Pillages, cambriolages à la Brigade Anti-Emeute BAE/ Inza Fofana maîtrise-t-il la situation ?
Le centre de regroupement des ex-combattants de la Brigade Anti-Emeute (BAE) fait l’objet de pillages et de cambriolages. Le dernier en date remonte à la nuit du dimanche 23 au lundi 24 novembre 2014, au cours de laquelle l’appartement occupé par Binaté Moussa, le chef de casernement, a été mis sens dessus dessous, par des éléments non identifiés.
L’enquête diligentée à cet effet n’a pas encore donné de résultat escompté. Pourtant, la victime serait, selon elle, menacée de mort. « Je sais que je peux mourir à tout moment mais, il faut que la vérité éclate dans cette affaire de cambriolage doublé de pillage de mon appartement au sein de la BAE », soutient Binaté Moussa avec qui nous avons échangé le jeudi 22 janvier 2015. Il indique qu’avant lui, « Commandant « Fongnon’’, de son vrai nom, Sylla Adama, avait été cambriolé et pillé. Idem chez le « Capitaine » Fomba. Il nous a épargné certains noms pour des raisons qui lui sont propres.
A en croire notre interlocuteur, la BAE est divisée en deux blocs. Le premier est occupé par les éléments du Commandant de la zone 1/Force d’Intervention Rapide (FIR) 8, basée à Yopougon, sous la direction d’Inza Fofana dit ‘’Gruman’’, par ailleurs Commandant du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO), et le second par les éléments du capitaine ‘’Dazelor’’, qui sont d’ailleurs les plus nombreux. « Si le capitaine Dazelor était là, je n’aurais pas été cambriolé», affirme le chef de casernement au camp militaire de la BAE.
Jeté en prison pour des raisons inconnues
« Après mon entretien avec le commandement le jeudi 27 novembre 2014, concernant le cambriolage et le pillage de mon appartement, en l’absence de Dazelor, j’ai été arrêté et jeté en prison pour des raisons que j’ignore jusqu’ici. Et pourtant, personne n’a voulu me traduire en justice », a indiqué Binaté Moussa. Accusé par la hiérarchie d’être un démobilisé, le mis en cause bat en brèches cette assertion. « Je n’ai jamais été démobilisé comme le soutient ma hiérarchie, parce que je suis encore dans la base de données », précise notre interlocuteur tout en nous présentant toutes ses pièces. Ajoutant, par ailleurs, ce qui suit : « Seule l’Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion (ADDR) est capable de savoir qui l’est et celui qui ne l’est pas, or j’ai tous mes papiers chez moi ».
Pourquoi le Commandant de la zone, Inza Fofana dit Grumman, par ailleurs Commandant du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles (CCDO) peut-il indiquer à qui veut l’entendre que son « élément » est un démobilisé. Est-il dépassé par les évènements en raison de sa double fonction?
Binaté Moussa, un véritable caïd
Binaté Moussa est, en effet, l’un des éléments d’Inza Fofana dont le nom se confond avec la BAE. Il est l’un des ex-combattants arrivés dans ce centre de regroupement, selon lui, le 24 novembre 2011, en compagnie d’une vingtaine d’éléments.
Le chef de casernement serait-il gênant à cause de ses relations plus placées, au point de vouloir l’éliminer?
En effet, Binaté Moussa est un dur à cuir, un caïd. Il a été arrêté en 1995 lors du boycott actif et jeté en prison à Agban. Trois ans plus tard en 1998, il sera arrêté lors de la marche du Front républicain et gardé à vue à l’école de police. En 2001, il sera encore arrêté lors d’une marche après la découverte du charnier de Yopougon et conduit à l’école de police.
Binaté Moussa : »Je ne trahirai jamais la lutte que moi-même j’ai menée »
« Ceux qui sont contre moi aujourd’hui font de la délation, de l’intoxication. Ils mentent sur une personne qu’ils ne connaissent pas. Je ne peux pas lutter pour qu’une personnalité comme Alassane Ouattara qui était dans la vérité, soit au pouvoir et être contre lui, comme ils le soutiennent pour se dédouaner », a-t-il martelé. A ce jour, l’homme soutient ne plus être à la BAE pour des raisons de sécurité et ne passe pas plus d’une nuit au même domicile. C’est un fugitif dans son propre pays.
La part de vérité de la hiérarchie
La hiérarchie qui a été jointe par le confrère L’Inter sur la même question au moment des faits, a soutenu entre autre, ce qui suit : « J’ai demandé que tous ceux qui sont sur le centre de regroupement et qui bénéficient de projets ne restent pas sur le site. On ne peut pas bénéficier de projets de réinsertion et rester sur un site de regroupement » Binaté Moussa chef de casernement. »
Sériba Koné
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