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CI : Région du Gôh/ Le canton Pacolo, un peuple oublié


–         Leurs doléances à Alassane Ouattara

Une finale de football a opposé les villages de Mahiboua et Dodjagnoa, au stade d’Olibribouo, dans le canton Pacolo, sous-préfecture de Gagnoa, ce samedi 13 septembre. Et c’est le village de Mahiboua qui a enlevé le trophée de la réconciliation des fils, filles, allochtones et allogènes, parrainé par Pr Kakou Guikahué Maurice, fils du canton, promu Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA depuis le dernier Congrès du parti fondé par Houphouët-Boigny et présidé par Henri Konan Bédié.

POPElles sont venues nombreuses. D’abord sous un soleil caniculaire, puis sous une forte pluie inattendue, les populations (autochtone, allochtone et allogène) sont venues des 22 villages que compte le canton Paccolo de la sous-préfecture de Gagnoa, pour participer à cette journée dédiée à la réconciliation des populations de cette zone de la région du Goh et parrainée par Pr Maurice Kakou Guikahué.

C’est dans une liesse populaire que la forte délégation conduite par le parrain, Maurice Kakou Guikahué, a été accueillie. Elle était composée entre autres du ministre Désiré Gnessoa Gnonkonté (PCA de l’Ageroute et maire de Taï), les députés Kouassi Bodi Théodore (1er Vice-président du Conseil régional du Goh), André Logbo (délégué départemental du PDCI de Gagnoa), Nétro René de Soubré, le maire Bagrou Goli de Diégonéfla (délégué PDCI d’Oumé), Joseph Kpan Droh, préfet de la région du Loh-Djiboua qu’accompagnait le préfet du département de Lakota, le sous-préfet de Gnagbodougnoa (Gagnoa), Kamagaté  Brahima (Secrétaire Exécutif du PDCI chargé de la Jeunesse), Me Emile Suy Bi Gohoré (Secrétaire Exécutif chargé des Affaires juridiques du PDCI-RDA), Vagba Alexis (président de l’Africa Sports) et plusieurs autres personnalités de Gagnoa et d’ailleurs.

Les doléances des populations
Le cérémonial commence par les civilités traditionnelles et modernes avant d’aboutir sur 3 allocutions principales. Et c’est Tchiffy Gbogou Rabé Thomas, chef du village d’Olibribouo qui a planté le décor, non sans avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes. « La fête de la réconciliation à Olibribouo n’est pas fait du hasard. Cette fête que nous organisons ici se justifie. La paix règne à Olibribouo. La paix et l’entente règnent entre les parents autochtones et allogènes d’Olibribouo. Ici à Olibribouo, autochtones et allogènes travaillent de concert et en colletivités. Ils se réjouissent ou pleurent ensemble« , a dit le gardien de la tradition d’Olibribouo. S’adressant à Guikahué, parrain de cette journée de réconciliation, il a égrené quelques doléances de son village: « Monsieur le parrain, vous êtes fils d’Olibribouo, mais nous ne nous rencontrons pas souvent. Votre venue à Olibribouo, ce jour, nous donne l’agréable occasion de vous présenter nos besoins principaux :

-Le manque d’eau potable, Olibribouo a soif ;

-Un appâtâmes, celui existant ne peut plus contenir les réunions d’une certaine envergure ;

-Olibribouo a un Centre de santé. Vos parents et vos mamans vous prient, à genoux, de construire le logement de la sage-femme qui attend d’être muée à Olibribouo ;

-la route entre Olibribouo et Gnagbodougnoa, notre sous-préfecture, est impraticable« .

Le chef Gbogou Thomas n’a pas manqué de reconnaître les actions positives antérieurement posées par le ministre Guikahué. « Vous faites beaucoup pour Olibribouo. Vos parents le reconnaissent. Mais, ‘est parce que nos besoins sont nombreux que nous nous sentons oubliés et pensons que vous ne nous entendez pas pleurer ici. Sans quoi, vous êtes tout pour Olibribouo. (…) Ayez la récompense de tout ce que vous faites pour Olibribouo. (…) Vos parents sont prêts, aujourd’hui et demain, à vous accompagner fidèlement partout où la Côte d’Ivoire vous appelle« , a-t-il reconnu puis promis.

Au nom des cadres du village, c’est Gbégui Dakouri Nicolas qui a pris le micro pour faire une remarque pertinente, au cours de son allocution. « Les cadres : Ingénieurs, médecins, hommes d’Affaires, etc. sont des oubliés de la République. Aucun ne jouit d’aucune promotion professionnelle ou politique susceptible de changer le cours de notre histoire. Notre village demeure enclavé et coupé du reste de la région pendant la saison des pluies », a-t-il martelé.

Les réponses de Guikahué

GUIK1Le parrain n’a pas tenu de discours proprement dit. Il s’est adressé à ses parents. «La réconciliation me tient à cœur, très bientôt, je vais envoyer une équipe rencontrer tous les villages du Paccolo, du Guébié, du Zabia pour dire aux chefs et aux populations que tout ce qui s’est passé dans le passé, c’est le passé. Si quelqu’un a mal agi, hier, il faut qu’il le reconnaisse et je vais partir présenter mes excuses à tous les chefs et à toutes les populations village par village. Parce qu’en politique, c’est comme un match de boxe, on s’est donné les coups. Donc je vous présente mes excuses et vous allez aussi me présenter vos excuses. C’est ça la réconciliation. Houphouët-Boigny nous a enseigné que c’est celui qui en a qui donne, donc c’est celui qui est en position de force qui doit se rabaisser, c’est ce qu’on appelle la magnanimité. Sinon si tu as peur et que tu respectes, c’est parce que tu as peur. Mais quand tu es fort et que tu respectes, on dit que tu es un homme. Je suis heureux que vous soyez sorti nombreux. Je suis de Dikouéhipalégnoa, on a été éliminé, je suis heureux. Aujourd’hui voilà que tout Olibribouo et tous les villages éliminés sont mobilisés pour accueillir les finalistes. Vous faites comme si vous étiez dans la finale. Je voudrais vous dire merci. La paix n’est pas un vain mot, c’est un comportement. La réconciliation, ce n’est pas aussi un vain mot, c’est également un comportement. Donc, comportons nous bien pour voir si on est vraiment pour la réconciliation. Je suis rassuré parce que le 17 aout, tous les 22 chefs de villages réunis autour du chef central Noel Gnagno, ont pris un engagement pour dire que nous allons aller à la réconciliation. Ils m’ont demandé de resté «kpétchié » (ndlr : fils du Paccolo) pour que les gens se reconnaissant en moi et ils m’ont posé un problème de route. Gnagno (ndlr : s’adressant à Noel Gnagno, président de l’association des chefs de village du Pacolo), je t’ai envoyé le PCA de l’Ageroute, le directeur des routes. Très bientôt, avant la fin du mois, il enverra un technicien qui va parcourir tous les villages du Paccolo  pour faire l’évaluation et puis on va ouvrir les routes. C’est lui qui a fait la route que vous voyez aujourd’hui« , a-t-il.

Il a, ensuite, dit avoir « pris bonne note » des doléances pour rendre compte à qui de droit pour ce qui pourrait être au-dessus de ses moyens. Mais que tous les problèmes pourraient avoir des solutions si la réconciliation qui vient d’être célébrée est sincère. Car, « c’est dans la paix et la cohésion que nous pouvons tout obtenir pour le développement de notre canton et notre région« , a-t-il ajouté avant d’aller donner le coup d’envoi de la finale du tournoi de la réconciliation. Finale âprement disputée entre Mahiboua et Dodjagnoa, et gagnée par le premier village cité.

Guikahué fait le rappel de ses actions à la presse

«La crise postélectorale a été terrible, parce que Gagnoa est une zone de tension. Et ici, il y a certains parents qui n’aimaient pas d’autres. Moi, je peux dire que je suis l’exemple vivant. Il y a quelque temps, ce que vous voyez aujourd’hui, on ne l’aurait pas vu, on aurait vu seulement les militants du PDCI et les autres n’allaient pas sortir. Mais avec l’action que j’ai menée depuis deux ans, ils semblent avoir compris. Je suis proche d’eux. J’ai fait une grande tournée pour leur montrer que si j’avais tenu des propos et posé des actes par le passé, je m’en excuse, je me mets à genoux. Cela les a vraiment édifiés. C’était pendant la campagne pour les élections des Conseils régionaux. Après cela, pour montrer que ce n’était pas dans un but électoraliste, je suis revenu rencontrer tous les chefs au grand complet pour rediscuter, pour leur dire que j’étais leur fils et que si à des moments précis, j’avais une attitude, qu’il fallait qu’ils l’a comprenne et lorsqu’ils ont fait une analyse politique de ma position, ils étaient très contents parce que certains ont reconnu que ma présence au Golf hôtel, parmi ceux qui avaient gagné les élections, avait été très importante pour la suite. Ils se sont rendus compte que si je n’étais pas à côté du président Bédié, peut-être que pour Gagnoa, ça  aurait été très catastrophique, parce que la tension était vive. Mais à cause de la présence, les gens ont pardonné certains actes et les choses se sont passées sans faire trop de dégâts. Donc, ils sont dans un état d’esprit de réconciliation. J’ai don décidé de refaire une tournée pour discuter à tête reposée avec tous les villages, pour aller de l’avant et dire qu’il faut ensemble aller de l’avant. Leur dire qu’on ne fait pas la politique tous les jours et qu’on peut avoir des convictions politiques, on les défend, mais, il y a la réalité du terrain. Il faut aller au développement. Aujourd’hui, Gagnoa est pour le développement. Je peux parler pour mon canton, il me l’a dit, vous l’avez entendu de la bouche d’un chef qu’ils sont prêts à me suivre, parce qu’ils se sont rendus compte aujourd’hui. Ils ont loué ma conviction, mon endurance et que depuis des années, j’ai pris une position, j’ai été brimé, mais j’ai maintenu cette position et ils se rendent compte aujourd’hui de la position que j’occupe dans le pays. Alors, ils disent que vraiment, c’est un fait de Dieu, parce que j’ai été constant et ils sont fiers de leur enfant et ils sont prêts à me suivre».

Sercom du Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA

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