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Face aux errements et manigances de la CONARIV : La COVICI veut rencontrer le Président Alassane Ouattara #Victimesdeguerre


Mgr Ahouanan, président de la Conariv. (Ph: Dr)

Mgr Ahouanan, président de la Conariv. (Ph: Dr)

CIV lepointsur.com (Abidjan, 20-11-2015) Au cours d’une conférence de presse, le jeudi 19 novembre 2015 à Adjamé, la Confédération des organisations des victimes de la crise ivoirienne (COVICI) a dénoncé les errements et autres manigances de la CONARIV, l’institution en charge de conduire le processus et l’opération d’indemnisation des victimes de guerre des différentes crises qui ont secoué la Côte d’Ivoire pendant plusieurs années. Excédée et lasse d’attendre, elle a décidé de saisir le Président de la République Alassane Ouattara.

La COVICI qui regroupe environ une quarantaine d’associations de victimes de guerre n’est pas contente de la CONARIV. Et là, pas du tout. C’est avec la dernière énergie qu’elle a dénoncé l’attitude, à tout le moins curieuse, de Monseigneur Ahouana et de ses collaborateurs, qui en dépit des efforts colossaux du chef de l’Etat Alassane Ouattara traine les pas pour mettre à la disposition de la Présidence de la République la liste unifiée et consolidée, susceptible de garantir l’indemnisation des victimes de guerre.

 C’est pourquoi, la COVICI, tout en témoignant sa reconnaissance au chef de l’Etat Alassane Ouattara, fustige la lenteur observée dans l’exécution de la tache confiée à la CONARIV. « La COVICI est reconnaissante des actes forts posés par le Président en faveur des victimes ; notamment, la mise en place d’un fonds initial de 10 milliards, de la CONARIV, du PNCS et du lancement le 04 août 2015 du processus d’indemnisation des victimes. Nous suivons avec satisfaction, le déroulement de cette première phase d’indemnisation et de réparation des 4500 victimes par le PNCS. Il faut signaler que ces victimes sont issues des listes de la CENT et du ministère de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant. » Précise-t-elle.

Pour justifier cette lenteur, la COVICI pointe du doigt la CONARIV, qu’elle soupçonne de vouloir obligatoirement créer des victimes. « Après 8 mois d’exercice, la COVICI est au regret de dire que la CONARIV ne nous donne pas satisfaction. En effet, très tôt, toutes les structures ayant recensé les victimes (Associations des victimes, CDVR, DVG, CNEI…) ont mis à la disposition de la CONARIV leurs listes. Avec le recensement des cas résiduels de juin 2015, cette structure avait promis publier le fichier unique à la fin du mois de juillet dernier. A ce jour de novembre 2015, point de liste consolidé de victimes. Pis, la CONARIV s’est engluée dans des opérations interminables de recensement de victimes, oubliant qu’elle est encadrée par des textes. » A-t-elle dénoncé.

Ici, quelques victimes de guerre de Côte d'Ivoire.

Ici, quelques victimes de guerre de Côte d’Ivoire.

Par ailleurs, la COVICI interpelle les guides religieux et coutumiers sur leur responsabilité au cas, où l’opération d’indemnisation des victimes de guerre échouait. « Honorables guides religieux et coutumiers, la COVIC est consciente que l’aspect technique des opérations de la CONARIV ne vous incombe pas. Toutefois, votre responsabilité est très grande dans la réussite de ce processus. Votre échec sera celui de la Côte d’Ivoire » a-t-elle avertit, non sans indiquer que le retard accusé par la CONARIV dans la publication de la liste unifiée et consolidée a empêché d’une part beaucoup d’orphelins de prendre le chemin de l’école et d’autre part contraint le Président de la République à recourir aux listes de la CNEI et du ministère de la Solidarité pour débuter l’indemnisation des victimes le 04 août dernier.

Cette situation, qui selon la COVICI devait interpeller la CONARIV, semble ne pas la préoccuper outre mesure. Au demeurant, au regard de la lenteur constatée, la COVICI, s’interroge : « quelle est cette victime qui après 5 ans, n’a pas pu se faire enrôler, ni par les associations de victimes, encore moins par les structures étatiques (CDVR, DVG, CNEI, CONARIV) ?

Fort de tous ses manquements, à tout le moins flagrants, la COVICI menace de saisir dans les prochains jours, le Président de la République Alassane Ouattara pour lui faire part de leurs préoccupations.

EKB

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