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Quand le mensonge rattrape les auteurs #La lettre à Colette (De Omar Samson)


CIPRELAbidjan, le 29-6-15 (lepointsur.com)- Jeudi 18 octobre 2012, dans les locaux de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France. M. Adama Toungara et Charles  Diby Koffi viennent de ratifier le document lançant le démarrage de la troisième  étape de l’extension de la centrale thermique d’Azito. Si l’objectif  est l’accroissement de la capacité de production de la centrale, l’enjeu,  selon M. Diby c’est que : « le coût de l’énergie baissera et la côte d’Ivoire (…) continuera d’avoir l’électricité à moindre coût ». Toujours dans la même veine,  vendredi 24 janvier 2014, le premier ministre, Daniel Kablan Duncan procède a l’inauguration d’une nouvelle turbine à gaz à Ciprel. Cette fois,  selon M. Kablan Duncan, l’objectif c’est : « la sécurisation » de la fourniture. Adama Tougara  de renchérir : «… notre objectif étant de faire passer le temps moyen de coupure de 57 heures en 2011 à 35 heures en 2015 et moins de 12 heures en 2020 ».

CIE, hôpital d’Odienné « équipé, rénové, et retapé » quand le mensonge court vite que la vérité #La Lettre à Colette

Désillusion

Que s’est-il passé dans cet intervalle de temps ? Février 2014 : premier couac. Les Ivoiriens sont surpris lors de la réception de leur dernière facture d’électricité : désormais, tous ceux qui ont une consommation supérieure à un kilowattheure  basculeront dans la tranche supérieure. Ce qui a pour conséquence directe,  l’émigration d’une bonne partie de la population de la tranche du tarif social, tarif de petits consommateurs, à « vrai consommateur ». Conclusion : première augmentation. Ok on serre les dents et on avance. A l’occasion du conseil des ministres d’Odienné, le Président de la République  par la voix du porte-parole du gouvernement Koné Bruno annonce une nouvelle augmentation. Cette fois-ci, il s’agit de se désengager totalement au niveau des 40 milliards que l’Etat éjecte chaque année pour soutenir les populations, et procéder à l’horizon mi-2016 à l’électrification de tous les villages de 800 âmes. Conclusion, c(est l’annonce de la  seconde augmentation. Diantre !  De qui se moque le gouvernement ivoirien.

Ce peuple n’a-t-il pas assez enduré pour qu’on le fasse supporter de nouvelles charges ?

Pourquoi faire espérer son peuple à travers des déclarations infondées et par la suite se rétracter dans une sérénité inouïe. Nous avons beaucoup ri en septembre 2014, lorsque le même ministre Koné  Bruno en personne a poussé l’outrecuidance  d’affirmer au Journal Télévisé que désormais, le raccordement CIE passait de 150 000 FCFA à 1000 FCFA. Véritable attrape nigaud, car en réalité, on est passé de 150 000 FCFA à 240 000FCFA. L’abonné paie 1000 FCFA pour sa connexion et sur 10 ans, 2000 par mois, en plus de sa consommation. Voilà les faits, tout le reste n’est que du verbiage creux. Il y’a quelques années, nous apprenions que : Aggreko, Ciprel, Vridi 1, Azito vendaient leurs productions à Côte d’Ivoire Energie (structure étatique) à 19 FCFA le kilowattheure, jusqu’à ce jour, nul ne sait comment se fait la transaction entre CI-Energie et la CIE. Mais une chose est certaine, sur nos factures, le prix du kWh est de 36,05 FCFA jusqu’à une consommation de 80kWh/sur deux mois, et 73,99 FCFA au-delà.

Comment passe-t-on aussi facilement de 19 FCFA à 73 FCFA ?

Selon Jeune Afrique, la subvention à lever avoisine 40 milliards et dans le même temps, un rapport étatique indique 50 milliards FCFA de perte due à la fraude. Au lieu de répercuter le « vol » de certains usagers sur les honnêtes citoyens, et si le gouvernement durcissait les lois contre la fraude et procédait à des descentes musclées sans préavis dans des quartiers comme Adjouffou où entre 18H45 et 22 heures, heure de pointe, la consommation avoisinerait les 10% dans tout Abidjan à travers le branchement direct, sans oublier le « système araignée » à Abobo dépôt 9, et enfin chez les délinquants à col blanc de Cocody, spécialisés dans l’enlèvement du plomb laboratoire, blocage de disque, utilisation de la terre comme neutre, tarification non conforme à l’index relevé. C’est à ces niveaux qu’il fallait être ingénieux et créatifs, au lieu d’opter pour la facilité en répercutant tout sur les pauvres qui sont au bord du gouffre.

Mais à y regarder de près, nous pensons que le pouvoir a totalement raison dans sa volonté de nous faire souffrir davantage.

N’étions-nous pas les premiers à chanter leur louange au vu du moindre acte banal ? Dès qu’une autorité déconcentrée procède à l’installation de caniveaux, d’air de jeu, à la réparation de pavées, de  changement d’une ampoule, d’actions ordinaires pour lesquelles elles ont été élues, notre applaudimètre dépasse toutes les fréquences. Nous applaudissions jusqu’à apparition d’entorse  au niveau de nos phalanges. Face à cette situation, pourquoi être surpris que ces autorités nous presse jusqu’au sang ? Nous devons mettre la barre toujours haut, ne jamais nous satisfaire face aux réalisations, et surtout nous engager dans ce qu’il y’a d’instructifs et de productifs. Ils comprendront qu’ils ont à faire à un peuple lucide et exigeant, et partant, nous avons le devoir de respecter. Tant que nous passerons le temps à spéculer sur la couleur du soutien gorge de la métisse de C-midi, ou à la recherche du plus beau entre David Ouattara, et Michel Gbagbo, nos gouvernants se diront que nos centres d’intérêt sont ailleurs.

Si l’objectif des précurseurs de la CNC était de « se présenter » aux curieux quel qu’en soit le nombre, nous pensons qu’ils ont relevé le défi.

Mais s’il s’agissait d’une démonstration de force, pour inquiéter le pouvoir,  via une foule immense, alors l’échec fut total. « Quatre grands politiciens » pour combien de militants présents à la place Ficgayo et Inch’Allah ? Par pitié,  certaines presses leur ont attribué 4000 militants. Nous, nous avons dénombré quelques curieux. Et curieusement, en jetant un coup d’œil sur les quelques rares banderoles confectionnées à la hâte, point de slogans dénonçant la gestion Ouattariste, aucune image de Banny, de Mamadou Koulibaly ou de Kouadio Konan Bertin (KKB). Pas de banderoles liées à la révision du listing. (Même si cela a été quelque peu corrigé à Inch’Allah. Mais,  il n’y avait que des images de Gbagbo, des sympathisants frontistes, nostalgiques d’un passé fait de casquette noire, de discours hypnotisants, d’illusion pour se procurer du plaisir. Et pour satisfaire tout ce beau monde, on a rouvert le conteneur de l’ivoirité, le chant de la honte et de la déchirure, qu’ils ont la mémoire aride !

Heureusement, arriva l’illuminé,  Mamadou Koulibaly.

Il a été on ne peut plus clair «  Le CNC dans sa configuration  actuelle ne peut aller loin. » et pour s’en démarquer, « Ils sont en train de féconder le ventre misérable de l’ivoirité » au-delà de la configuration, l’allusion était faite au maigre monde installé sous ces bâches clairsemées. Emmagasinez des forces pour 2050, sinon avec ce que nous avons vu à Ficgayo, même en 2030, le match semble plié en votre défaveur. Quand à Mamadou Koulibaly, il faudra qu’il évite une seconde fois de critiquer en émargeant, sinon il sera tenu comptable aussi des dérives langagières de  la CNC.   Attention, toutefois pour que  le rêve du  RDR  ne soit pas prématuré ! Avec ce que nous entendons et lisons dans une certaines presse, la frustration et les regrets ont pris le pas sur la confiance et l’espérance au sein des supporters de Ouattara. Nous en parlerons très prochainement.

Que penser de l’intervention de l’oncle de Colette le  soir du jeudi 25 sur RTI 1, rien de nouveau surtout quand on a vu le casting des journalistes

Le Président Alassane lors du meeting (Ph:Dr)

Le Président Alassane lors d’un meeting (Ph:Dr)

David et Venance ne poseront jamais les vraies questions, quand aux deux Dames, il y’a des limites qu’elles ne franchiront jamais, au risque de se faire tirer les oreilles par leurs supérieurs. En conclusion,  quelle aisance pour le Président de la République, puisqu’il n’y avait pas de journalistes opposants pour le coincer. Au-delà de cette forme bâclée, aussi paradoxale que cela puisse paraître, et en écoutant le Président de  la République, on croirait que le second nom du paradis est devenu Côte d’Ivoire. Tellement,  le tableau présenté fut beau, tout tend vers la baignade. Non,  Papa ne surfe pas sur les vagues de l’illusion, je veux « rendre Abidjan émergente, et la Côte d’Ivoire sera émergente en 2020 sont deux rêves antinomiques. » Trop de concentration sur Abidjan au détriment des autres villes du pays. Et comme il est impossible de noyer la vérité dans un océan de mensonges, les vagues finissent par la rejeter, et le faux apparaît sur les vagues. Que de compliments pour vos ministres, sachant bien que certains n’en méritent pas.

Première illustration : six heures avant votre conférence de presse, un accident grave s’est produit à quelques kilomètres d’Odiénné. Bilan, environ 20 morts sur  et des blessés.

Puisque,  lors de votre visite d’Etat dans le Denguélé,(il y’a seulement un mois),  la RTI a dans un reportage présenté le principal hôpital d’Odienné « équipé, rénové, et retapé », l’on a cru bon d’y évacuer 11 corps et plusieurs blessés. Aux dernières nouvelles, point de morgue apte à recevoir ces corps. Plus grave, la quantité de formol restante ne pouvait servir que pour trois corps, et gravissime, faute d’un minimum sanitaire, les blessés ont été dirigés  vers Man et Abidjan. Pensez-vous que cet acte soit digne d’un hôpital qui dit-on a été équipé il y’a seulement un mois ? Toujours lors de votre visite dans le Denguélé, votre ministre de la communication en provenance de Madinani a jeté un coup d’œil sur le matériel de travail des agents du centre d’émetteur de Tiémé.  Centre qui dessert une grande partie du Denguélé. Des équipements auraient été rénovés ( ?) mais sachez qu’une  partie du Nord du pays n’a pas vu votre intervention du jeudi au Journal Télévisé (JT). Depuis trois semaines en effet, ce centre « équipé » de Tiémé est en panne. Et c’est cette méthode de M. Ouattara que nous baptisions,  il y’a quelques semaines de « cacher ses échecs sous le bitume » M. le président, au lieu de présenter toujours vos collaborateurs comme des bosseurs chevronnés, irréprochables dans tous les domaines respectifs, en  diluant leurs insuffisances, il est grand temps de les interpeller.  De toute évidence, il est  impossible de vous dédoubler pour être sur tous les fronts, mais ayez le courage de faire des visites surprises,  juste pour savoir quel est le lien entre ce qui vous est dit, et les faits sur le terrain. Sait-on jamais.  Peut-être, le saviez-vous  et laissez faire.

 

 

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