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[Recyclage annuel des prescripteurs privés/2ème édition] Des établissements sanitaires privés réclament un statut légal


Duékoué, le 06-01-2023 (lepointsur.com) Longtemps traités, à tort ou à raison, « d’amateurs » ou encore de « bouchers », les praticiens exerçant dans le secteur informel de la santé en Côte d’Ivoire ne parviennent plus à supporter ces railleries.
 

Le président Ali Koïta de la FENASSPCI s’adressant à plus de 300 agents de santé privée à Duékoué



C’est pourquoi ils ont décidé de mettre de l’ordre en leur sein et redonner à l’opinion publique nationale et internationale, une image de véritables professionnels de la santé.
 
A cet effet, depuis le 1er octobre 2022, ils ont procédé à la création de la Fédération nationale des structures sanitaires privées de Côte d’Ivoire (FENASSPCI), avec pour objectifs premiers, d’accentuer la formation de ces acteurs de la santé communautaire en vue de bénéficier de la confiance de la population et des autorités ivoiriennes.
 
Mieux, la naissance de cette faîtière vise, à en croire ces membres, à permettre aux travailleurs informels de la santé, d’avoir un statut précis, clair et fiable pour leur corporation. C’est bien dans ce cadre, que Duékoué a abrité du 25 au 26 novembre 2022, dans un hôtel de la place, la 2e édition des journées dites « recyclage annuel des prescripteurs privés » qui a vu la participation de plus de 250 praticiens venus de plusieurs régions du pays.
 
Ces journées, faut-il le dire, ont servi d’occasion pour Ali Koïta, le président de la Fenasspci, de faire un mea-culpa de sa coopération. « On nous traite de bouchers, de piqûteurs et d’amateurs. On jette toute sorte d’anathème sur nous. C’est vrai, il existe bel et bien beaucoup de brebies galeuses dans nos rangs et qui ternissent notre image. Il est donc temps pour nous, d’en prendre conscience et de faire en sorte de mériter la confiance. C’est un défi que nous devons relever à travers la formation continue, le renforcement de nos capacités« , a-t-il plaidé.
 
Ali Koïta a ensuite invité l’autorité sanitaire et la population ivoirienne, à un peu plus d’indulgence vis-à-vis des acteurs de ce métier hyper sensible en ces termes suivants: « Nous invitons le gouvernement à être assez regardant sur ce qui se fait dans ce milieu, à nous encadrer et à nous accorder un statut légal« . Car, a-t-il ajouté, « En tant que praticiens de la santé au sein des communautés, nous sommes au quotidien, en contact avec les vraies réalités qu’elles vivent. A cet égard, nous disons humblement que nous sommes les premiers maillons de la chaîne sanitaire du pays ».
 
Pour étayer son propos, Ali Koïta a rappelé le rôle salvateur joué par les prescripteurs privés aux heures chaudes des crises en Côte d’Ivoire: « Pendant les crises de 2002 et de 2010, les agents diplômés et engagés par l’État avaient même déserté certaines zones sanitaires. Ce sont les agents du secteur privé informel qui avaient assuré la sécurité sanitaire dans ces zones assiégées jusqu’à la fin des crises. Que l’on nous reconnaisse un peu de mérite, car tout n’est pas que mauvais« .
 
Rappelons qu’au cours de la 2e édition de ladite formation qui a eu pour cadre Ivoire hôtel de Duékoué, les prescripteurs privés de Côte d’Ivoire ont été instruits par le docteur Kouamé Germain, médecin spécialiste en ORL à l’hôpital général de Gagnoa, sur la technique de la chirurgie et singulièrement celle de la suture.
 
Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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