Politique

Levée de boucliers contre des proches de Banny : Les dessous d’une affaire politico-économique


lepointsur.com (Abidjan, le 12-2-2015) Le mois de décembre 2014 n’a pas été de tout repos pour le camp de Charles Konan Banny qui a vu l’inculpation de deux illustres de ses cadres. Des inculpations qui sont intervenues une semaine seulement après que le leader ait officiellement affiché sa volonté de briguer la présidentielle d’octobre 2015 pour le compte du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire).

Pour la présidentielle d'octobre 2015, Charles Konan Banny se présente déjà comme un redoutable adversaire d'Alassane Ouattara. (Ph:Dr)

Pour la présidentielle d’octobre 2015, Charles Konan Banny se présente déjà comme un redoutable adversaire pour Alassane Ouattara. (Ph:Dr)

Bien que Sylvain Oka et Arthur Aloco aient été mis en liberté, les conditions de leur arrestation et les circonstances qui ont contribué à leur mise en liberté demeurent encore flous. D’autant plus qu’aucun jugement n’a été prononcé contre eux. Bien au contraire, ils ont été priés de regagner leur domicile respectif sans aucune forme de procès.

Fort heureusement, la récente publication du N°699 du confrère La Lettre du Continent, en date du 4 février 2015, a levé un coin du voile sur le crime de lèse-majesté qui a concouru à ce que l’on pourrait qualifier d’acharnement sur l’ancien Président de la Cdvr (Commission dialogue, vérité et réconciliation), à travers notamment ses principaux lieutenants.

Au cœur de cet acharnement politico-judiciaire, une affaire de gros sous. Selon le confrère français, tout est parti de l’emprunt obligataire lancé par l’Etat de Côte d’Ivoire du 17 novembre au 16 décembre 2014 sur le marché financier de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest africaine). Une opération qui, semble-t-il, a directement impliqué le Président de la République à hauteur de 100 millions Fcfa de souscription, en tant que haut fonctionnaire contre 300 millions Fcfa pour Charles Konan Banny, son déclaré challenger à la présidentielle de 2015, pour avoir été ancien salarié du privé.

Ici, le candidat à la présidentielle en pleine communion avec les femmes venues lui témoigner leur soutien. (Ph: Dr)

Ici, le candidat à la présidentielle en pleine communion avec les femmes venues lui témoigner leur soutien. (Ph: Dr)

Il n’en fallait pas plus pour que l’ancien président de la Cdvr soit accusé d’avoir détourné à ses propres fins, les deux milliards Fcfa alloués à la commission. Mieux, au-delà des doigts accusateurs pointés vers lui, des badauds se sont déportés devant sa résidence, le 22 décembre 2014 qui aussi coïncidé avec l’arrestation d’Arthur Aloco, ancien Directeur général de l’Atci (Agence de la télécommunication de Côte d’Ivoire) pour réclamer la fameuse somme.

Le constat ici, c’est que pour la présidentielle de 2015, Alassane Ouattara risque d’avoir en face de lui, un candidat aussi plein aux as que lui et qui, à coup sûr, risque de contribuer largement à faire balancer la tendance. Quand on sait, en Afrique que la fortune des candidats est un facteur pour appâter des voix d’électeurs, il est aisé de comprendre que rien n’est joué d’avance pour le Président de la République. Evidemment, cela peut expliquer le zèle manifeste de l’appareil judiciaire contre Charles Konan Banny qui se positionne déjà comme un redoutable adversaire.

Idrissa Konaté

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