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Tunisie –Terrorisme :Attentat du Bardo/ Le chef du groupe djihadiste, Abou Sakr tué


Tunisie - attaque du Bardo : 9 complices présumés abattus par la police (image d'illustration)

Tunisie – attaque du Bardo : 9 complices présumés abattus par la police (image d’illustration)

Abidjan, le 29-3-15 (lepointsur.com)-Au moment où la marche contre le terrorisme débutait à Tunis, le Premier ministre a annoncé qu’Abou Sakr faisait partie des terroristes abattus samedi 29 mars 2015, soir.

La Tunisie a revendiqué dimanche 29 mars 2015, un succès important contre sa mouvance djihadiste. Au moment où la marche contre le terrorisme débutait à Tunis, le Premier ministre a annoncé qu’Abou Sakr faisait partie des terroristes abattus samedi 28 mars 2015, soir. Neuf « terroristes parmi les plus dangereux » du pays ont été abattus rapporte le confrère du journal Le Point.

Le ministère de l’Intérieur a annoncé ce dimanche 29 mars 2015, matin que les forces de l’ordre avaient abattu tard samedi soir dans la région de Gafsa (Centre-Ouest) neuf combattants de la Phalange Okba Ibn Nafaa, le principal groupe djihadiste de Tunisie, accusé par les autorités de l’attaque du Bardo le 18 mars. « On est très contents. (…) Les neuf étaient parmi les plus dangereux terroristes de Tunisie« , a assuré le porte-parole du ministère, Mohamed Ali Aroui.

Le ministère a accusé jeudi Okba Ibn Nafaa, qui est liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’être derrière l’attaque du musée, bien que celle-ci ait été revendiquée par l’organisation djihadiste rivale État islamique.

Des radios tunisiennes avaient affirmé qu’un chef du groupe, l’Algérien Lokmane Abou Sakhr, était parmi les neuf morts, mais le ministère n’avait pas confirmé. C’est désormais chose faite par le Premier ministre en personne.

Abou Sakhr a été accusé par le ministre de l’Intérieur, Najem Gharsalli, d’avoir « dirigé » l’attaque du Bardo. Son groupe – qui serait composé de plusieurs dizaines d’hommes, des étrangers comme des Tunisiens – est responsable, selon les autorités, de la mort d’une soixantaine de policiers et militaires depuis décembre 2012. La Phalange Okba Ibn Nafaa a notamment revendiqué l’attaque en 2014 contre la maison du ministre de l’Intérieur de l’époque à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi où se trouve le principal maquis djihadiste en Tunisie.

La réussite de cette opération intervient alors qu’à 11 heures (10 heures GMT) doit débuter une marche populaire à laquelle les autorités attendent « des dizaines de milliers de personnes » pour dénoncer l’attaque du Bardo qui a fait 22 morts, 21 touristes étrangers et un policier, un bilan revu à la hausse samedi après le décès d’une Française grièvement blessée.

« Désormais, tout le monde réagit »

Le président François Hollande, ses homologues polonais et palestinien Bronislaw Komorowski et Mahmoud Abbas, ainsi que les chefs des gouvernements italien et algérien Matteo Renzi et Abdelmalek Sellal, ont notamment confirmé leur participation à la marche prévue à la mi-journée devant le musée. Les invités de marque accompagneront, eux, vers midi (11 heures GMT) le président tunisien Béji Caïd Essebsi sur une centaine de mètres le long de l’enceinte du musée, avant d’y inaugurer une stèle à la mémoire des victimes. François Hollande sera présent bien que se déroule en France le second tour des élections départementales. « Désormais, tout le monde réagit après chaque attentat terroriste comme si l’attentat était perpétré chez lui », a souligné le président tunisien au quotidien français Ouest-France. Cette marche rappelle celle organisée en janvier par François Hollande après les attentats de Paris contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière et un supermarché casher.

La Tunisie, pays pionnier du Printemps arabe, a malgré les turbulences achevées sa transition avec des élections fin 2014, mais sa stabilité pourrait être menacée par l’essor de la menace djihadiste ainsi que par les difficultés économiques et sociales persistantes qui étaient à la racine de la révolution de 2011. Le parti islamiste Ennahda, deuxième force politique du pays présente dans le gouvernement de coalition, a appelé ses partisans à participer à la marche « pour exprimer l’unité des Tunisiens face à ce danger et leur détermination à défendre leur patrie et (…) préserver leur liberté« . La puissante centrale syndicale UGTT a également invité ses membres à y participer « massivement« .

Mais le Front populaire, coalition de gauche et principale formation d’opposition, a annoncé qu’il n’y prendrait pas part en accusant d' »hypocrisie » certains participants, dans une claire allusion à Ennahda. De nombreux politiques de gauche accusent en effet le parti islamiste de s’être montré laxiste face à la montée de courants djihadistes lorsqu’il était au pouvoir (fin 2011-début 2014) et d’être responsable, voire complice, des assassinats en 2013 de deux membres du Front populaire, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Kpan Charles

 

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