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Front populaire ivoirien : Voici ce qui justifiait la candidature de Gbagbo


lepointsur.com (Abidjan, le 6-3-2015) Contre toute attente, un comité central s’est tenu, le jeudi 5 mars dernier. A l’issue de celui-ci, Pascal Affi N’Guessan, le président statutaire du Front populaire ivoirien a été mis en congé et immédiatement remplacé par son vice-président Aboudramane Sangaré. Une situation qui accentue la crise qui avait déjà pris forme au sein de cette formation politique.

Pascal Affi N'Guessan, le président statutaire du Fpi. (Ph: Dr)

Pascal Affi N’Guessan, le président statutaire du Fpi. (Ph: Dr)

C’est désormais officiel Aboudramane Sangaré a fini par porter au grand jour la volonté qui l’animait depuis qu’il a volontairement déclenché une crise au sein du Front populaire ivoirien. A l’issue d’un comité central tenu le jeudi 5 février dernier, le vice-président a réussi à se faire porter à la tête du Fpi, en remplacement de Pascal Affi N’Guessan le président statutaire.

Il apparait très clairement que derrière la vaste campagne médiatique selon laquelle l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo se portait candidat contre Pascal Affi N’Guessan n’était qu’une subtile manipulation d’Aboudramane Sangaré pour prendre le contrôle de la plus importante formation politique de l’opposition ivoirienne. Evidemment, la décision du comité central du jeudi dernier vient donner une explication aux agressions orchestrées contre Pascal Affi N’Guessan lors des obsèques de la mère de Laurent Gbagbo. A ces occasions, en effet, le président du Fpi avait essuyé l’offense de ne pas assister aux cérémonies d’adieux à la vieille Gado Lélé Marguerite.

Aboudramane Sangaré, président à l'issue d'un putsch. (Ph: Dr)

Aboudramane Sangaré, président à l’issue d’un putsch. (Ph: Dr)

A la tête de la branche de militants taxés d’irréductibles, Sangaré Aboudramane n’a jamais accepté la main tendue de Pascal Affi N’Guessan pour prendre au rebond, le dialogue direct avec le pouvoir. Il n’en fallait pas plus pour que le président du Fpi soit taxé de vendu à la solde du pouvoir. Commence alors un grossier montage pour présenter la candidature de l’ex-président, encore en séjour prolongé à la prison de la Cour pénale internationale de la Haye.

Devant l’échec de cette tentative, l’aile du Fpi qui digère difficilement la chute des refondateurs a initié toutes sortes de stratégies pour dégommer Pascal Affi N’Guessan de la tête du Front populaire ivoirien. En témoigne le prétendu limogeage du secrétaire national en charge des jeunes du Fpi, très proche du président Affi. Là encore, la tentative de putsch contre Konaté Navigué s’est soldée par un cuisant revers.

A peine cette défaite digérée que les pro-Sangaré initient ce comité central, avec à la clef, la mise en congé du président statutaire, malgré le fait que seul un Congrès ordinaire a pouvoir d’apporter du neuf aux différents démembrements du parti. Au regard de ce qui précède, l’on peut écrire sans risque de se tromper, que les dés d’une véritable crise sont enfin jetés dans l’arène du Front populaire ivoirien.

Idrissa Konaté

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