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Le film de la prise du pouvoir par le Gl Gilbert Diendéré au Burkina #crise


Abidjan, le 17-9-15 (lepointsur.com)-Un homme en uniforme est apparu ce matin à la télévision nationale pour annoncer la dissolution du gouvernement de transition et du Conseil national de transition. Des tirs sont en cours à Ouagadougou, quadrillée par des patrouilles du RSP. Le général Gilbert Diendéré a été proclamé président.

Le général Gilbert Tiendéré.Ph.Dr

Le général Gilbert Tiendéré.Ph.Dr

Alors que la situation était confuse depuis hier après-midi, et la prise d’otage du pésident de la transition, Michel Kafando, et du Premier ministre, Isaac Zida par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à Ouagadougou, un homme en uniforme, le lieutenant-colonel Mamadou Bamba, est apparu tôt, ce 17 septembre au matin, à la télévision nationale et a annoncé la dissolution du gouvernement et la « démission » du président. Le général Gilbert Diendéré a ensuite été proclamé président du Conseil national pour la démocratie (CND), tandis qu’un couvre-feu est instauré.

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12h15 : Homme d’influence, Gilbert Diendéré peut également compter sur son épouse, Fatou, l’une des figures qui comptent au sein du CDP, l’ancien parti au pouvoir. Elle en est la 7ème vice-présidente, en charge de la promotion des femmes, depuis le mois de mai. Elle était auparavant députée et membre du bureau exécutif. Déjà connue sous la révolution sankariste, cette femme au fort caractère aurait lancé, un jour, lors d’une réunion privée : « Si Blaise est là, pourquoi pas mon mari ? ». Gilbert et Fatou Diendéré vivent ensemble depuis des années et se sont unis devant Dieu en août 2014. L’un des témoins de leur mariage n’était autre qu’Eddie Komboïgo, le président du CDP, dont l’invalidation de la candidature à la présidentielle par le Conseil constitutionnel est très certainement à l’origine du coup d’État.

12h11 : Dans un message publié sur son compte Facebook, Le Balai citoyen a lancé un appel à la « résistance dans tous les quartiers ». La nation burkinabè est en péril (…) Nous appelons les populations à s’organiser chacun dans sa rue, son quartier, son secteur pour démontrer que la stratégie de terreur et de psychose que tente d’instaurer les groupuscules de miliciens du RSP ne saurait paralyser cet élan patriotique qui nous a animé ».

12h07 : Alors qu’à Ouagadougou, les tentatives de manifestations sont réprimés par le RSP, une mobilisation est actuellement à la place Tiéfo Amoro de Bobo Dioulasso. « Ils sont des milliers de manifestants surchauffés », annonce la radio locale.

11h47 : La fermeture des frontières a été décidée ce jeudi par le Conseil national de la démocratie, dont Gilbert Diendéré a été proclamé président. Ce dernier,homme fort mais discret du régime Compaoré, tout puissant jusqu’en 2014, avait continué à jouer de son influence dans plusieurs dossiers majeurs. Il est également au cœur des affaires Thomas Sankara et Norbert Zongo.

11h33 : La télévision nationale vient d’annoncer que le général Gilbert Diendéré était le président du Conseil national pour la démocratie (CND). Un couvre-feu est décrété de 19h à 6h.

11h29 : Selon nos informations, l’homme ayant pris la parole à la télévision nationale afin d’annoncer la démission du président n’est pas Abdoulaziz Korogo. Il s’agit du lieutenant colonel Mamadou Bamba. Celui-ci ne portrait pas l’uniforme spécifique du RSP mais celui de l’armée burkinabè.

11h27 : Le rappeur Smockey a appelé à la mobilisation autour du Balai citoyen. « Le retour des fantômes du passé nous guettent si nous ne faisons pas front ensemble », a-t-il déclaré.

11h25 : Une réunion de la haute hiérarchie militaire devrait avoir lieu dans la matinée pour faire une « évaluation de la situation », selon notre journaliste.

11h23 : Selon un haut gradé contacté par Jeune Afrique, le président Kafando et le Premier ministre Zida sont « en résidence surveillée et bien traités » par les membres du RSP.

11h17 : L’Union pour le progrès et le changement (UPC), à travers la voix de son Président Zéphirin Diabré, condamne le coup d’État. « Elle appelle ses militants, sympathisants et l’ensemble du peuple burkinabè à rester mobilisés et à s’organiser pour défendre la démocratie et l’État de droit », précise un communiqué.

11h13 : La présidence française « condamne fermement le coup d’État qui a eu lieu au Burkina Faso », a indiqué l’Élysée jeudi matin. Elle « appelle à la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées, à la remise en place des autorités de la transition et à la reprise du processus électoral ».

11h07 : Les militaires du RSP s’attachaient ce matin à disperser les manifestations hostiles à leur coup de force, notamment à la place de la Nation. Des tirs ont retenti depuis tôt dans la matinée afin de dissuader les manifestants. D’autre part, les membres du RSP ont sécurisé les accès à la radio-télévision nationale.

11h05 : Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) « condamne fermement cet acte inadmissible et exhorte toutes les parties à la retenue ».

A titre d'illustration

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10h57 : Depuis une dizaine de minutes, les putschistes font lire leur déclaration en langue locale à la télévision nationale.

10h55 : Selon une journaliste sur place, des tirs continuent de se faire entendre dans le centre de Ouagadougou. Ceux-ci seraient réguliers depuis 7 h du matin, tandis que des manifestants tentent toujours de s’opposer au coup d’État dans la rue en scandant « Libérez Kosyam », notamment devant le palais du Mogho Naba.

10h48 : La chef de la diplomatie de l’Union européenne a appelé à la libération immédiate du président et des membres du gouvernement. « L’UE appelle à la libération immédiate des personnes retenues et au respect de la transition et de l’intérêt général », a indiqué Federica Mogherini dans un communiqué.

« Les développements au Burkina Faso avec la séquestration du président de la transition ainsi que d’autres ministres, mettent en péril la transition et la voie vers les élections du 11 octobre prochain, estime Mme Mogherini. « L’UE soutient les efforts en cours par les représentants de l’ONU, de l’Union africaine et de la Cedeao pour obtenir la libération des otages », précise-t-elle.

10h40 : L’homme en uniforme s’étant exprimé à la télévision nationale serait Abdoulaziz Korogo. Ce militaire est chef de corps par intérim du RSP depuis août, date à laquelle le lieutenant-colonel Coulibaly, le titulaire du poste et ancien aide de camp de Blaise Compaoré, a débuté une formation à l’étranger.

10h23 : Plusieurs candidats à la présidentielle d’octobre ont réagi au coup de force du RSP. Le premier a été Jean-Baptiste Natama. « Nous désapprouvons tout acte de nature à remettre en cause le processus électoral devant mettre fin à la transition », a-t-il déclaré sur Twitter. « Les autorités de la transition par leur compromission et tricherie face aux principes de justice et de neutralité ont mis en péril le Burkina Faso », a-t-il ajouté.

Françoise Toé, tout comme Adama Kanazoé, a quant à elle condamné les agissements du RSP et a appelé « tous les démocrates et tous les républicains à s’opposer à cette énième tentative de restauration de l’ancien régime ». Enfin, l’un des favoris du scrutin présidentiel, Roch Marc Christian Kaboré a tenu « à réaffirmer avec force que la transition politique engagée depuis novembre 2014 doit aller jusqu’à son terme et que le calendrier électoral doit être scrupuleusement respecté, dans l’intérêt supérieur des burkinabè ». Il « réaffirme qu’il est contre la prise du pouvoir par la force qui est contraire à l’idéale et aux principes démocratiques, à la constitution et à la charte de la transition » et « exige la libération immédiate et sans condition du gouvernement et la reprise de ses activités ».

10h19 : Il n’y aucune nouvelle du président Kafando, dont la démission a été annoncée, et du Premier ministre Zida, toujours détenus par les soldats du RSP.

10h10 : « Les forces patriotiques et démocratiques alliant toutes les composantes de la nation et réunies au sein du Conseil National pour la Démocratie (CND), ont décidé de mettre un terme au régime déviant de la transition », annonce un communiqué diffusé le 17 septembre. « Le régime de transition s’est progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle », se justifie le Conseil national pour la démocratie, qui explique son opposition à la loi électorale excluant certains anciens proches de Blaise Compaoré de la présidentielle d’octobre.

« L’intervention du CND a pour but principal d’enclencher un processus cohérent, juste et équilibré devant conduire à la mise en place d’un système institutionnel robuste », poursuit le document qui annonce la démission du président de la transition, Michel Kafando, la dissolution du gouvernement et du Conseil national de transition et la mise en place d’une concertation en vue de la formation d’un nouveau gouvernement de cohésion nationale.

avec Jeune Afrique.com

 

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