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[Côte d’Ivoire/Vente anarchique de forêt dans la région du Cavally] Une bombe à retardement pour les populations


Guiglo, 14-11-2019 (lepointsur.com)  La vente de forêt de façon anarchique dans la région du Cavally, ouest de la Côte d’Ivoire, a pris de l’ampleur dans les départements de Taï, Guiglo, Blolequin et Toulepleu. Un phénomène qui s’est accentué avec les différentes crises qui ont secoué le pays.

Cette vente de forêt s’apparente plus ou moins à un «commerce triangulaire». Auparavant, c’est-à-dire avant les crises, c’était les autochtones qui vendaient la forêt aux allogènes et aux allochtones. Mais, à l’avènement des crises, les allogènes dont la plus plupart sont originaires du Burkina Faso, se sont emparés  des forêts de leurs tuteurs Wê et de celles des allochtones Akan. Devenus les seuls maîtres du terrain en 2011, les allogènes sont passés à une vitesse supérieure dans la vente anarchique des forêts villageoises et/ou classées.

À l’absence donc des autochtones dont la plupart étaient en exil, les populations allogènes vendaient des forêts expropriées à leurs compatriotes qui rentraient par vague dans la région du Cavally et aux allochtones Akan.

Une fois, les autochtones de retour de leur exile, gagnés par la paupérisation, se sont engagés eux aussi dans cette même vente anarchique de forêt. Pis, ils vendaient une même parcelle à plusieurs personnes.  Cette pratique était véritablement à l’origine des conflits fonciers survenus récemment dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Et c’est ainsi que la pagaille a commencé dans la région.

Progressivement ce spectacle a gagné du terrain et les conflits fonciers se sont intensifiés. Pour leur part, les Autorités Préfectorales, les élus et cadres de la région du Cavally se sont investis corps et âme pour “éteindre’’  parfois le feu. Et petit à petit les gens ont commencé à comprendre que les conflits fonciers ne peuvent jamais garantir la paix et la Cohésion Sociale.

Dans tous les cas, la vente anarchique de forêt reste et demeure toujours une bombe à retardement pour les populations de la région du Cavally. Gouvernants, élus locaux et cadres du Cavally sont tous interpelés.

Oscar Gnakonhi, correspondant régional

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