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Prophète Kela (Pasteur principal de l’Eglise vivante de Saint Pierre) : ‘’Ma foi chrétienne a préservé ma vie’’


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 3-7-2017) Kela Benjamin est un travailleur ordinaire. Il est Chef de service à la Direction des Ressources humaines dans une administration publique. Marié et père de 4 enfants, Kela est aussi prophète et pasteur principal de l’Eglise vivante de Saint Pierre. Il explique son extraordinaire rencontre avec le Saint Esprit et comment sa vie a été préservée en pleine crise. Ci-dessous, son témoignage.

« C’est en 1999 que tout a commencé alors que je faisais la classe de 4ème. Quelques années plutôt, je suis tombé gravement malade. Le féticheur du village qui a été consulté avait prédit à cette époque, la mort imminente de 7 jeunes garçons du village. Je faisais partie de ces jeunes. Les prédictions du féticheur se sont effectivement réalisées. Alors que les jeunes mouraient les uns après les autres, ma tante m’a conduit discrètement chez une prêtresse traditionnelle dans un village de Bloléquin.

Elle était connue pour sa franchise, car quand elle ne pouvait rien faire, elle le disait. C’est ainsi qu’une fois là-bas, elle a recommandé à ma tante de m’emmener à l’église, car mon destin c’est de devenir un homme de Dieu. Pour ma tante, comme la prêtresse savait que j’allais mourir, elle a refusé de lui dire la vérité. Elle en était très triste. Cela s’est passé en 1996, alors que je faisais la classe de CM2… J’ai eu ma première révélation en classe de sixième. Nous étions au cours de Français, lorsqu’un ange est venu me prendre pour faire le tour de la ville.

Mon voisin a su que j’étais distrait, puisque je ne prenais plus de notes. C’est alors qu’il m’a touché. Cette vision m’est revenue plusieurs fois. C’était quelque chose d’extraordinaire. Des années après, pendant les vacances, je causais avec un ami et je voyais que quelqu’un cherchait à le tuer pendant que nous échangions. J’ai demandé à Dieu qu’il me dise qui voulait tuer mon ami, et automatiquement l’image d’une femme que je connais bien est apparue. Après plusieurs révélations, j’ai alors approché des pasteurs qui m’ont dit qu’effectivement j’avais un appel du Seigneur.

J’ai donc décidé de me consacrer à Dieu dès la classe de 5ème. J’ai reçu le baptême du Saint-Esprit dans les jeûnes et prières. Lors de ce baptême, l’Esprit m’a conduit dans les montagnes. Un ami, Douho Donald, m’a suivi alors que tout le monde avait peur. Nous avons fait des jours et des nuits de prière. C’est de cette façon que mon ministère a commencé.

LE MESSAGE PARTICULIER REÇU EN BROUSSE. Le Seigneur m’avait enseigné au sujet de la fin du monde, de la repentance de l’Eglise et de l’humanité toute entière. C’est ce que le Seigneur Jésus m’a enseigné, il me parlait de changement des mœurs. Dans la même période, le Seigneur m’avait annoncé que le Président Bédié allait tomber. Il m’a aussi annoncé la mort du général Robert Guéi. Le Seigneur m’a aussi annoncé qu’il y aurait une guerre en Côte d’Ivoire et que moi-même je serais pris par les rebelles. Toutes ces prophéties se sont réalisées par la suite.

DIEU A PERMIS QUE JE SORTE DES GRIFFES DES REBELLES SAIN ET SAUF. Oui ! En 2002, j’étais en classe de terminale quand la guerre a éclaté. Avec la guerre et les tueries, nous avons fui pour trouver refuge au village. J’ai ma tante, celle qui m’avait conduit chez la prêtresse autrefois, qui a fui le village où elle était mariée. On avait donc décidé d’aller chercher son mari resté dans ledit village. Nous étions 7 personnes. La femme de mon père, mon oncle, quatre autres personnes et moi-même.

La zone était envahie par les rebelles un peu partout. Nous avons donc emprunté des pistes villageoises afin de les éviter. Mais en pleine brousse, nous sommes tombés pile face sur des rebelles. J’étais devant, et donc le premier à voir et à être vu. Celui qu’on partait chercher avait malheureusement été pris par les rebelles. Le rebelle qui me faisait face était armé d’une machette. Avec la femme de mon oncle qui ne pouvait pas courir, il était impensable d’envisager un tel projet. Nous avons donc été pris.

Trois personnes sur les sept que nous étions ont rebroussé chemin quand elles ont su que nous qui étions devant avions été pris par des rebelles. De là, ils nous ont amenés dans un campement de fortune créé pour les circonstances de la crise. Là, ils ont décidé de nous tuer. Ils m’ont demandé de me déshabiller. Ce que j’ai fait. Un rebelle a mis la kalach dans mon oreille. A ce moment-là, j’ai commencé à prier tremblant de tout mon corps en récitant le Psaume 23 que je connais par cœur. Je ne sais pas ce qui s’est passé, mais un des rebelles est venu brusquement arracher la Kalach dans la main de celui qui me traumatisait.

Les deux ont lutté, et dans leur lutte le bout de la Kalachnikov m’a effleuré le front. J’avais commencé à saigner. Ils nous ont ensuite amenés dans la sous-préfecture de Bacoubly où il y avait un camp de gendarmerie. Là, les ordres ont été encore une fois de plus suffisamment clairs. Le chef rebelle a dit à ses éléments : « tuez ceux-là, je ne veux voir personne vivant ». Ces éléments ont chargé et avant même qu’il ne leur demande de passer à l’acte, il les a stoppés. Puis s’adressant à moi, il a dit : « vous ! Enlevez tout ce que vous avez dans vos poches ».

C’est en fouillant mes poches que j’en sortis un nouveau testament de couleur bleue, que j’ai déposé aux pieds du chef rebelle. Il m’a alors demandé si je suis chrétien. J’ai répondu par l’affirmative. Il voulait savoir aussi si je suis élève, j’ai dit oui. Il m’a regardé fixement pendant un moment et il a dit : « lèves-toi et mets-toi de côté. Tuez celui-là, attachez l’autre et violez la femme ». En un rien de temps, tout fut fait. Mon oncle a été tué ; cinq rebelles ont violé ma tante l’un après l’autre. Son frère Médard a été attaché avec les coudes joints par derrière.

A moi, il a dit : « comme tu es chrétien, je vais te protéger. Je ferai en sorte que rien ne t’arrive. Mais quand tu sortiras de ce guêpier, n’oublies jamais Dieu. Partout dans le monde où il y a eu des guerres, il y a eu des survivants. Tu feras partie des survivants de cette guerre ». Il a alors demandé à ses hommes de veiller sur moi. Ces faits se sont produits le dimanche 05 janvier 2003. Le lendemain, un autre groupe de rebelles est arrivé. Ce groupe s’est vertement opposé au fait que nous soyons encore en vie.

Ils ont voulu qu’on nous tue. Ce que les premiers ont refusé. Ce fut une lutte entre les deux groupes, au point qu’ils en sont arrivés à voter si oui ou non nous devions vivre. Sur 22 rebelles seuls 8 ont voté pour notre vie. Notre sort était donc scellé. Nous devions tous mourir une fois qu’on leur aura donné un certain nombre d’informations qu’ils recherchaient sur notre village. Un rebelle pris de peine pour moi, m’a donné cette information au milieu de la nuit.

J’AI AUJOURD’HUI UN MINISTERE PROPHETIQUE, JE SUIS UN PROPHETE. Il connaissait bien ma voisine de classe du lycée, puisqu’elle est devenue sa femme. Il s’est alors promis de tout faire pour que je sois en vie. Comme nous n’étions pas loin du Libéria, ils nous ont donc accompagnés nuitamment de Bacoubly à Séhibly, le village de l’artiste chanteur Dezzy Champion. De là, nous nous sommes retrouvés au Libéria. Grâce à la Croix Rouge, nous avons pu embarquer 2 heures de temps après notre arrivée.

Mais c’était un miracle ! Une fille qui logeait dans la maison de mon père à Toulepleu et qui travaille pour la Croix Rouge, m’a tout de suite reconnu. Et c’est grâce à elle que nous avons pu embarquer non sans avoir soulevé le courroux des personnes qui étaient là depuis plusieurs mois. C’est ainsi que nous sommes arrivés au Libéria. Comme c’est la main de Dieu qui me guidait depuis le début de cette affaire, je me suis retrouvé au Libéria avec mes quatre petits frères qui y sont arrivés par d’autres voies et moyens.

Du Libéria, mes petits frères et moi sommes revenus en Côte d’Ivoire à pieds, notamment à Bloléquin. Là, nous nous sommes présentés au commandant des opérations de Bloléquin. Peu de temps après, la ville a été attaquée. Alors, nous avions été confiés à des militaires qui nous ont conduits jusqu’à Guiglo. De guiglo, on est parti à Saïoua en mars 2003. De Saïoua, je suis allé à Soubré et puis j’ai fini ma course à Abidjan. J’ai pu m’inscrire pour la deuxième rentrée en avril et j’ai eu mon Bac.

A l’Université Félix Houphouët-Boigny où j’ai été orienté en sociologie, j’y fais une maîtrise. Entre temps, j’ai pu reprendre mes activités spirituelles. J’ai aujourd’hui un ministère prophétique, je suis un prophète. Durant la crise, chaque événement m’était annoncé. Cette mission, je la dédie entièrement au Saint-Esprit, parce que c’est lui qui me guide. »

Prophète Kela Benjamin

Les titres ont été choisis par la rédaction

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