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[Gabon/Tensions explosives suite à l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba] Les militaires prendront-ils le dessus dans la contestation des résultats électoraux ?


Abidjan, le 30-08-2023 (lepointsur.com) Dans une série d’événements dramatiques ayant suivi de près l’annonce officielle de la réélection du président sortant Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle gabonaise, le pays est plongé dans une situation de crise politique en raison de l’intervention militaire qui a eu lieu à la télévision d’État. Dans la nuit suivant l’annonce des résultats, un groupe de militaires a fait irruption sur le plateau de la télévision nationale, déclarant mettre fin au régime en place et annonçant la formation d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ».

Ali Bongo Ondimba, réélu pour un troisième mandat avec 64,27% des suffrages exprimés lors du scrutin de samedi, se retrouve confronté à une contestation majeure émanant d’une douzaine de militaires, dont certains appartiennent à la garde présidentielle. Inspirés par le cas du Niger, où une transition militaire a eu lieu récemment, ces militaires ont cherché à imposer leur vision politique en prenant le contrôle des médias et en déclarant la fermeture des frontières du pays jusqu’à nouvel ordre.

Parmi leurs mesures, ils ont annoncé la suspension d’Internet, qui avait été coupé pendant trois jours pour éviter la propagation de fausses informations. Cette mesure vise à exercer un contrôle plus strict sur la circulation de l’information et à prévenir toute tentative de résistance à leur action. Le Gabon, étant un pays riche en pétrole et jouant un rôle clé dans la région d’Afrique centrale, suscite l’inquiétude des acteurs internationaux qui craignent des répercussions économiques et politiques dans la région.

Les réactions internationales n’ont pas tardé à se faire entendre, reflétant l’ampleur de la situation et l’importance que revêt cette crise pour la stabilité régionale. La France, ancienne puissance coloniale et partenaire économique du Gabon, suit avec attention les développements en cours. La Première ministre française, Elisabeth Borne, a déclaré devant des ambassadeurs français que la France surveille attentivement la situation et condamne le coup d’État. Elle a appelé à la préservation de l’ordre constitutionnel et de la stabilité politique dans le pays.

De son côté, la Chine, qui entretient également des relations économiques importantes avec le Gabon en raison de ses ressources pétrolières, a exprimé sa préoccupation quant à la sécurité personnelle du président Ali Bongo. Dans un communiqué, un porte-parole de la diplomatie chinoise a appelé les parties concernées à agir dans l’intérêt du peuple gabonais et à rétablir rapidement l’ordre normal.

Alors que la situation reste fluide et incertaine, avec des rapports contradictoires sur l’étendue du contrôle exercé par les militaires, la communauté internationale surveille de près l’évolution de la crise au Gabon. La résolution de cette crise politique et l’avenir du pays dépendront en grande partie de la manière dont les différentes parties impliquées choisiront de réagir et de négocier pour parvenir à un règlement pacifique et démocratique.

Médard KOFFI

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