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Oumar Ouattara, pdt de l’ONG « CNI», sans détour : « Voici nos propositions concrètes à l’endroit de la jeunesse et des femmes» #


Abidjan, le 13-9-15 (lepointsur.com)- Nous avons rencontré Oumar Ouattara le président de l’ONG «Conscience Nouvelle Ivoirienne » (CNI) qui existe depuis six ans. Dans cet entretien, il invite les décideurs au développement à soutenir ses actions qui consistent à faire sortir la jeunesse et les femmes de « l’oisiveté »  et à les occuper sainement. « Nous avons conscience que l’une des principales causes des crises que la Côte d’Ivoire a connues,  c’est l’oisiveté de sa jeunesse.» A-t-il soutenu. Entretien…

Quels sont les objectifs visés par l’Ong « Conscience Nouvelle Ivoirienne » ?

Oumar Ouattara, pdt de l’ONG « CNI». Ph.Dr

Oumar Ouattara, pdt de l’ONG « CNI». Ph.Dr

Nous avons entre autres objectifs de conscientiser la jeunesse ivoirienne, de les accompagner et de les aider à se prendre en charge à travers des micro-entreprises et d’activités génératrices de revenus.

L’Ong « Conscience Nouvelle Ivoirienne » (CNI) ambitionne organiser et suivre les femmes à travers leurs projets en les encadrant, dans un premier temps et les aidant à monter des projets dans un second temps, tout en les aidant à obtenir des prêts auprès de certaines institutions financières (Ndlr : des micro-finances).

Nous allons aussi les aider à pouvoir tenir  ces activités à travers la prise en charge intégrale parce que, les intérêts qui seront générés par les différents prêts qu’elles auront contractés auprès des structures des micro-finances aideront d’autres associations.

Avez-vous pris des engagements avec des miro-finances dans ce sens ?

Oui, des engagements ont été pris avec certains et nous sommes en discussion avec d’autres, dont je préfère ne pas citer de noms. Par ailleurs,  force est d’affirmer que nous avons déjà ouvert un compte qui va servir de garantie, de fonds de soutien en réalité aux prêts que les dames auront à contracter auprès de ces structures bancaires.

De façon concrète,  quelle sont les activités déjà menées par votre organisation ?  

Depuis notre existence il y a de cela six ans,  nous avons initié diverses actions allant dans le sens de la sensibilisation à l’aide à l’emploi en octroyant des permis de conduire de façon gracieuse à des personnes de couches défavorisées.

Nous avons regroupé des femmes dont nous sommes en train d’étudier les projets pour que leurs vœux soient exaucés.

Qu’est-ce qui a été fait cas par cas ?

Au niveau de la jeunesse, le projet des permis de conduire a commencé cette année (en 2015) ; elle est sa troisième phase.

Pour  cette première phase,  nous avons déjà octroyé une dizaine de permis. Oui, une dizaine de permis,  parce que ces permis ont été entièrement financés par l’ONG. C’est-à-dire qu’aucun pétitionnaire n’a déboursé un sou pour obtenir son permis. Nous prenons en compte à 100% nos pétitionnaires vulnérables et qui sont dans le besoin.

A ceux-là, il faut ajouter une autre catégorie de jeunes qui peut se prendre en charge. A cette catégorie, nous avons exigé 50% de cotisation pour leur permis. Elle représente seulement 20% de l’effectif total des jeunes à qui nous avons octroyé des permis. En un mot, 20% ont payé 50% de ce qu’ils devraient payer pour obtenir le permis et 80% ont eu leur permis gracieusement.

Si on y ajoute la troisième phase,  nous sommes à une trentaine de permis. Mais, il faut préciser que cette phase n’est pas encore terminée parce qu’il y a une dizaine qui est à l’étude. En résumé, 40 permis de conduire sont en cours, mais nous envisageons aller un peu plus loin.

Nous avons commencé l’opération des permis de conduire, il y a trois mois.  Elle a démarrée autour du mois de juillet 2015, d’ici juillet 2016, nous voulons atteindre 150 permis. Ce taux se fait en fonction de nos moyens, mais si nous avons un soutien de bonnes volontés, ce taux peut s’accroître dans la mesure,  où nous le faisons de nos propres moyens.

Comment fait-on pour bénéficier de l’apport et de l’aide de l’ONG « Conscience Nouvelle Ivoirienne » ?

Compte tenu de la nature de l’Ong et de nos objectifs et surtout de notre vision, nous n’avons pas pour ambition de nous étendre en termes de membres. Parce que notre objectif c’est l’efficacité de l’Ong en ce sens que pour l’instant, nous sommes basées à Abidjan.

Nous avons un bureau à Yopougon et le siège est en réfection aux II-Plateaux Angré. Les populations viennent dans le cadre des réalisations de leurs projets. Au niveau des jeunes, nous tenons à les regrouper par pôle d’activités,  de sorte que ceux à qui nous avons octroyé les permis  de conduire se regroupent pour créer une structure de transport qui aura notre soutien.

Et les autres jeunes qui sont des  diplômés seront regroupés en fonction de leurs diplômes, de leurs activités,  de sorte à les former à monter des micro-entreprises afin de leur permettre d’éclore leur génie qui est en eux, et partant de créer des emplois pour d’autres secteurs.

Au niveau de la jeunesse rurale, nous avons un projet qui va permettre leurs installations pour une agriculture moderne ou l’élevage moderne.

Comment cela se passera-t-il dans la mesure où,  vous  êtes basés uniquement à Abidjan ?

C’est certes des perspectives, mais nous avons déjà des contacts. Nous avons des attaches à Bouna, Dimbokro par exemple,  où nous avons des gens qui travaillent avec des personnes ressources des différentes localités en les regroupant en association.

Comme nous travaillons avec des associations de regroupements de jeunes, tout comme avec celles des femmes et non de façon individuelle,  c’est avec ces associations qu’ensemble,  avec l’Ong nous étudions la possibilité de réalisation des projets qui nous sont soumis.

UNE OUMAR OUATTARA

OUMAR OUATTARA

Concrètement,  qu’est-ce qui a été fait au niveau des femmes ?

Le grand taux des femmes est analphabète. Dans un premier temps, nous devons les aider à monter des projets qui seront pris en compte par nos partenaires des micro-finances, en mettant gracieusement à leur disposition des personnes ressources compétentes.

Ensuite en introduisant ces demandes au niveau des micro-finances dans lesquelles,  nous avons ouvert des comptes à cet effet. Ce, de sorte que ces institutions leur donnent des prêts en prenant pour aval le compte qui est logé dans leur miro-finance.

Dans ce cadre, nous avons pratiquement 150 femmes dont les dossiers sont en études. Il y a un autre groupe de 350 qui  a envoyé sa liste que nous sommes en train d’étudier.

Pour la première vague de 150  femmes,  les études sont apparemment bouclées, mais ils existent des contraintes au niveau des micro-finances qui sont en train d’être réglées. Nous sommes dans la phase de conception et de validation de leurs projets dans le cas de la seconde vague.

Nous sommes sollicités aussi pour des fêtes. A cet effet, nous avons apporté le soutien de l’Ong à la fête des mères des femmes de Yopougon,  sous- quartier Sicogi, à qui nous avons offert 150 pagnes.

Il y a l’association Awalé de Yopougon, sous-quartier wassakara qui regroupe plus de 40 femmes qui nous a contactées. Elles font une tontine. Nous les avons encouragées en prenant en charge deux sections de cotisations qui doivent être reversées aux premières qui solliciteront des prêts.

Avec les jeunes,  il y a eu des arbres de noël. Nous avons les sous-quartiers de Yopougon que sont, la cité An 2000, Mamie Adjoua et wassakara,  où nous avons offert des jouets aux enfants.

Bientôt, nous allons réhabiliter des latrines en état de délabrement très avancé à la cité An 2000. Nous allons leur octroyer des tables-blancs. Ce sont des projets qui sont en cours.

A Bouna par exemple, nous avons aidé le Lycée en y apportant du matériel bureautique, télévisions, ordinateurs etc. et pris en charge des frais nécessaires à l’organisation des cours de vacances dans ces localités, notamment au Lycée de Bouna.

Que doit-on retenir au sortir de cet entretien ?

Nous sommes une association apolitique qui ne fait pas de distinction ethnique, religieuse, et politique (Il nous montre des preuves sur la constitution des membres de son bureau dans lequel, chaque membre appartient ou pas à une religion, un parti politique.)

Notre objectif est d’avoir le soutien des dirigeants ou des structures de développement qui ont les mêmes visions que l’Ong CNI, à savoir la création d’activités génératrices de revenu pour les jeunes et les femmes.

A défaut de nous appuyer, nous souhaiterions que ces structures de développement nous emboîtent le pas en mettant en place des organisations comme la nôtre qui vont réellement aider la jeunesse et les femmes, c’est notre raison d’être.

Nous lançons un appel à l’endroit des décideurs qu’il soit politique, économique, religieux, de la société civile etc. au plan national ou international pour qu’ils nous apportent leurs aides.

Ces dans cette perspective que la jeunesse ivoirienne peut sortir de l’oisiveté. Nous avons conscience que l’une des principales crises que la Côte d’Ivoire a connues c’est l’oisiveté de sa jeunesse. Il faut tout mettre en œuvre pour pallier cela.

Quand on n’a aucun espoir de revenus et que quelqu’un vient vous tendre une arme moyennant des revenus substantiels,  vous n’allez pas penser à votre mort ou au désagrément que vous allez  causer à tiers, à votre pays, mais plutôt  à votre ventre.

Les jeunes restent des appâts faciles pour ceux qui veulent déstabiliser la Côte d’ Ivoire. C’est notre manière à nous de soutenir la cohésion sociale, l’émergence de la Côte d’Ivoire, parce qu’il ne peut y avoir   tout cela,  sans sa jeunesse et sans ses femmes.

Il est temps que les gens prennent conscience en se disant que ce ne sont pas les politiciens seuls qui feront de la Côte d’Ivoire,  ce que nous désirons, mais  c’est toutes les intelligences ivoiriennes à travers toutes ses composantes qui devront se dire que : « ce qui nous unit est plus grand et plus fort que ce qui nous divise, à savoir la Côte d’Ivoire,  notre mère patrie ».

Entretien réalisé par Serges Mignon 

 

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