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Ce que j’ai vu et entendu à Korhogo et à Kouto (Par Fernand Dedeh)


À Barthelemy Zouzoua Inabo: Retour à Abidjan. Totalement lessivé. Ne me cherchez pas dans la ville avant 72 heures. Korhogo. Puis Kouto dans le département de la Bagoué. Temps de douleurs. Temps de funérailles. Korhogo, inhumation de ton parrain. Kouto, 147,4 km plus loin, inhumation du géniteur du ministre Koné Bruno.

Voyages non prévus pour ton camarade. Mais que pouvait-il face à la volonté de Dieu?
La République préparait en effet les obsèques à Kouto. Et le chef de la délégation du gouvernement était justement…ton parrain. De retour de son contrôle de santé à Paris, le jeudi 2 juillet 2020, il avait prévu de se tenir aux côtés de son collaborateur et surtout, de sa filleule, l’épouse du twitto solitaire de Kouto, la nièce nationale. « Les Senoufos aiment les funérailles grandioses. Ce que nous allons leur montrer à Kouto… », disait-il à ses proches le mardi 7 juillet 2020.

Malheureusement, le mercredi 8 juillet 2020, le drame…

Ton camarade, placé devant la glace de l’inattendu et de la douleur, s’est vu dans l’obligation d’accompagner son fils, son fidèle parmi les fidèles, son collaborateur, dans le caveau familial à Soba. Puis se tenir aux côtés de son beau-fils à Kouto. D’une pierre, deux coups.

« Très touché par la présence du Président de la République et son épouse ce samedi à Kouto. Ils sont venus exprimer de vives voix leurs compassions à ma famille après le décès de notre père. Nos reconnaissances Infinies au président pour cet acte de solidarité. ». Un tweet du fils de Kouto.
Le vieux est allé se reposer aux côtés de son créateur après une vie bien remplie sur la terre des hommes. Il est décédé à 90 ans. Et comme l’a révélé son fils, il est parti à l’âge qui’il avait lui-même prévu. « Il y a 3 ans, lors d’une de ses rares hospitalisations, il avait pris devant nous un engagement singulier, qui nous avait fait sourire; celui d’atteindre 90 ans. Il a souffert, serré les dents, mû par la fierté du Sénoufo qu’il était et le courage du militaire qu’il a été… ». Repose en paix doyen!

Ton camarade a profité de sa présence dans la région pour solder les comptes avec Boundiali, le chef-lieu de la région. Il a fait escale dans la cité de l’Hippopotame. ADO-goudron a fait la promesse de bitumer la voie principale de la ville, longue de 10 km. À la grande satisfaction de la population, sortie l’accueillir, malgré les récriminations, sous la pluie.

‘’Tu le sais, les cadres du Rassemblement de ton camarade le poussent dans le dos pour revenir sur sa parole de ne pas se présenter pour un troisième mandat.’’

Au cours d’une visite dans le département, j’avais entendu des jeunes mécontents, critiquant violemment ton camarade, qui, disaient-Ils « n’a jamais séjourné dans leur ville. ». J’avais écouté avec les oreilles d’un étranger aux gros yeux, les complaintes des citoyens de Boundiali.

La politique justement, il faudra bien en parler. Après le deuil, elle va prendre toute sa place. Tu le sais, les cadres du Rassemblement de ton camarade le poussent dans le dos pour revenir sur sa parole de ne pas se présenter pour un troisième mandat.

‘’Le parti du Montagnard est à l’abordage. Les responsables des mouvements de soutien de la candidature du chef du parti arc-en-ciel de la région du Gbekê, ont reçu les documents relatifs au parrainage citoyen. Le jeu est ouvert…’’

Mes oreilles ont entendu des échos des rencontres à la résidence présidentielle de Korhogo. Tout comme du côté de la grande France. Je continue de recouper. Je t’en dirai plus quand je maîtrise mieux la donne. Réaction d’un cadre RHDP « Ma tête est mélangée. AGC nous a bien eus. »

Les autres partis sont actuellement préoccupés par le parrainage citoyen. Tiens, le parti du Montagnard est à l’abordage. Les responsables des mouvements de soutien de la candidature du chef du parti arc-en-ciel de la région du Gbekê, ont reçu les documents relatifs au parrainage citoyen. Le jeu est ouvert…

Encadré: Didier Drogba fait l’actualité dans le monde sportif

Tous les médias en font leurs choux gras. L’affaire Didier Drogba occupe les leads dans les desks. Radios, télé, presse imprimée, presse numérique, réseaux sociaux, groupes de discussions fermées. Il n’y a que ça! Tout le monde en parle et chacun veut comprendre le fond du problème. En attendant une intervention officielle de la star mondiale, chacun y va de son émotion et de son ressentiment.
Une chose est sûre. L’ancien capitaine des Éléphants de Côte d’Ivoire, chouchou du public ivoirien, a eu du mal à rassembler la majorité des clubs et des groupements d’intérêt sportif autour de son intention de candidature. Il aura bousculé les réseaux sociaux et le monde extérieur du football local mais pas l’armature des dirigeants de clubs. Ils sont pour la plupart, restés dans leur moule, regardant du coin de l’œil, la démarche, la stratégie et le marketing de l’enfant de Niaprahio.

C’est justement la stratégie d’attaque du terrain qui est en jeu. Et sur ce terrain, l’adversaire de Didier, c’était bien Drogba.

Didier est connu, le football ivoirien a besoin de lui, il décomplexe les footballeurs, désormais déterminés à prendre le contrôle des fédérations. Il apporte la fraîcheur nécessaire et brise les codes. Il secoue le cocotier des dirigeants qui ne voient dans le football qu’un piédestal ou un moyen d’enrichissement sans véritablement se préoccuper de la vie des athlètes, de la formation des cadres, des performances… Les roturiers et routiniers du football.

Drogba lui devrait se construire, mettre d’accord les hésitants sur sa capacité à prendre en compte leurs attentes et leurs préoccupations. Drogba devrait être porté par les anciens coéquipiers, bien briefés et totalement engagés pour la cause du football et la vie des footballeurs. Didier et Drogba n’ont pas su faire la fusion. Et Didier Drogba, bien adulé par le public, par les passionnés du football a eu du mal à se faire comprendre et entendre. Rien n’est perdu.

 En Côte d’Ivoire, une belle expression résume bien la trajectoire des hommes et des femmes: « tout ce qui ne te tue pas, te donne de l’expérience». Le tout est savoir tirer les leçons de chaque difficulté. Les footballeurs de haut niveau le savent ça!

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