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[Déguerpissement “sauvage’’] Voici ce qu’est devenu le marché de téléphones de Ficgayo


Abidjan, 03-06-2022 (lepointsur.com) Vous voyez cette forêt ? Elle est en plein cœur de Yopougon, entre la Sgci et la place des évènements Ficgayo (Foire commerciale et gastronomique de Yopougon initiée par l’Amicale des agents de la RTI conduite par Barthélémy Inabo vers les années 90).

Le site totalement délaissé depuis le passage des Caterpillars 

L’origine de cette forêt de Ficgayo : le lundi 9 décembre 2019, les machines sont arrivées et en un temps record, cet espace est devenu décombres et gravats. Trois jours après, tous ces gravats ont été ramassés, des tôles de couleur vert foncé ont entouré l’espace et une pancarte a été dressée avec l’indication : « Construction de la trésorerie principale de Yopougon ». Bientôt trois ans après, aucune brique n’est visible sur le site. Et pourtant ! Quand les tenanciers de “maquis’’ et les vendeurs de portables avaient été informés et sommés de déguerpir, ils ont constitué une délégation qui s’est rendue à la mairie pour demander à la municipalité de transférer le déguerpissement en janvier afin qu’ils puissent faire leur fête de fin d’année à eux, réaliser des bénéfices pour pouvoir célébrer, eux aussi, les fêtes avec les leurs. Les autorités municipales auraient accepté la proposition mais à la surprise des commerçants et restaurateurs, des machines ont surgi pour détruire les box et les maquis. La mort dans l’âme, ils ont ramassé tous leurs ustensiles et matériels de travail; ceux qui n’ont pu trouver un autre site ont bradé tables, chaises…

On a alors pensé qu’il y avait urgence. Que non ! Trois ans après, cet espace est devenu forêt, savane arborée et dépotoirs de toutes sortes de déchets. La méchanceté des élus ! Pourquoi n’avoir pas accédé à la requête des vendeurs pour leur permettre de se faire un peu de sous pendant les fêtes de fin d’année 2019 puisqu’il n’y avait pas d’urgence ?

Ainsi va le monde : les voix des pauvres ne portent que pendant les élections. Et pourtant, nous chantons tous : Dieu est amour.

Pascal Kouassi

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