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Gabon/ La vérité sur les relations entre le nouveau premier ministre et Jean Ping


Abidjan-29-09-16 (lepointsur.com) Le président gabonais Ali Bongo Odimba veut accélérer les choses. 48 heures après son investiture, il a nommé Emmanuel Issoze-Ngondet, premier ministre du gouvernement qui verra le jour bientôt, un homme du sérail, pour avoir occupé la fonction de ministre des Affaires étrangères sous le régime précédent.

Le candidat malheureux, Jean Ping. Ph. Dr

Le candidat malheureux, Jean Ping. Ph. Dr

Le chef de l’Etat nouvellement élu a donné pour mission, la formation d’un gouvernement d’union dans les plus brefs délais. Cette démarche d’Ali Bongo a pour objectif de ramener la confiance dans le pays après les élections présidentielles dont les résultats sont jusque-là contestés par son rival Jean Ping. Selon certaines indiscrétions le nouveau gouvernement devrait être connu d’ici dimanche 2 octobre prochain. Qui est donc ce homme qui a la lourde tache de réconcilier les gabonais ?

Emmanuel Issoze-Ngondet, est un pur produit de la diplomatie gabonaise. Ancien énarque, il  entre au ministère des Affaires étrangères comme conseiller dès 1988. S’ensuivront 20 ans de carrière dans les ambassades du Gabon au Cameroun, au Royaume-Uni, au Canada, en Corée du Sud ou encore au Kenya. En 2008, il dépose ses valises en tant que  représentant à l’ONU. Toute cette expérience acquise, Emmanuel Issoze-Ngondet va embrasser une carrière gouvernementale qui va le conduire respectivement à  l’Energie, aux  relations avec le Parlement, puis du Budget. Jusqu’à 2012, où il est enfin nommé chef de la diplomatie gabonaise. Emmanuel Issozet-Ngondet est alors député, depuis son élection dans sa ville natale de Makokou, fin 2011.

Le nouveau pensionnaire de la primature gabonaise n’est pas étranger au chef de file de l’opposition Jean Ping sous la tutelle de qui le premier ministre gabonais a travaillé pendant 20 ans. Alors même que certains observateurs soutiennent que cette nomination est une juste récompense pour celui qui a mené de bout en bout la campagne d’Ali Bongo dans la province de  l’Ogooué-Ivindo où le fils de Omar Bongo a étalé son adversaire, d’autres en revanche avancent que le nouvel homme fort du Gabon veut opérer la rupture à travers cette nomination. Parce que soutiennent-ils, le père Bongo pendant tout son règne , les chefs de gouvernement étaient systématiquement des Fangs de l’Estuaire. Son fils avait pour sa part nommé un Premier ministre du Woleu-Ntem dès son premier mandat. La nomination de Emmanuel Issoze-Ngondet au poste de premier sonne comme la confirmation de cette rupture.

Au demeurant, s’il est vrai que le nouveau premier ministre n’est pas un intrus au sein du pouvoir gabonais, force est cependant de reconnaître que la tache ne sera pas facile pour lui. Il doit former une équipe d’ouverture alors que l’opposition refuse tout dialogue et toute participation à un gouvernement d’union.

EKB

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