Déchets toxiques : Une manifestation des victimes empêchée par la police


Le verdict du juge Koné Bernard dans l’affaire du détournement 4,658 milliards Fcfa ne semble pas du goût des nombreuses victimes des déchets toxiques. Elles se sont réunies le dimanche 18 janvier 2014 à Vridi dans la commune de Port-Bouët, sous la houlette de Charles Koffi, président du Renavidet-Ci (Réseau national pour la défense des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire) pour un meeting d’explication.

Charles Koffi en T-Shirt Orange et pantalon a rendu ses civilités aux policiers qui ont pris d'assaut l'esplanade prévu pour le meeting.( Ph: Dr)

Charles Koffi (président du Renavidet-Ci) en T-Shirt Orange et pantalon a rendu ses civilités aux policiers qui ont pris d’assaut l’esplanade prévu pour le meeting.( Ph: Dr)

Mais contre toute attente, l’espace où devait se tenir le meeting a été pris d’assaut par les forces de l’ordre. Obligeant les organisateurs à reporter la rencontre au samedi 31 janvier 2015 prochain. La raison évoquée, l’information tardive des services de la mairie de la tenue d’un rassemblement de ce type.

« Le meeting n’a pu se tenir faute d’avoir obtenu une autorisation de la mairie. Puisque nous ne nous y sommes pas pris à temps, ce qui fait que la demande n’a pu être traitée à temps », a expliqué Charles Koffi. Puis d’ajouter qu’avant la tenue effective du meeting, les victimes des déchets toxiques entreront en grève illimitée de la faim à partir du mercredi 22 janvier 2015 pour exiger l’arrestation des coupables reconnus à travers le juge rendu le mardi 13 janvier dernier par le juge Koné Bernard. Il s’agit de Koné Cheick-Oumar et Claude Gohourou tous deux condamnés à 20 ans, mais toujours en liberté.

Faut-il le noter, une rixe a failli éclaté entre des jeunes venus empêcher la tenue du meeting et plusieurs victimes qui ont confié la défense de leurs dossiers à Charles Koffi. Un clash a failli avoir lieu n’eut été l’intervention de la police déployée sur les lieux de la manifestation.

Des témoignages recueillis sur place font état de ce que des loubards ont tenté d’intimider les organisateurs du meeting. Selon la version d’Ali Ouattara, président des jeunes du quartier Vridi-cité, « aux environs d’une heure du matin, j’ai été contacté par les hommes de Claude Gohourou et Cheik Oumar conduits par Eric et Goba, m’intimidant de ne pas organiser ce meeting et qu’une liste serait dressée contre nous ».

Toujours selon lui, « le dimanche matin, à ma grande surprise la police m’a interpellé pour mieux comprendre la situation. Je leur ai donc rétorqué que je suis surpris que des personnes étrangères au quartier viennent me menacer ici. Ils ont été compréhensifs en me demandant d’annuler le meeting car ces ‘’gros-bras’’ seraient regroupés en masse dans les marchés et attendent le feu-vert pour rentrer en action ».

Idrissa Konaté

Commentaires

commentaires