LA LETTRE A COLETTE/ La 1ère « frappe terrestre » 2015, de M. Omar Samson
Pourquoi ne pas régler un problème au lieu de le déplacer ? Parce que tôt ou tard, les déplacés devront être replacés, tout ce qu’on a voulu mettre en berne s’accumule et resurgit en engendrant des couacs au niveau du thermomètre social. Illustration 1 : Madame Kandia Camara, voyant l’orage qui fonce tout droit sur son ministère, a cru bon de mettre en mission ses Inspecteurs Généraux, pour égrener toutes ses réalisations depuis 2011: 11.000 salles de classes construites (sur 65.000 promises par an), 3.000 enseignants du secondaire et 18.000 instituteurs recrutés, 10.233.000 kits scolaires distribués,… Voilà en substance ce qu’a énuméré Monsieur N’da Kouadio au centre de culture (…) devant des chefs traditionnels, élèves, syndicalistes, chefs d’établissements… Et la première question que l’envoyé de madame la ministre a reçue de la part d’un élève de première, lui a donné tellement de sueurs froides dans le dos que tout confus, il a dans une gymnastique verbale, prétendu que le but de sa mission, c’était plus pour recueillir des propositions additives que des comptes au sujet de ce qui reste à faire. Morceau choisi : « Monsieur l’envoyé (les termes sont du jeune homme), on sait déjà tout ce que vous avez cité. Mais personne n’ignore ici que votre visite est consécutive aux mouvements de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) à Abidjan. Lundi prochain, les instituteurs à qui vous avez promis une bonification indiciaire, des primes de logement depuis des années, entreront dans la danse. A ce lot, il faut joindre la grogne des 3.000 recrutés au secondaire qui, depuis décembre 2013, n’ont pas reçu un seul centime sur les pauvres 100.000 FCFA que vous aviez promis verser chaque mois. Les inspecteurs d’orientation, d’éducation bénéficiant d’une prime d’encadrement chaque année, ont été privés en 2014 de leur dû. Les professeurs s’apprêtent pour la mi-février. Car, depuis 2009, votre ministère leur doit des arriérés lors du glissement catégoriel. Enfin, nous les élèves devrions entrer en grève depuis 3 ans parce que, que valent 11.000 salles de classes sans le moindre matériel d’expérimentation lors des cours de SVT et de Physique-Chimie ? Pas plus tard qu’hier, lors du cours de chimie, le professeur, tenant un tube à essai, a expliqué que normalement, il devrait verser de l’acide chlorhydrique sur le zinc pour qu’on observe un précipité rouge-brique. Mais, comme depuis 2011, nous attendons l’équipement des laboratoires (pas d’acide, pas de zinc), le précipité rouge-brique sera abstrait… De 2012 à 2014 Bassam a été premier national au BAC, le proviseur du lycée 1 et celui du collège sont en face de vous pour vous donner les effectifs de leurs classes. 6ème 1 : 103 élèves ; 6ème 2 : 108 ; aucune nouvelle salle depuis 5 ans . Il n’y a pas d’électricité dans nos classes depuis deux ans. Monsieur N’da, allez présenter ce tableau à notre ministre Mme Kandia Camara. Comme vous aviez souhaité ne pas avoir de questions, voilà des propositions ».
Colette, je n’ai rien ajouté. C’est l’enfant qui a parlé. Quand le petit s’est assis,il eut une clameur dans la salle. Ça là, est-ce que ce n’est pas une personne adulte qui a écrit pour lui donner à lire ?
Illustration numéro 2 : Le Ministère de L’Enseignement Superieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), a réhabilité à hauteur de 130 milliards les universités du pays. Hélas, le départ nouveau dont le ton a été donné par le PRADO lui-même a été fait, sans prise en considération de l’amélioration des « conditions » de vie des enseignants et des équipements. Et comme on ne peut cacher son détournement de fond, en le plaçant sous une couche de peinture et de gazon, la dégradation de la peinture et l’assèchement du gazon nous ont offert le spectacle de la vérité : depuis 2009, les enseignants chercheurs attendent, au moins un bureau, le paiement de leurs arriérés de salaire lié au changement de grade intervenu en 2009, le paiement des primes de recherche, l’équipement de la bibliothèque qui ressemble à une vieille boutique de mauritanien dépourvue de marchandises. Ils souhaitent aussi sortir de la théorie pour plus d’expériences et de pratiques. Comme l’a dit M. Mamadou Ouattara, « ce qui a été présenté comme un départ nouveau n’a été qu’un décor. Que penser de ces étudiants qu’on veut dépouiller même de ce qu’ils n’ont pas » ? Assis dans sa tour au Plateau, Monsieur Gnamien Konan a décidé que désormais, la carte d’étudiant est a 10.000 francs, les frais de retrait de certains diplômes sont triplés, le droit d’inscription au Brevet de Technicien Supérieur (BTS) plafonné à 15.000 francs. Il n’en fallait pas plus pour que la la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) renaisse. La facture est déposée : 72 heures de grève. On se met au loin pour regarder, en attendant de voir la réaction de l’informaticien de la douane. Voilà donc mis à nue des faits que nos deux ministres feignaient de ne pas voir, et qui augurent de semaines troubles ? PRADO, si vraiment vous n’en savez rien, appelez vos deux collaborateurs et comme vous l’avez fait pour les ex-combattants mutinés, donnez des consignes, pour que ces problèmes déplacés soient replacés. Sinon on dira que comme ils n’ont que la craie et non des kalachnikovs, leurs revendications font partis des « promesses farfelues de M. Gbagbo ». Le terme est de Monsieur Ahoussou, lorsqu’il était encore à la Primature.
Non, mon amour, Dieu sauve nos bouts d’chou, car ceux qui les enlèvent, ce n’est pas pour les regrouper quelque part pour jouer à la marelle ou « solé ». C’est pour les tuer. Le mot est fort, n’est ce pas ? Et pourtant, c’est ce qui est. Mais quel est l’enjeu ? Le matériel. Pourquoi se fatiguer en bossant pour avoir le cash ou pour rester à un post, sachant très bien qu’on peut y arriver en s’adonnant à des sacrifices de bébés humains innocents ? Lorsque Nietzsche parlait de la mort de Dieu, il ne faisait pas allusion au fait qu’il avait assisté aux obsèques du Seigneur. Bien au contraire, il voulait juste indiquer que l’homme a tué tout ce qui pouvait le conduire à la peur, à la morale, à la crainte, au retour du bâton… Et il avait tellement raison. Nous avons brisé tous les garde-fous. Sinon comment comprendre que des ‘’brouteurs’’ enlèvent des enfants qu’ils videront de leur sang pour adorer leurs fétiches ? Des pseudo-hommes de Dieu, qui dans le but d’attirer les femmes dans leurs lieux de cultes, enlèvent des garçonnets auxquels ils ôteront le sexe qu’ils offriront au diable. Ces femmes qui, pour soumettre leur mari ou pour leur soutirer facilement de l’argent, auront à tuer une fillette à qui on ôtera les seins qui seront ensuite « travaillés » par les lieutenants de Lucifer, et accrochés dans la maison. Ces chercheurs d’or, qui dans le but d’obtenir les trésors, couperont la tête des bébés, qu’ils donneront aux djinns aux fonds des mines. Ces élus, PDG, ou ministres qui, soupçonnant un hypothétique remaniement, diligentent des kidnappeurs d’enfants pour répondre à l’appel du monstre de la rivière. Que dire de ce peuple qui, chaque fois qu’il perd un roi, le corps de celui-ci doit être enfoui avec sept (7) têtes de nourrissons. Enfin , il y a egalement ces femmes et hommes en quête d’organes humains, vendus à prix d’or sous d’autres cieux. Partisan de la vision de Badinter, nous ne demandons pas le rétablissement de la peine de mort. Cependant, à moins d’être complices du diable qui rode, les autorités compétentes devraient donner un signal fort pour décourager tous ceux qui sont , de loin et de près , impliqués dans ces réseaux. Nous n’en voulons pas réellement aux parents parce qu’il leur est impossible d’être à la fois au marché, au bureau, aux champs, sur leur chantier, et d’être sur la route de l’école, au quartier, sur les airs de jeux… La ville est devenue tellement dangereuse que lorsque le soir, assis à la terrasse, vous entendez votre fillette rentrant de l’école, taper au portail en disant « maman c’est moi », vous avez envie de crier : « ouf, les salauds n’ont pas enlevé mon enfants aujourd’hui. Et demain ? »
Mon cher Ivan Rioufol du Figaro, nous avons suivi votre intervention sur France 24, vendredi dernier. Au sujet de Bokko Haram, vous disiez que tout le problème du Nigeria aujourd’hui vient du fait que le pays n’a pas été très soutenu par les pays de la sous-région. Nous vous dirons que le Nigeria lui-même par orgueil, n’a jamais exprimé de manière officielle son incapacité à gérer cette crise. Certains prétendront que face à des criminels de la trempe de Boko haram, nos armées coalisées ne verraient que du feu. Mais au moins, si Goodluck avait reconnu sa faiblesse et souhaité une aide extérieure comme les maliens l’ont fait, à défaut d’être réglée, la crise du nord-Nigeria aurait fait moins de morts qu’aujourd’hui. Malheureusement, le gendarme de la sous-région qui a « pacifié » la Sierra Leone et le Liberia avec ECOMOG, est incapable de se défaire d’une bande de brigands, et de le dire honnêtement pour qu’on vienne lui donner un coup de main. Même une simple carte topographique de la région concernée, nous doutons que Goodluck en possède. C’est donc le lieu de rappeler aux militaires Tchadiens d’éviter toute confusion entre leurs victoires maliennes conditionnées par les frappes aériennes françaises et un engagement unilatéral dans un bourbier.
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