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Elections en Grande-Bretagne: ultime effort pour rallier les indécis


Le Premier ministre britannique David Cameron arrive à l'aéroport de Luton pour sa campagne électorale, le 5 mai 2015

Le Premier ministre britannique David Cameron arrive à l’aéroport de Luton pour sa campagne électorale, le 5 mai 2015

Selon AFP, le Premier ministre conservateur David Cameron et son rival travailliste Ed Miliband devaient sillonner mercredi le Royaume-Uni dans un ultime effort pour rallier les électeurs indécis, à la veille de législatives annoncées comme les plus serrées en 41 ans.

Selon une enquête d’opinion rendue publique par le tabloïd The Sun, les Tories comme le Labour obtiendraient 33% des voix, un score peu ou prou identique à ceux prédits dans les autres sondages réalisés depuis le début de l’année.

La faute, peut-être, à une campagne électorale guère enthousiasmante, ni M. Cameron ni M. Miliband n’étant parvenus à générer un engouement significatif en leur faveur, dans un contexte général de défiance envers les politiques.

Sans majorité absolue au Parlement au lendemain du 7 mai, les chefs des deux principaux partis britanniques se retrouveraient devant l’obligation de nouer des alliances avec les petites formations politiques pour constituer un gouvernement.

Pour tenter d’éviter un tel scénario, ou tout du moins apparaître en position de force au moment de négocier de tels accords, David Cameron et Ed Miliband multipliaient les déplacements destinés à convaincre les indécis, dont le poids est évalué à près de 20%.

Le leader de l'opposition travailliste britannique Ed Miliband en campagne à Kempston, près de Bedford, le 5 mai 2015

Le leader de l’opposition travailliste britannique Ed Miliband en campagne à Kempston, près de Bedford, le 5 mai 2015

Le leader de l’opposition travailliste britannique Ed Miliband en campagne à Kempston, près de Bedford, le 5 mai 2015

« La Grande-Bretagne est confrontée à un choix évident jeudi : entre un gouvernement travailliste qui mettra les travailleurs en premier et un gouvernement conservateur qui œuvrera seulement pour les privilégiés », a martelé M. Miliband mardi à Birmingham (centre de l’Angleterre).

Le dirigeant travailliste a une nouvelle fois mis en avant les « promesses non tenues » des conservateurs sur le NHS, le service public de santé si cher aux Britanniques, « en grave danger », selon lui.

De son côté, M. Cameron a réitéré la charge contre son rival travailliste, dans un entretien avec l’agence Press Association : Ed Miliband « est très antibusiness (…) je crois que c’est une personne très dangereuse pour notre pays », a-t-il déclaré, tout en agitant de nouveau le risque d’une éventuelle alliance entre le Labour et les Écossais du SNP, parti indépendantiste de gauche en passe de remporter une cinquantaine de sièges.

« Je m’inquiète que l’option face à un gouvernement dirigé par les conservateurs soit une recette pour l’incertitude, l’insécurité voire le chaos », a estimé le Premier ministre.

Composition pressentie du Parlement de Grande-Bretagne après les législatives du 7 mai et comparatif avec le vote de 2010

Dans la même veine, le ministre des Finances conservateur George Osborne a estimé qu’une victoire du Labour annulerait en « cinq minutes » cinq années de réformes, alors que les Tories ont axé leur campagne sur le redressement de l’économie britannique, acquis, affirme l’opposition, au prix d’un accroissement des inégalités.

La plupart des investisseurs relativisent toutefois l’ampleur du choc que représenterait le retour de la gauche, et font valoir que les conservateurs, avec leur promesse d’organiser un référendum sur une éventuelle sortie de l’Union européenne (UE), sont également porteurs d’incertitudes.

– Mise en garde des lib-dems –

Au départ assez flou sur l’éventualité d’une alliance avec le SNP, Ed Miliband s’est montré bien plus catégorique en ces derniers jours de campagne: il a promis qu’il ne passerait « pas de marché » avec les nationalistes écossais dont le but reste l’indépendance de l’Écosse.

Les partenaires de coalition les plus respectables, tant pour les Tories que pour les travaillistes, restaient donc les libéraux-démocrates emmenés par Nick Clegg, qui ont gouverné avec les conservateurs à partir de 2010.

Longuement cuisiné sur le sujet sur la radio BBC4, le vice-Premier ministre Nick Clegg a indiqué qu’il discuterait en priorité avec le parti ayant reçu « le meilleur mandat », soit le plus de sièges. Quel que soit le vainqueur, conservateurs ou Labour.

Le leader des lib-dems, Nick Clegg, accompagné de sa femme à Solihull, dans le centre de l'Angleterre, le 5 mai 2015

Le leader des lib-dems, Nick Clegg, accompagné de sa femme à Solihull, dans le centre de l’Angleterre, le 5 mai 2015

Le leader des lib-dems, Nick Clegg, accompagné de sa femme à Solihull, dans le centre de l’Angleterre, le 5 mai 2015

Le leader des lib-dems, qui sont en passe de payer leur présence au gouvernement ces cinq dernières années par la perte d’environ la moitié de leurs sièges, a mis en garde contre la constitution d’un gouvernement minoritaire qui n’inclurait pas son parti.

« La dernière chose dont la Grande-Bretagne a besoin est un deuxième scrutin avant Noël », a-t-il averti.

La dernière fois que le pays a connu deux élections législatives, c’était en 1974. Il y a 41 ans, le premier scrutin, en février, avait placé les conservateurs et les travaillistes dans un mouchoir de poche. Le Labour l’avait ensuite emporté avec une courte majorité en octobre.

Les élections dominaient les unes des quotidiens britanniques de mercredi. Le Financial Times titrait sur « la ruée pour établir des accords de coalition durables ».

Le Daily Express, favorable au parti anti-UE et anti-immigration UKIP, publiait à la une un message du leader du parti, Nigel Farage, appelant à « voter UKIP où que vous soyez ».

Et le Times, qui soutient David Cameron, relevait que la coalition actuelle avait « pris des décisions difficiles pour relancer la prospérité en Grande-Bretagne ». « Demain le choix est entre poursuivre sur la lancée de cet accomplissement ou bien le laisser s’effondrer », selon le quotidien conservateur.

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