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[Interview/Emmanuel Sahi (SG Syconad-Ci)] : « Plus de places pour les grèves intempestives »


Emmanuel Sahi (SG Syconad-Ci) (PH/DR)

Abidjan, 7-2-2019 (lepointsur.com) Elu récemment nouveau Secrétaire général du Syconad-Ci, Le lieutenant Sahi Emmanuel a bien voulu se confier à  nous. Dans cette interview, il parle des actions menées par son prédécesseur et des chantiers qu’il entend traduire en actes durant sa mandature.

Vous venez d’être porté à la tête du Syndicat de la coordination nationale des agents des douanes de Côte d’Ivoire (Syconad-Ci), quelles sont vos premières impressions ?

Après huit ans passées à la tête du (Syconad-Ci), l’ancien Secrétaire général, le capitaine Serey Doh a bien voulu que sa succession soit assurée. Conformément aux textes, nous avons organisé une Assemblée générale extraordinaire. Au cours de cette rencontre, j’ai été porté à la tête du (Syconad-Ci) par acclamation. Mes camarades ont donc bien voulu me témoigner leur confiance par ce geste. C’est un honneur et une grande joie pour moi, mais en même temps c’est une lourde responsabilité. Je voudrais donc profiter de cette occasion que vous me donnez pour dire merci au Secrétaire général sortant, le capitaine Serey Doh qui m’a proposé à ce poste.

A l’unanimité donc, vous avez été porté à la tête de votre syndicat et il semble que c’est la première fois qu’une telle passation des charges se fait sans heurts. Qu’est-ce que cela montre au niveau de votre syndicat ?

Effectivement, c’est la première qu’un nouveau secrétaire général arrive sans problème avec la volonté des tous les membres de notre syndicat. Il faut remercier le capitaine Serey Doh, c’est son aura et sa volonté de bien faire les choses qui ont permis ce passage de flambeau sans aucun problème. Il a marqué notre syndicat de ses empreintes qui  resteront indélébiles. Il a travaillé et maintenu la cohésion du groupe, et c’est heureux de voir les choses évoluer dans le bon sens.

Que peut-on retenir des huit ans du capitaine Serey Doh passés à la tête de votre syndicat ?

Il faut dire que le capitaine Serey Doh a travaillé d’arrache-pied et beaucoup apporté au (Syconad-Ci). Et vous l’avez vu et entendu, cela lui été reconnu. C’est un travailleur dont les compétences et les valeurs humaines ont été reconnues et même récompensées ailleurs, puisqu’il a été élu président du Conseil régional du Guémon. D’autres challenges l’attendent dans cette région de la Côte d’Ivoire.

De façon générale, quels sont les problèmes que vous rencontrez dans votre travail ?

Ecoutez, ce n’est pas parce qu’il y a des difficultés que nous voulons diriger le syndicat. L’organisation syndicale est venue pour apporter un sang neuf, une contribution à la direction des douanes ivoiriennes. Donc ce n’est pas parce qu’il y a de problèmes que nous créons et animons le syndicat. Il s’agit de contribuer. Quand tu as travaillé et bien travaillé tu peux demander quelque chose en retour. C’est en cela que nous demandons aux agents des douanes de Côte d’Ivoire de s’unir, se donner la main et de faire confiance au syndicat, parce qu’aujourd’hui, les agents des douanes n’ont plus confiance aux syndicats. Nous leur demandons de nous faire confiance, parce que nous allons travailler. Il n’y a plus de places pour les grèves intempestives. C’est quand on travaille et qu’on en récolte les fruits, qu’on peut demander de quoi satisfaire les besoins des agents.

Quels vont être les grands chantiers de votre mandature ?

Il faut savoir que l’esprit c’est d’améliorer les conditions de vie et de travail des agents des douanes. Sur cette base et au regard des réalités du moment, on se rend compte qu’il y a un manque de profil de carrière des agents des douanes. Voilà notre plus grand chantier. Il faut que nous ayons un profil de carrière pour les agents des douanes. Par ailleurs, nous allons nous atteler à faire en sorte que les douaniers aient de meilleures conditions de retraite. L’expérience a montré que généralement les agents ne savent pas à quel moment préparer la retraite. Ils sont souvent surpris par la retraite si bien que  la situation devient très difficile pour la plupart des agents retraités. Or, le temps de retraite devrait être le moment où l’on profite des fruits de son temps de travail.

Si vous avez un message à passer à l’ensemble des agents des douanes membres de votre syndicat, que leur diriez-vous ?

Mon message est simple : chers camarades, restez unis et soudés autour du syndicat. Je leur dirai de travailler, et travailler dur. Nous prenons aujourd’hui les commandes de notre organisation commune. Nous allons renforcer les capacités des agents des douanes, leur donner des informations nécessaires, la conduite à tenir pour aboutir que nous nous sommes assignés. Il s’agit notamment des bonnes conditions de vie et de travail, un profil de carrière clairement défini, une retraite maîtrisée et heureuse. Voilà ce que nous comptons faire.

Un mot à la Direction générale des douanes ?

Nous demandons à la direction générale de faire confiance aux syndicats et notamment au Syconad-Ci, qui est venu apporter sa contribution à l’amélioration des conditions de travail et de vie des agents des douanes. Il est clair que si les agents ne sont pas bien traités, il y aura toujours grogne dans la maison et les conséquences ne peuvent être que les grèves intempestives. Comme nous ne voulons pas favoriser, encourager la grève, nous allons plutôt demander à la direction générale des douanes de faire confiance, et écouter les agents des douanes que nous sommes. C’est cela qui va favoriser l’harmonie. Et comme nous sommes dans une régie financière, où l’argent n’aime pas le bruit, il faut donc travailler de concert avec les agents des douanes. Il faut accepter les propositions et écouter les agents pour pouvoir mieux apporter les solutions aux problèmes qu’ils posent.

Jean-Philippe Okann (Une correspondance particulière)

 

 

 

 

 

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