Récurrentes violations des Droits de l’Homme : Mohamed Ouattara invite les Ivoiriens à la solidarité #CIV
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 19-5-2016) Aujourd’hui, plus que jamais, nous devons faire preuve de solidarité. Nous devons lutter contre les violations des Droits de l’Homme.
Généralement, l’Ivoirien ne se sent concerné par rien tant que cela ne le touche pas directement. Par la faute des politiques, nous sommes devenus un peuple divisé,
à tel point que nous restons indifférents quand il s’agit de certains sujets qui portent atteinte à la liberté d’autrui. Il y a quelques mois, lors d’une séance de travail avec le Haut responsable des Droits de l’Homme de L’Onuci, nous avions planché sur ces questions qui déshumanisent l’être au plus profond de lui, notamment le cas David Samba.
Aujourd’hui, nous constatons que depuis plus de soixante ans après la publication de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, cela reste davantage un rêve qu’une réalité. Des violations se produisent dans chaque partie du monde. L’un des rapports d’Amnesty International montre que des individus sont torturés et subissent des abus dans au moins 81 pays. Ils doivent faire face à des procès injustes dans au moins 54 pays. Leur liberté d’expression est restreinte dans au moins 77 pays.
Malheureusement, le nom de notre pays est pointé du doigt dans ses différents rapports. À cela s’ajoutent le musellement du peuple et la presse qui n’est pas libre. Dans le cas de notre pays, nous voyons la caporalisation des médias publics, opposants et contestataires sont réduits au silence, parfois de manière permanente. Si le régime actuel semble l’avoir oublié, il est important de rappeler à nos gouvernants l’irréductible attachement de notre pays, la Côte d’Ivoire, aux idéaux proclamés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 et dans la Charte africaine des Droits de l’Homme et des peuples Comme mentionnés dans les articles de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme
ARTICLE 3 : LE DROIT DE VIVRE
«Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne.»
ARTICLE 5 : PAS DE TORTURE
« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
Si nous avons tous le droit à la vie et à la liberté, et que nul ne doit être soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, comment comprendre qu’un citoyen lambda, en l’occurrence » SAMBA DAVID « , Coordonnateur national de la Coalition des Indignés de Côte d’Ivoire, puisse être enlevé à son domicile puis détenu au secret dans un centre de torture, où il passa plus d’un mois avant son procès, puis condamné à une peine de prison de 6 mois ferme, à la fin de son procès, plutôt d’être conduit dans une prison civile, il est maintenu, pendant plus de deux mois à la DST, sans assistance, où il ne recevait qu’un repas par jour, dans l’isolement totale.
Lui encore, on peut dire qu’il a de la chance, contrairement aux concitoyens DAHI NESTOR, JUSTIN KOUA, et l’ensemble des prisonniers politiques depuis la fin de la crise de 2011.
Globalement, tels qu’ils sont présentés dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme et dans l’ensemble des lois de protection des Droits de l’Homme, les droits humains sont inexistants dans notre pays. Ces droits pourtant forment l’essence de la Constitution. Mais la réalité en Côte d’Ivoire d’aujourd’hui est bien loin des idéaux décrits dans la Déclaration universelle.
ARTICLE 19 : LIBERTÉ D’EXPRESSION
« Chacun a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. »
Parlant de la LIBERTÉ D’EXPRESSION, je rends hommages aux concepteurs des réseaux sociaux. Grâce à leurs ingéniosités nous pouvons véritablement nous exprimer de manière ouverte et directe à travers le monde. Grâce aux réseaux sociaux, nous pouvons faire plier nos dirigeants. Au-delà de cet aspect, le régime tente de museler le peuple. Comment comprendre que malgré le fait que la Constitution ivoirienne du 1er août 2000, norme suprême, garantit expressément la liberté de réunion et de manifestation en son article 11, qui dispose : « les libertés de réunion et de manifestation sont garanties par la loi », nous n’osions manifester.
J’ai encore cette date du 04 Juin 2015 quand je fus mit aux arrêts, pour avoir organisé un sit-in pacifique devant la #CIE, cette compagnie qui spolie le peuple sous le regard complice de nos dirigeants. Cette situation se répète encore avec le cas de la famille #BOUNDY spoliée également de sa maison, qui elle vit une situation dramatique. Nous avions encore une fois nourri la volonté d’organiser une marche pacifique, en soutien à cette famille, afin d’interpeller nos autorités sur le risque de guerre civile que les conflits fonciers peuvent susciter. Là encore, nous avons été étonnés de constater le refus de manifester de la part des autorités publiques, de la commune de Marcory, sous menace d’être jetés en prison.
La LIBERTÉ D’EXPRESSION est endémique dans le monde entier. Des milliers de personnes sont emprisonnées pour avoir dit haut et fort ce qu’elles pensaient. La torture et l’emprisonnement politique, souvent sans procès, sont des pratiques courantes, admises et utilisées, même dans certains pays démocratiques.
En conclusion chers Ivoiriens, au-delà de nos divergences politiques, appartenances ethniques ou religieuses, gardons à l’esprit que nous n’avons qu’un seul pays et un seul bien commun qui est la Côte d’Ivoire. Tel que nous avons en nous des valeurs, apprenons à consolider ces acquis. Comme il est mentionné dans la Charte internationale des Droits de l’Homme, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. » Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Dieu bénisse notre Nation
Mohamed Ouattara, Président, de l’association REGARD CITOYEN
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