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La Conariv en tournées dans l’Ouest du 6 au 12 juillet


Réunion technique Conariv-points focaux  des victimes de guerre/ La Conariv  en tournées  dans l’Ouest du 6 au 12 juillet #CIV

Bientôt, l’indemnisation des victimes

Une vue de la réunion technique Conariv-points focaux  des victimes de guerre

Une vue de la réunion technique Conariv-points focaux des victimes de guerre (Ph:Dr)

« Après l’état des lieux, le constat est qu’il y’a une importante base de données créée par la CDVR sui avait pour mission de rechercher la vérité et d’identifier les victimes des différentes crises en Côte d’Ivoire depuis 1990. Ainsi,  avons-nous constaté qu’il existait également plusieurs bases de données constituées par des structures étatiques, privées, des organismes (…) des listes déposées par des personnes morales, des sociétés, par des partis politiques…C’est ainsi que nous avons défini un mode opératoire pour faciliter les choses. » A souligné Me Marie-France Goffry qui exposait sur la collecte et l’harmonisation de listes existants. Evidemment, selon, le commissaire de la Conariv, ce processus a permis de constater que 33 structures ont effectivement déposé leurs dossiers, de collecter 183 listes de victimes accompagnées de 18.757 dossiers pour un total de victimes de 158.238.  Toujours selon Me Goffry, vu la pertinence du problème, le Président de la République Alassane Ouattara aurait demandé à la Conariv de se pencher sur les cas urgents pour un traitement médical et psychologique des victimes. «  Pour garantir le succès de cette opération, le Cabinet Solution Informatique en Côte d’Ivoire dit SOLID a été désigné pour faire le tri de tous les fichiers pour évaluer la qualité desdits fichiers, d’identifier les doublons et de constituer le fichier unique provisoire qui sera soumis au chef de l’Etat. » A  renchéri Me Goffry. Non sans ajouter que les défis à relever sont entre autres, faire en sorte qu’aucune victime ne soit exclue, faire la vérification de tous les dossiers… « Dans les prochaines semaines, le fichier unique consolidé sera soumis au Président de la République. » A-t-elle conclu.

Sa Majesté Amon Désiré Tanoe, 1er vice-président de la Conariv a souligné dans son exposé qu’il y’a eu un réel engouement au dernier moment. D’où, la nécessitée de mettre en place un mécanisme pour repêcher les retardataires. Toutefois, a-t-il proposé un arrêt provisoire du processus  pour permettre un début d’indemnisation. Tout en rassurant que personne ne sera exclue. « Le Président de la République se préoccupe de ce problème. En cette année électorale, où la situation est délétère, le chef de l’Etat ne veut pas que les victimes des crises  rentrent dans la danse des soulèvements et autres. D’ailleurs un projet de lois est en cours d’élaboration. L’indemnisation est un processus. Chaque année,  l’Etat doit prévoir dans son budget, le chapitre indemnisation. Même l’Afrique du Sud et certains pays européens n’ont pas encore fini les indemnisations. C’est dire que c’est tout un processus qui a besoin d’être enclenché» A précisé Sa Majesté Tanoe. Par ailleurs, il a dénoncé le comportement de certaines victimes qui sachant très bien que la date limite de clôture du recensement était fixée au 30 juin ont attendu le 28 juin pour se manifester. Toute chose qui n’est pas de nature à faciliter le travail de la Conariv.

Se prononçant sur la vérification des listes des victimes, Me Offoumou Kaudjhiss a rappelé que cette vérification n’a pas pour objet d’exclure des victimes. Bien au contraire. Toutefois, la vérification est nécessaire parce qu’il peut avoir des cas de fraudes. « Les critères de vérifications établis en collaboration avec le Cabinet SOLID sont entre autres. La vérification documentaire et celle de terrain, au cas, où la présumée victime, n’aurait pas pu produire tous les documents nécessaires pour la vérification ». A cet effet, selon Me Kaudjhiss, SOLID aurait transmis 4 catégories de listes. L’avocate a précisé que la phase essentielle de ce processus consistait au retrait de tous les cas de fraudes. Elle a d’ailleurs saisi cette occasion pour faire une mise au point. « Les ex-combattants ne sont pas concernés par l’opération que nous menons. Ils (les ex-combattants) sont pris en compte ailleurs… » A-t-elle précisé. Répondant ainsi à tous les points focaux qui ont soulevé le cas des ex-combattants qui les sollicitent. Concernant la somme de 10 milliards déclarés par le gouvernement, réclamés d’ailleurs par certains représentants de victimes pour régler des problèmes liés au recensement et à l’acheminement des listes collectées, Me Offoumou Kaudjhiss a été on ne peut plus clair. « Il est impossible de toucher à cette somme. Parce qu’elle a été décaissée pour l’indemnisation qui n’a d’ailleurs pas commencé. » A martelé la présidente-fondatrice de l’AID-Afrique.

« Du 6 au 12 juillet 2015, des tournées pour rencontrer les populations vont se faire dans 6 régions de l’Ouest (Man, Bangolo, Duékoué, Toulepleu… » A annoncé pour sa part, le Secrétaire Général de la Conariv M. Téophile Tohou. Avant de préciser que consciente de l’impatience des victimes, le souci de la Conariv est leur  indemnisation qui passe nécessairement par une priorisation des cas urgents par un système de contrôle biométrique, parce selon lui, cette réparation participera de la cohésion sociale, socle de tout développement harmonieux.

Au terme de cette réunion technique entre les différentes parties, des réponses appropriées ont été apportées aux préoccupations des points focaux  qui ont soulevé les problèmes financiers qu’ils rencontrent au quotidien dans la collecte des listes des victimes. Les responsables de la Conariv, les partenaires financiers et techniques, en particulier l’ICTJ ont réaffirmé leur volonté d’accompagner les victimes jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.

EKB

 

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