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[Côte d’Ivoire/Affaire Chefferie d’Aguibri/Attiégouakro] Choisi par consensus, Yao Koffi réclame son trône


Abidjan, 12-05-2020 (lepointsur.com) Les populations d’Aguibri vivent un phénomène de bicéphalisme depuis 2016. Mieux, une affaire de chefferie est au centre d’un conflit entre les populations de cette localité. Choisi en effet, par consensus, Yao Koffi René est hors de son au trône, quand Ahouet Avoua Tiemi Michel qui n’a jamais été proposé, reçoit un arrêté préfectoral, le nommant chef de village d’Aguibri. 

Les faits

Après le décès de leur ancien chef du village, les populations portent leur choix sur Yao Koffi René en tant que tributaire du trône pour sa succession, de façon consensuelle. « Nous avions déposé les papiers qui me nomment Chef de village par les différentes familles (Yao koffi Ossou et Beti Ossu) », précise Yao Koffi. Qui s’explique mal l’arrêté préfectoral de nomination remis plutôt à Tieme Michel. Informé, le sous-préfet de Lolobo engage une consultation populaire en vue du règlement de cette déconvenue, non sans se buter sur une fin de non-recevoir des différentes familles. « Malgré tout, la consultation populaire a eu lieu et Yao Koffi René a reconnu comme le nouveau chef d’Aguibri. (…) Il a imposé l’autre par préférence. Nous avons donc déposé des notes de protestations à la préfète d’Attiegouakro. Malheureusement, elles ont été bloquées au niveau de la sous-préfecture de Lolobo qui dépend d’Attiégouakro. »

La chefferie qui appartenait à la famille Koffi Ossou a été cédée à la famille Bitty Ossou des années durant parce que le chef d’alors, ayant refusé de répondre à un commandant de cercle, a amené sa famille à céder le trône à l’autre famille qui est Bitty Ossou. Il s’est alors suicidé que de subir les sévices corporels du colon.

Dès lors, les chefs se sont succédés. Mais à la mort de Nanan Kouadio Brou, la chefferie va poser problème au niveau d’Aguibri. Le contrôle du trône s’engage dans la famille détentrice. Exacerbée, la famille Bitty Ossou rétrocède le siège à la famille Koffi Ossou.

 « Ils nous l’ont rétrocédé avec un procès-verbal à l’appui. Suite à cela, ma famille (Koffi) me propose comme Chef d’Aguibri.  (…) Nous ne comprenons donc que quelqu’un se lève seul, et on lui signe un arrêté. Le sous-préfet d’alors, nous avait conseillé un règlement en interne. Mais l’autre famille ne l’entend plus de cette oreille. Nous nous sommes rendus à la sous-préfecture de Lolobo, où, ils ont dit au sous-préfet qu’ils ont déjà leur Chef, et qu’ils ne veulent plus de discussions. Nous avons alors adressé un courrier au préfet de région du bélier à Yamoussoukro. »

Poursuivant, le plaignant a expliqué qu’à la recherche des voies et recours, à l’effet de pallier cette ‘’dérive’’ administrative, la préfète d’Attiegouakro, signataire de l’arrêté préfectoral de nomination du nouveau-chef d’Aguibri, à l’audience du 16 février 2018, à la préfecture d’Attiégouakro, ils se sont référés au Tribunal coutumier Royal de Oualèbo de Sakassou. Les deux audiences des 16/02/2018 et du 11/03/2018, en présence des chefs de 18 villages de la circonscription, ont permis au Tribunal coutumier Royal de Oualèbo de Sakassou de confirmer le choix consensuel de Monsieur Yao Koffi René, attributaire du trône.

Cependant, affirme-le concerné, les tentatives pour rencontrer la préfète d’Attiégouakro sont restées sans suite. La demande d’audience du 003/01/2020 enregistrée sous le Numéro 001 du 06/01/2020 ainsi que celle du 25/02/2020 enregistrée sous le numéro 044 du 27/02/2020 sont restées sans suite.

« Après tout, mon adversaire est un frère. Mais, je suis le chef d’Aguibri que les parents ont choisi par consensus. Cela a été confirmé à Sakassou. L’autre détient un papier administratif. N’importe qui, à ma place ne laisserait pas cela. J’effectue donc les démarche pour que l’arrêté préfectoral soit en mon nom.  Je suis un homme de paix et souhaite la paix à Aguibri », a fait savoir Yao Koffi René qui réclame justice. Nos tentatives pour joindre les autorités administratives sont restées vaines. Par contre Ahouet Aboha Michel que nous avons joint pour équilibrer l’information a indiqué que ce genre de problème ne se règle pas sur la place publique.

« Chez nous les Akans, c’est un sujet qui ne se traite pas sur la place publique, vu les râlants spirituelles et mystiques qui entourent la question », a-t-il dit.

B.W (Une correspondance particulière)

 

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