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Devoir de mémoire au nom de la démocratie #Samson Ouamar (La lettre à Colette)


Le pouvoir fait-il perdre la mémoire aux gouvernants, ou est-ce la grande méfiance, malgré la pseudo-sérénité affichée ? Voilà en substance, les deux questions, dont les réponses nous permettront de comprendre l’attitude des Ouattaristes face à la volonté de la CNC de se retrouver avec ses sympathisants cette semaine.

Renard passe passe chacun a son tour au pouvoir #Démocratie

Mamadou-Koulibaly-0007C’est la date du  2 juin 2015,  qu’a choisie le professeur Mamadou Koulibaly pour adresser une note aux responsables municipaux de Yopougon. A travers cette note,  la CNC affiche sa ferme volonté d’occuper le stade de Jessie J. pour l’organisation d’une rencontre. Poliment, le stade lui est refusé car «  réservé d’avance  par d’autres structures ». Quelques jours plus tard, des marches éclatées, dont nul ne pourra confirmer  le succès ou pas  à cause de la pluie du jour J. ont été dispersées par les forces de l’ordre. Lesdites marches ne seraient pas autorisées. Ont soutenu les autorités ivoiriennes. Quelles analyses peut-on faire  face à ces situations ? Rien de nouveau dans le car Eburniéen. Le chauffeur et les apprentis ont été remplacés depuis 5ans, les passagers et les pratiques restent les mêmes. Sinon,  pour un pouvoir qui a une mémoire fertile, pour des individus qui pendant des décennies ont été muselés et ont crié au loup, chaque fois qu’il leur a été refusé un contact avec leurs militants, la moindre des choses, c’est de  ne pas tomber dans les mêmes bassesses et permettre à la  CNC naissante de jauger sa capacité de rassemblement.

Et comment ? Tout simplement en encadrant, et contenant les manifestants par les forces républicaines. Hélas, on a opté pour le refus catégorique de donner l’autorisation. Combien de démocrates ne vous ont pas soutenu,  lorsque celui que vous avez qualifié de dictateur d’Abidjan a réprimé votre marche du 24 mars 2004 ? Que dire des qualificatifs avancés, suite aux manifestations de février 2010 réprimées dans le sang après la dissolution de la CEI ? Le RHDP a souffert pour atteindre le palais et c’est donc à juste titre qu’il doit faire preuve du respect des règles  de la démocratie dans la gestion de son opposition. Nous osons croire que la sérénité affichée n’est pas en réalité une peur intérieure. Sinon pour un candidat qui face à sa « famille » à Odienné à prétendu que ses « routes et ponts » parleront pour lui pendant la campagne, pour Koné Bruno qui vous emboîtant le pas face aux RDR de Paris a soutenu que « Aucun candidat n’est capable de réaliser ce que Ouattara a fait » enfin Gaoussou Touré affirmant le samedi dernier à Didiévi que « les adversaires font semblant, sinon ils savent bien qui est Alassane Ouattara… »

Nous pensons que quand on la certitude, l’incommensurable foi que celui qui est en face est minable, point n’est besoin de s’agiter quand celui-ci émet le moindre son. Surtout,  après tout ce qui émane de vous et vos apôtres. Quelquefois, le RHDP semble avoir raison dans sa volonté de museler ses opposants, parce que comme le dit le vieux sage «  lorsqu’un aveugle vous insulte, c’est qu’il a les pieds sur un caillou » or, M. Ouattara ignore la forme du «  caillou sous le pied de Mamadou Koulibaly, Essy, KKB… ». Enfin après avoir « contenté le mari, disons deux mots à la femme ». Sans tomber dans le dualisme, Alphonse Douati et Mamdou Koulibaly ne devraient pas trop se plaindre de cette attitude,  ô combien rétrograde et anti démocratique, eux qui associés  à la junte de Guéi (donc comptable de ses errements et dérives) ont refusé en Octobre 2000 que Mme Henriette Diabaté se rende au chevet de son époux malade à Paris, et plus grave, lorsque Mamadou Koulibaly était numéro II du régime Gbagbo, le FPI a refusé l’octroi  du palais des sports à une communauté religieuse et dans le même temps, il a permis à une autre communauté de se rassembler pour célébrer un événement. Comme quoi, laissez nous autres spectateurs installés dans les tribunes interpeller. Vous avez  à la  CNC, un passé pas trop élogieux en matière de démocratie et de liberté d’action de vos opposants.

Amadou Soumahoro, Secrétaire Général par intérim du RDR (Ph: Dr)

Amadou Soumahoro, Secrétaire Général par intérim du RDR (Ph: Dr)

Voilà, le vieux a vécu, agent influent du ministère de l’agriculture, Directeur commercial  de la Caistab, ambassadeur pendant 15 ans, directeur de SACO, président de la Chambre de Commerce et d’industrie, premier ministre en Janvier 2000, président du forum pour la réconciliation nationale, puis ré-premier ministre, enfin mise en berne. Doté d’un parcours de ce genre, à 82 ans et fatigué, seule la retraite doit attirer. Non, le vieux à été rappelé, et le pépé a répondu présent. Nouvelle fonction : Président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance. Nous avons applaudi le retour en force des jeunes aux affaires,  il y’a des mois : A. Bakayoko, A. Cissé, T. Tanoh. Dites nous,  avec sincérité, quel rendement peut-on attendre d’un homme du quatrième âge à un poste  aussi important et sensible que celui lié à la bonne gouvernance ? Et pour s’occuper, le vieux dont nous n’avions jamais douté des compétences aux postes précédents, a activé son réseau, comme le dirait l’autre : Que les présidents d’institution déclarent leur patrimoine. Première cible : M. Guillaume Soro.  C’est très bien pépé.  Nous souhaitons juste un additif à ton questionnaire. N’oublie pas de leur demander l’origine de leur fortune colossale acquise en si peu de temps.

82,12% d’admis au CEPE, Kandia Camara est sur la bonne voie pour réussir le défi qu’elle s’est fixé. Privilégier la quantité au détriment de la qualité. D’ailleurs, par le biais d’un arrêté qu’elle a signé il y’a quelques mois, elle exhortait les enseignants à tout mettre en œuvre pour que le maximum d’apprenants restent dans le système. Et emboîtant le pas, la moyenne de passage en place supérieure dans le secondaire est passé de 10, à 9.5/20, si l’enfant avait la moyenne dans l’un des deux totaux (sciences ou littérature). Arrêtons de nous mentir. Rien n’a été fait au niveau de l’amélioration de la qualité de la formation : l’année dernière dans cette même tribune, et à la même période, nous annoncions  les résultats de deux centres : l’un dans la Ddenet de Madinani qui avait fait 100%, et l’autre dans le Sud-Comoé. Sur les 85 admis en 6ème  de Madinani, seulement 20 élèves iront en 5ème, et dans le Sud-Comoé sur 613 affectés (on ne parle pas d’orientation entre le CM2 et la 6ème), moins de 200 seront en 5ème. Est-ce la faute aux enseignants ? Pas du tout. Moins de 10 % seulement de ceux qui viennent en 6ème, ont le niveau. Sans exagération aucune, très peu savent écrire correctement leur nom. Le niveau est au rabais, le système pédagogique et d’enseignement appliqué n’est pas celui escompté, l’on a préféré imposer à nos élèves des méthodes calquées sur ces pays appliquant le numerus clausus. Sachant très bien que le « petit blanc » avant de sortir de son gîte a déjà un bagage, des pré-acquis. Si les parents savaient que la maitrise de la table de multiplication n’était plus obligatoire, que la dictée a été reformulée, s’ils savaient que dorénavant il est interdit de donner des activités intellectuelles à cogitation poussée aux apprenants, nous aurons un…  Pour nous,  les 82% émanent d’un vernissage. Admettons même que tout cela soit commode pour qu’au moins arrivé en 4ème, un point de chute vers l’enseignement professionnel soit envisageable. Mais combien de classes, faut-il pour absorber ce monde. De grâce, ne nous parlez pas des 15300 classes construites, contre 65000 promises en 5 ans. Evitons souvent de prendre des décisions sans mesures d’accompagnement.  

Il eu fallu de peu que je ne t’écrivasse ce matin, (ah le Bescherelle !)  et pour cause, j’avais placé ma foi en cette phrase issue des tintamarres du gros tam-tam « Le Patriote » que le Rdr  utilise pour relayer ses propos depuis des décennies «  à partir de fin janvier 2015, les coupures d’électricité seront derrière nous » s’était mal les connaitre. Non seulement depuis février,  nous avons deux coupures détaillées, bien programmées au Dokui et dans tout Bassam. pis, hier soir ce fut une coupure général, qui eu même des échos au-delà de nos frontières. S’il nous respecte, ils diront au JT de ce soir que la cause était accidentelle et non en rapport avec la vétusté du matériel.  Dans le cas contraire, nous seront zappé et soumis au même dictat de l’agenda présidentiel en Afrique du Sud. Vous avez dit émergence ? C’est aussi savoir anticiper et avoir des alternateurs en cas de rupture non prévue. Allons-y Seulement.

Omar Samson

 

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