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Port-Bouët/Gonzagueville : Une opération immobilière détruite


CIV lepointsur.com (Abidjan, le 28-9-2015) Le mercredi 23 septembre 2015, les habitants de la cité Koné sise à Gonzagueville, ont été réveillés par les bruits assourdissants des bulldozers, qui ont procédé sans ménagement à la démolition de plusieurs maisons, dont les trois villas témoins de la cité Koné.

Le District d’Abidjan accusé

Les populations désolées après le passage des machines du District.

Les populations désolées après le passage des machines du District.

Selon les riverains cette opération de destruction a été encadrée par environ 400 éléments de la police nationale, la gendarmerie nationale et des Force républicaines de Côte d’Ivoire (Frci). Faut-il le souligner, la construction de cette cité naissante est pilotée par la société multiservices immobilière (Somulsim) dont M. Koné Amadou est le premier responsable.

Les forces de l’ordre envoyés sur le terrain pour encadrer cette démolition, auraient reçu l’ordre du District autonome d’Abidjan qui, se fondant sur une décision de justice de 2005 en Première instance (jugement civil n°1864 du 25/07/2005), a pris l’initiative de détruire les maisons du jeune opérateur Koné Amadou. Alors même que cette décision qui reconnaissait des droits de propriétés à messieurs Allo Nestor, Djama Djama et Abo Akré Villasco, a été infirmée par une autre décision de la 4ème Chambre civile et commerciale de la Cour appel en date du 30/07/2013.

Il faut rappeler que ce terrain est une parcelle litigieuse qui impliquait dès le départ le village de petit Bassam et les autorités coutumières de Mafiblé 2. La décision du 30 juillet 2013 a définitivement exclu le village de petit Bassam de cette procédure, pour le simple fait que le terrain en question ne fait pas partie du patrimoine foncier dudit village. Seuls les droits fonciers de M. Aké François et ceux de sa communauté ont été reconnus.

De sorte que l’ordonnance n°281/2014 du 24 avril 2014, a même ordonné d’office « la suspension de la délivrance de tout acte administratif générateur de droits provisoires ou définitifs de propriété, notamment d’arrêtés d’attribution, de concession définitive, de certificats fonciers, sur les sites de la forêt classée d’Abouabou…d’environ 2000 hectares de superficie, objet du jugement n°1864 du 25 juillet 2005 du Tribunal de Première Insistance d’Abidjan ».

Au regard de la convention notariée signée entre Koné Amadou et la communauté villageoise de Mafiblé 2, représentée par son chef de village Aké François, le promoteur Koné Amadou bénéficie donc d’une superficie de 156 hectares sur les 2000 hectares du patrimoine de Mafiblé 2. D’où la colère et l’indignation de Koné Amadou. Pour ce dernier, la destruction de ces trois villas témoins sans avis d’expulsion préalable, ne peut être que l’œuvre du District autonome d’Abidjan qui a entrepris de l’exproprier.

D’ailleurs cette opération musclée a été supervisée par le lieutenant Kouadio, chef des opérations du District autonome d’Abidjan. Qui a eu l’appui inestimable du commissaire Goly, adjoint du commissaire principal du 24è arrondissement de police. Selon le promoteur Koné Amadou, le préjudice de cette folle journée s’élève à environ 105 millions F Cfa.

Très en colère, voici ce qu’a déclaré Koné Amadou lorsque nous l’avons rencontré sur les lieux le mercredi 23 septembre 2015 : « Nous nous réservons le droit de porter plainte contre le District autonome d’Abidjan, la communauté villageoise de Petit Bassam représentée par son chef Gnagne Niamba Richard, et contre tous ceux qui ont démoli, pour destruction de bien d’autrui, violation de décision de justice, faux et usage de faux, intimidation ». La plupart des familles que nous avons rencontrées sur le site vivent là désormais la peur au ventre.

Idrissa Konaté

D’une information particulière

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