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Logements sociaux : Où est passée la somme de 1,71 milliard Fcfa mobilisée par les souscripteurs #Construction


Le ministre Mamadou Sanogo anciennement en charge des logements sociaux. (Ph: Dr)

Le ministre Mamadou Sanogo anciennement en charge des logements sociaux. (Ph: Dr)

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 15-7-2016) Lorsque les populations, principalement les moins nanties avaient accepté de souscrire massivement au projet de logements sociaux, elles ne s’attendaient pas du tout au gros piège qui les attendait au détour. Trois années après avoir souscrit au projet, le piège semble se refermer progressivement sur ces braves populations qui ne savent plus où donner de la tête.

Se prononçant sur la question,  dans une interview accordée à un confrère, le ministre Sanogo Mamadou  avait indiqué que  57 000 personnes  ont pré-souscrit au projet de logements sociaux, initié par le ministère de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme courant mars 2013, alors que seulement 20 000 étaient visées.

Un record jamais égalé en matière de mobilisation pour un projet initié par l’Etat de Côte d’Ivoire. Bien entendu, le jeu en valait la chandelle, d’autant plus que cette pré-souscription ouvrait grandement les portes sur une véritable possibilité à chacun des pré-souscripteurs de devenir propriétaire de sa propre maison à Abidjan, où la question du logement demeure un casse-tête-chinois.

Evidemment, cette volonté manifeste a obstrué la voie du discernement à toutes ces personnes. Les amenant parfois à passer des nuits blanches devant les guichets de la Sicogi, nonobstant le fait que la somme de 30 000 Fcfa prévue pour la pré-souscription n’était pas remboursable quelle que soit l’issue de l’opération.

En dehors de plusieurs visites opérées par les services du ministère sur les sites prévus pour la construction des logements sociaux, de mars 2013 à aujourd’hui, aucune personne parmi les 57 000 retenues pour le projet n’a encore été satisfaite En la matière, seule la Première-dame Dominique Ouattara a fait parler son cœur en offrant des logements sociaux à des familles démunies dans la commune de Songon.

Trois années après avoir pré-souscrit à ce projet révolutionnaire qui garantissait pourtant des maisons aux couches modestes de la société, les personnes concernées n’arrêtent  pas d’évoquer une grande arnaque de la part du gouvernement.

Ont-elles tort, lorsqu’à travers un petit calcul rapide l’on se rend compte que leur vaste mobilisation a permis à l’Etat de Côte d’Ivoire d’engranger la coquette et rondelette somme de 1,71 milliard Fcfa ? Pas si sûr. Malgré plusieurs explications du gouvernement pour expliquer le retard constaté dans l’avancement du projet, les populations restent dubitatives et accrochées à l’idée d’une véritable escroquerie gouvernementale.

Des chiffres inquiétants

Zoma Bi Goua, président du Conseil d'administration de l'Unafoci.

Zoma Bi Goua, président du Conseil d’administration de l’Unafoci.

Sur la question, l’Union nationale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Unafoci), structure qui s’est spécialisée dans la promotion immobilière en faveur des travailleurs du public et du privé avance des chiffres à couper le souffle. Selon Zoma Bi Goua, le président de Conseil d’administration, « sur 300. 000 travailleurs du secteur privé et les 200. 000 du public, il n’y a que 3% qui sont propriétaires de leur propre maison, soit 15. 000 personnes sur un total de 500. 000 travailleurs ».

Evidemment, une telle situation est la conséquence immédiate du recul de la politique de logements sociaux initiée par le Président Félix Houphouët-Boigny, au cours des deux décennies qui ont suivi l’indépendance de la Côte d’Ivoire, avec la mise en place de la Sogefiha (Société pour la Gestion et le Financement de l’Habitat) et la Sicogi (Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière).

Le moins que l’on puisse souhaiter, c’est que les actes feront place aux discours, en vue de permettre à ces milliers de travailleurs du privé et du public de Côte d’Ivoire de goûter au bonheur d’être propriétaire d’une maison.

Idrissa Konaté

 

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