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Révision constitutionnelle/Le bel exemple burkinabé


Abidjan-30-09-16 (lepointsur.com) A l’instar de nombre de pays africains qui ont décidé de dépoussiérer leur loi fondamentale (Constitution), le Burkina Faso vient de donner un bel exemple de démocratie quant à  l’élaboration de ladite loi.

Me Hallidou Kaboré , président de la commission mise en place pour élaborer l'avant-projet de Constitution. Ph. Dr

Me Hallidou Kaboré , président de la commission mise en place pour élaborer l’avant-projet de Constitution. Ph. Dr

En effet, à la différence de la Côte d’Ivoire qui en lieu et place d’une révision a décidé contre toute attente de doter le pays d’une nouvelle Constitution et dont le mode opératoire continue d’alimenter les conversations sur les bords de la lagune Ebrié, Jean Roche Kaboré a mis en place la commission chargée de rédiger la nouvelle Constitution. Seulement, à la différence de la Côte d’Ivoire où le président Alassane Ouattara a nommé un comité d’experts (sic) pour l’élaboration de l’avant-projet, le tenant de l’exécutif burkinabé à fait confiance à une commission composée de toutes les couches socioprofessionnelles du pays.

Jean Roch Kaboré tient là, une promesse de campagne. Celle de doter le Burkina Faso d’une Constitution après l’épisode de l’article 37 qui a conduit à la chute de l’ex-président Blaise Compaoré. Ainsi, dans le futur texte, l’accent sera mis sur un rééquilibrage des pouvoirs afin d’éviter que le président règne en maître absolu sur le pays. Le président burkinabé a donné 60 jours pour boucler l’avant-projet de Constitution.

Soucieux de la réussite de cette opération, il  a exhorté les membres de cette commission, composée de toutes les couches socioprofessionnelles du pays, à mettre en avant leur sens des responsabilités, de la concertation, du dialogue et de la préservation de la paix, afin que l’élaboration de cette nouvelle Constitution soit une autre victoire du peuple burkinabè. Insistant sur le fait que le Burkina Faso a besoin  « d’institutions fortes », qui survivent à leurs géniteurs et consolident l’unité nationale et la paix, Jean Roch Kaboré a indiqué que  les grandes lignes de la future Constitution doivent répondre aux « aspirations » du peuple burkinabè. « L’Afrique doit adopter des textes conformes à ces réalités et la loi fondamentale ne va pas déroger à cette règle », a précisé  pour sa part, le président de la commission Halidou Ouedraogo.

Face aux différentes turbulences vécues par les Burkinabè suite aux velléités de modification de l’actuelle Constitution par l’ex-président Blaise Compaoré, Chrysogone Zougmoré, président de la coalition contre la vie chère et par ailleurs membre de la commission, estime que l’élément essentiel sur lequel il faudra veiller, est « la séparation effective des pouvoirs », surtout « le pouvoir judiciaire », car souligne-t-il « si la justice ne fonctionne pas, les voies sont ouvertes à toutes les dérives possibles ».

On le voit. En mettant en place, une commission regroupant toutes les sensibilités du pays pour l’élaboration d’un avant-projet de Constitution, Jean Roche Kaboré vient de donner un bel exemple de démocratie en Afrique. Ce modèle pourra-t-il faire école en Afrique ? Rien n’est moins sûr.

EKB

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