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[Côte d’Ivoire] « Dans le tohu-bohu politique actuel, l’on entend très peu les organisations de la société civile » (la chronique de Fernand Dédeh)


Abidjan, 28-07-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : L’Etoile D’Etat va devoir se contenter pour le moment du titre de Premier ministre par intérim. Et c’est en cette qualité que l’Abobolais va aborder une question sensible ce mardi 28 juillet 2020 avec le groupe des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire. Il va notamment donner « la position du Gouvernement, suite à l’arrêt de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), sur la révision de la composition de la Commission Électorale Indépendante (CEI) ».

La CADHP, saisie par l’opposition, a ordonné

1- « La prise des mesures nécessaires avant toute élection pour garantir que le processus de nomination des membres de l’organe électoral proposé par les partis politiques, notamment les partis d’opposition, ainsi que les OSC, soit piloté par ces entités, sur la base de critères prédéterminés… »

2- « La reprise du processus de désignation de leurs dirigeants des commissions électorales locales »

3- « Les injonctions faites à la Côte d’Ivoire dans cet arrêt doivent être exécutées avant la tenue de toute élection ».

Le gouvernement de ton camarade a invité l’opposition à occuper sa place dans la commission centrale. Mais celle-ci avait réservé sa réponse. Elle l’avait conditionnée par la décision de la CADHP.

De deux choses, l’une : soit les deux parties ouvrent immédiatement le dialogue politique, pour trouver un consensus minimal sans bloquer le processus électoral, soit chaque partie reste campée sur ses positions et certitudes et le pays en payera les conséquences.

En attendant, le défilé des populations et têtes couronnées se poursuit chez ton camarade. Il reçoit ce mardi 28 juillet 2020, les populations du Nord. Condoléances et compassion bien sûr, suite au décès de ton parrain, ça c’est africain, aucun problème. Sous le coude, la sollicitation pressante pour renoncer à sa décision de ne pas briguer un troisième mandat à la tête du pays. Un ministre me dit : « hon, hon, c’est le premier mandat de la troisième république ». C’est ça l’élément de langage pour faire passer le message. D’accord. Mais bon… En fait, il n’y a rien de nouveau au soleil…

Dans le tohu-bohu politique actuel, l’on entend très peu les organisations de la société civile. Et pourtant, c’est le moment de donner de la voix, attirer l’attention, servir de tampon entre les positions tranchées, équilibrer ou éclairer les citoyens. Les rassurer. Oh, oh, certaines vont déjà commencer par accuser la presse qui ne suit pas leurs activités et ne les relaient pas.

Une initiative citoyenne intéressante qui se met en place, « 1000 volontaires pour changer la Côte d’Ivoire », je serai aux côtés des jeunes pour écouter…

De même, je suis avec intérêt, l’implication de la CEDEAO dans la résolution de la crise au Mali. Ma position est claire, il faut en finir dans notre sous-région, avec les coups d’Etat et/ou les interruptions des processus institutionnels. C’est inacceptable !

La CEDEAO est mobilisée au chevet du Mali. C’est heureux. Il faut rapprocher les contradictions internes dans ce pays… Les chefs d’Etat qui aident à la résolution de la crise au Mali doivent eux-mêmes, en tirer les leçons pour leurs pays respectifs… Il ne faut pas seulement chausser le voisin…

Par Fernand Dédeh, journaliste indépendant

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