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[Côte d’Ivoire/Santé sexuelle et reproductive] Les femmes de Man sensibilisées sur l’avortement non sécurisé


Man, 23-03-2020 (lepointsur.com) Interpeller les autorités locales sur l’urgence et la nécessité de prendre des mesures spécifiques pour assurer la disponibilité, l’accessibilité à des services de soins de santé, principalement aux services d’avortement sécurisé à des prix abordables et répondant aux besoins de toutes femmes qui en ont le droit…

C’est entre autres, l’objectif du panel organisé dans le cadre du plaidoyer pour l’accès des femmes aux droits en santé sexuelle et reproductive par les Ong membres de « Action contre les grossesses non désirées et à risques » (Agndr). En Selon Mme Irène Kapet, Présidente de l’Ong Sainte Philomene, et membre du secrétariat national AGNDR, les avortements non sécurisés sont l’une des causes des mortalités maternelles. (13% des décès maternel en 2008 selon l’Oms). En Côte d’Ivoire, le taux de mortalité maternel est de 645 décès pour 100.000 naissances vivantes, ce qui met le pays au rang des taux de mortalité maternel les plus élevés en Afrique. Selon Performance Monitoring and Accountablity (PMA 2020), on estime que 4 à 5% des femmes en âge de procréer ont eu un avortement potentiel dans les 12 mois précédant l’enquête soit 210 000 et 288 000 avortements par an en Côte.

«(…) C’est donc fort de ce constat que ce panel est organisé pour faire connaître le cadre national, régional et international sur les SSR particulièrement les accords de Maputo. Ce qui permettrait de constituer des acteurs en matière de promotion des droits de santé sexuelle et reproductive (DSSR) dans la région du Tonkpi », a expliqué Mme Irène Kapet.  Ce sont au total 4 panels sur le protocole de Maputo, les obstacles liés à l’accès à la contraception chez les jeunes et leurs conséquences, la problématique de l’avortement en milieu communautaire dans les religions (islam et christianisme) qui ont meublé cette activité. S’exprimant sur la mise en œuvre du protocole de Man, Mme Yao Justine Kpan, directrice de la clinique juridique de Man a soutenu que l’avortement est « condamné certes, mais le législateur prévoit dans un pan du protocole qui autorise certains cas d’avortement. »

« Aujourd’hui avec le nouveau code pénal, l’avortement n’est autorisé que lorsque la vie de la mère ou du fœtus est menacé. Ou encore si la fille a été victime de viol ayant occasionné une grossesse ou un cas d’inceste. Ces cas sont autorisés par le texte pour avoir accès au service d’avortement médicalisé », a-t-elle expliqué. Les religieux ont pour leur part dit que l’avortement est condamné avant d’indiquer également que la vie est sacrée et se doit d’être protégée. Un film institutionnel dénommé une seule femme refoulée, un exposé sur l’incidence de l’avortement non sécurisé sur la mortalité maternelle a édifié les participants.

Doumbia Balla Moise 

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