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Billet d’humeur n°014 d’André Silver Konan : Au Faso, un panafricaniste est en train de naître…


André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph:Dr)

André Silver Konan, Journaliste-écrivain (Ph:Dr)

En novembre dernier, lors d’un forum sur le panafricanisme organisé à Ouagadougou où j’ai été convié, j’avais déclaré que je me méfiais de cette expression, surtout quand elle était utilisée par un politique. Je n’avais pas été bien compris par certains participants.

J’avais expliqué que le panafricanisme était devenu, en tout cas à notre temps (je ne parle pas du temps de nos pères), le refuge de politiques qui avaient un problème avec la démocratie, singulièrement l’alternance. J’avais déclaré, et cela avait suscité quelques mécontentements, que je prédisais que cette propension à brandir le panafricanisme était aux portes du Burkina Faso, que dis-je, du palais de Kosyam ; alors que je voyais se former dans le ciel ensoleillé de Ouagadougou, des soupçons de nuages de modification de la Loi fondamentale. Presqu’un an après, je note à ma grande honte, que ma prédiction est en train de se réaliser. Au Burkina Faso, un panafricaniste de la 25è heure est en train de naître et il aura, je vous l’assure le soutien de nombreux militants « panafricanistes » d’Afrique et d’Europe. Parce que les politiciens de tous les continents ont compris qu’il est plus facile de rallier des masses à leur cause, par de grands mots, plutôt que par de petits actes.

Lisez plutôt : « Vous ne verrez pas le Burkina aller se mêler de comment on organise la vie politique en France, aux USA. Ce que nous souhaitons, c’est la liberté d’organiser la vie politique de notre pays. On ne va pas se mêler des lois américaines, françaises et autres, nous Africains. Je comprends difficilement qu’on soit toujours prompt à nous dire où il faut aller, où il ne faut pas aller, qu’est-ce qu’il faut faire. » (Blaise Compaoré, sur la BBC).

Ce langage, je l’ai déjà entendu dans bien de contrées africaines, ces dernières années, de la Côte d’Ivoire sous Laurent Gbagbo au Tchad d’Idriss Déby, en passant par la Guinée de Dadis Camara… Ainsi naissent nos panafricanistes africains du 21è siècle !

André Silver Konan, Journaliste-écrivain

 

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