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Bicéphalisme au sein de la chefferie cantonale : le Premier-ministre Amadou Gon Coulibaly invité à trancher #Korhogo


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 26-5-2017) La chefferie traditionnelle de Korhogo est à la croisée des chemins. Elle traverse, présentement, un moment de doute lié au bicéphalisme au plus haut sommet. Plusieurs facteurs seraient à la base de la guéguerre que se livrent les garants de la tradition. Incompréhensions, jeux d’intérêts, dévoiement du mode de désignation ?

Le ton fut donné lorsque Tiécoura  Coulibaly  Alidou, l’un des trois fils vivant du patriarche Peleforo Gbon et frère aîné de feu Maître Lanciné Gon, s’est confié à la presse. « Cette succession est réservée uniquement aux enfants du patriarche Gbon. Nous sommes trois en vie ; Yacouba le plus âgé mais qui est malade, Sibiri qui est enseignant d’université à Bouaké et moi-même. En principe, c’est Yacouba qui doit être intronisé, mais du fait de sa santé fragile, il ne peut assumer ladite fonction. Sans être un usurpateur, je pense que je pourrais bien le suppléer », confiait-il.

S’appuyant sur un numéro de Fraternité Hebdo daté du Jeudi 21 Mars 1985 dans lequel feu Ladji Souleymane Coulibaly, chef de canton d’alors, à la mort en 1976 de son aîné Bêma, expliquait qu’à la fin des funérailles de Bêma, le Président Félix Houphouët-Boigny a posé la question de la succession au général Ibrahima Coulibaly et c’est ainsi que celui-ci a donné le nom de Ladji Souleymane.

Le Président le proclame verbalement chef de canton mais sans une décision écrite et signée de ses mains, le “dissident “ Alidou étaye ses arguments. « C’est ce principe de désignation de frère en frère  qui doit prévaloir. Tout autre est nul et de nul effet. Mon neveu Issa Coulibaly et qui, en réalité, est un petit-fils du vieux Gbon,  n’a été que l’envoyé des défunts chefs Drissa et Bafao », soutient-il.

Poursuivant, il invite son petit-fils et actuel Premier-ministre de Côte-D’ivoire, Amadou Gon Coulibaly à l’introniser comme chef de canton.  Et selon lui,  c’est la tradition qui exige qu’une fois les funérailles du chef se sont déroulées, que son successeur s’installe sur le trône automatiquement après les rites et rituels.   « je suis fier que le Premier-ministre ivoirien soit issu de notre famille et de surcroit, il m’appelle affectueusement grand-papa. Je souhaite qu’il procède à mon investiture », souhaite-t-il.

A la question de savoir s’il n’a pas l’onction et la bénédiction d’Amadou Gon Coulibaly, que ferait-il ? Tiécoura Coulibaly Alidou a une réponse sans détour.  « Eh bien, nous ferons sans lui, ce que je ne souhaite d’ailleurs pas. Les 7 familles alliées procèderont à ma cérémonie d’intronisation en tant que chef de canton parce que, je suis de la lignée directe du patriarche Gbon Coulibaly et j’incarne à leurs yeux la légitimité », assène l’ancien étudiant en licence de l’Université Paris 10, Nanterre où il eut pour professeur, un certain Dominique Strauss Kahn. Rentré au bercail après avoir passé 25 ans en France, il a travaillé au Trésor public de Korhogo pour le compte de la Mairie.

Légende photo: Tiécoura Coulibaly Alidou, fils du patriarche Peleforo Gon Coulibaly, réclame le trône de la chefferie cantonale de Korhogo.

Soro Djeneba Tiékoungo, correspondante régionale

 

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