19 septembre 2002-19 septembre 2016 : 14 ans après, Guillaume Soro ange ou démon ? #Conflitdeleadership

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 19-9-2016) Alors que le Président Alassane Ouattara achève la première année de son second mandat à la tête du pouvoir ivoirien, l’on assiste à une guerre de tranchée médiatique entre ses probables héritiers.

L’horizon s’est du coup assombri au niveau du pouvoir depuis l’annonce de la révision de la Constitution. A la clef, la création d’un poste de vice-président qui du coup, s’arrogera les prérogatives du Président de l’Assemblée Nationale jusque-là dauphin constitutionnel.

Cette disposition inscrite pour la nouvelle Constitution sera récupérée par nombre de militants du Rdr (Rassemblement des républicains) pour régler le compte de Guillaume Kigbafory Soro dont certains voient désormais comme un opportuniste qui  veut  compromettre  leurs ambitions politiques.

Le Président de l’actuel Parlement est alors attaqué de toutes parts sur les réseaux sociaux par des militants du parti politique sous la bannière duquel il s’est d’abord fait élire député de Ferkéssédougou avant d’être porté au perchoir de l’Assemblée Nationale avec la caution et la bénédiction de tous les dignitaires du Rdr(sic).

Cette guerre larvée que l’on croyait simplement au niveau des militants et autres partisans passionnés a pris une autre allure depuis peu. Avec dans le viseur, tous les proches de Guillaume Kigbafory Soro qui occupent des postes de responsabilité dans les rangs de l’Armée ivoirienne. Après les changements opérés à la tête des Bataillons Blindé et Infanterie d’Akouédo, il y a peu, la hiérarchie militaire vient de donner raison à la raison sur le changement à la tête de la 4^e Compagnie territoriale de Korhogo.

Tenue de main de maître depuis plus de deux décennies par le Commandant Kouakou Fofié, ce camp militaire très stratégique vient de changer de commandement selon la Une de Fraternité Matin le quotidien gouvernemental du mercredi 14 septembre 2016. Bien entendu, ces différents changements opérés au niveau des commandements militaires ne sont pas de nature à rassurer les populations et laissent libre cours à toutes sortes d’interprétation.

Un profond malaise au sommet de l’Etat 

A l’évidence, il saute aux yeux de tout observateur de la scène politique ivoirienne que deux camps sont désormais en train de prendre forme au sein des dirigeants et principalement au niveau des militants du Rdr dont une partie continue d’afficher sa fidélité au Président de l’Assemblée Nationale et l’autre collé à ceux que l’on appelle les gardiens de la case verte.

La sortie de Souleymane Kamaraté dit Soul To Soul, l’un des fidèles lieutenants de Guillaume Kigbafory Soro quelques jours seulement après la déclaration du ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko apparaît nettement comme la réponse du Berger à la bergère. Le chef du protocole du Président de l’Assemblée n’a pas hésité ce jour-là à rappeler à Bouaké la pensée de Napoléon Bonaparte qui dit en substance qu’en toute révolution, « il y a ceux qui luttent et ceux qui profitent de la lutte ».

Cette sortie suivie quelques jours plus tard de celles de Guillaume Kigbafory Soro qui répondait à ceux qui le qualifiaient de trop jeune pour son ambition, qu’il n’était plus l’étudiant qu’ils avaient connu, et Koné Tehfour, député de la circonscription électorale d’Abobo qui demandait un devoir de reconnaissance au PAN ont fini par convaincre les plus sceptiques quant à l’existence d’un profond malaise  au sein du Rassemblement des républicains.

La convocation sine die du Président de l’Assemblée Nationale à une rencontre au sommet à la rue Lepic sur le mode de désignation des candidats aux législatives le lundi 19 septembre 2016 est un signal fort que le parti à la case veut laver le linge sale en famille.

En tout état de cause, le pouvoir et principalement le Rassemblement des républicains gagnerait à rassurer les populations sur les différentes mutations au niveau des commandements militaires et surtout des sons discordants qui proviennent des républicains. C’est seulement à ce prix que les populations seront rassurées pour les aventures électorales prochaines.

Idrissa Konaté

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