourrait se concentrer. La rencontre vise particulièrement entre autres à réaliser les objectifs et questions institutionnelles, tels que la présentation de l’ATJLF à la communauté des OSC en Côte D’Ivoire, le partage et l’orientation des discussions sur les stratégies et approches d’octroi de subventions, l’identification et le recensement des idées potentielles de financement dans le pays, la collecte des informations sur les initiatives précédentes et/ou en cours sur les initiatives menées par la société civile en matière de justice transitionnelle en Côte D’Ivoire et l’identification des besoins et les limitations en matière de justice transitionnelle en Côte D’Ivoire.

Basé à Accra, l’Africa Transitional Justice Legacy Fund (ATJLF), est une initiative d’octroi de subventions de trois ans qui vise à appuyer les projets et processus communautaires relatifs à la justice transitionnelle, dirigés par des survivants de violation de droits humains dans sept pays de l’Afrique de l’ouest à savoir la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée- Conakry, le Liberia, le Mali, le nord-est du Nigeria et la Sierra Leone. Le fonds a été créé par MacArthur Foundation et une autre fondation privée pour faciliter les interventions transformatrices et percutantes de justice transitionnelle en Afrique.

Le fonds a pour mission d’appuyer les organisations de la société civile et les initiatives dirigées par les survivants des violations des droits de l’homme afin d’entreprendre des approches transformatrices dans le domaine de la justice transitionnelle en Afrique de l’ouest ; renforcer les actions de la société civile et des autorités locales afin de faire évoluer les projets participatifs de la justice transitionnelle et qui sont localement conçus dans les pays sélectionnés et de contribuer à un changement positif et à la promotion des débats publics et médiatiques qui entraînent les fausse représentations de faits.

Le fonds va donc appuyer la société civile et les autorités locales dans les pays sélectionnés de la sous-région pour explorer les approches de solutions efficaces en matière de justice transitionnelles afin de répondre aux besoins des victimes et survivants à travers des initiatives transformatrices de réparation, des plaidoyers en vue de la redevabilité des coupables des violations de droits humains. Les financements couvriront aussi des actions durables visant à forger la réconciliation, promouvoir la cohésion sociale et faire avancer les processus de réformes institutionnelles.

Georges Kouamé

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