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Interview/ Traoré Mamadou (DG de l’INFS) : ‘’ Nous voulons promouvoir l’entente et la paix dans notre canton, à travers ce tournoi’’


Le Directeur de l’INFS promet de faire de cette rencontre, une grande fête populaire (PH/LPS)

Abidjan, 21-11-2018 (lepointsur.com) A l’initiative de la Mutuelle de développement de Gare Kan, la finale de la 1ère édition du tournoi de football doté du trophée ‘’Amadou Gon Coulibaly’’ se tiendra le samedi 24 novembre 2018, à Gare Kan, village situé à 15 km de la ville de Bouaké. Rencontré, Traoré Mamadou, Directeur de l’Institut national de formation sociale (Infs) par ailleurs, président de ladite mutuelle, donne des détails sur cet événement, à travers lequel, il prône la paix et l’entente autour d’un  »idéal de développement ».

Monsieur Traoré Mamadou, vous êtes Préfet et Directeur de l’Institut de la formation sociale (Infs). Vous organisez une activité sportive le week-end prochain dans la localité de Gare kan. Quel objectif visez-vous à travers un tel événement ?

Il y a plusieurs objectifs. Vous savez, nous sommes dans un monde où on ne se nourrit pas qu’avec les aliments, mais on le fait également avec des activités culturelles. Donc nous avons organisé ce tournoi en vue de rassembler toute la population de notre canton, autour d’un idéal qu’est le football. Qui est lui-même rassembleur. En second point, c’est que nous sommes dans un pays qui va vers l’émergence. Et, il y a beaucoup d’activités qui sont menées dans ce sens. Peut-être que vous, à votre niveau ici à Abidjan, vous en êtes informés mais, pour ceux qui sont dans le fin fond des villages, ce n’est pas certain qu’ils soient au même niveau d’information que vous. Il nous appartient donc, au cours de cette occasion de donner au moins quelques aspects du développement que la Côte d’Ivoire connait actuellement. Cette démarche met certes en évidence la politique du Président de la République,  Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, mais elle est impulsée par le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly. C’est pour cette raison que nous avons doté le trophée de notre tournoi de football du nom du chef du gouvernement. C’est-à-dire le trophée «Amadou Gon Coulibaly». Le tournoi quant à lui, se nomme le «Tournoi de l’émergence». Vous comprenez bien qu’il y a plusieurs objectifs visés dans l’organisation de ce tournoi de football.

Quel est le sens réel que vous accordez à ce tournoi, d’autant que les choses semblent, selon vous, se limiter au développement de votre localité et à l’émergence ?

Oui effectivement. Car ce tournoi a été initié dans le but de parler de développement. Il faut que nous, fils et filles de Gare Kan, nous nous croisons autour d’un idéal pour parler de développement. C’est la raison pour laquelle, le tournoi est placé sous l’autorité morale du chef de canton de Brannouan, Nanan Julien qui aura autour de lui, tous les chefs de la vingtaine de villages du canton.

Généralement les tournois de football se font pendant les grandes vacances scolaires. Pourquoi avez-vous dérogé à la règle pour la prévoir en pleine période scolaire ?

Lorsqu’on on organise un tournoi pendant les vacances scolaires, c’est que l’activité est adressée aux élèves qui sont venus passer les vacances dans la localité. Or, notre tournoi s’adresse spécifiquement aux gens vivant dans le village et donc aux villageois. Ils sont là-bas en permanence, ils vont au champ, ils reviennent et ils s’entraînent les soirs au football. Aussi, à travers ce tournoi, nous voulons montrer que nous nous intéressons à eux, et que nous avons de la considération à leur égard. Parce que, si nous organisons à chaque fois les tournois pendant les vacances, cela signifierait que c’est seulement à cause des élèves que nous le faisons. Nos chefs de villages sont tous dans les villages, nos joueurs aussi sont tous issus des villages et nous n’allons pas emprunter des joueurs ailleurs. Ce n’est pas une compétition aussi grandiose de sorte à aller chercher des joueurs. Notre volonté est de permettre à nos populations de se côtoyer et de mieux se connaitre. Car, comme nous l’avons signifié tantôt, nous avons une vingtaine de villages dans notre localité. Il faut qu’ils apprennent le ‘’Vivre-Ensemble’’ à travers ce tournoi.

Depuis quand le tournoi a-t-il débuté ?

Nous n’avons pas la date exacte mais,  nous pensons que c’était dans le mois de septembre 2018. Et dans le mois d’octobre nous avons joué tous les matches éliminatoires, qui ont pris fin  le 12 octobre. Et comme il y a eu les élections locales à cette période, nous avons dû surseoir à l’organisation de la finale. Nous voulons maintenant organiser la finale avant de rentrer dans le mois de décembre. Comme vous le savez, c’est le mois des grandes fêtes de fin d’année, il y a beaucoup d’occupations et de préoccupations. Nous avons donc choisi le dernier samedi du mois de novembre pour jouer notre finale.

Quel est le nombre exact d’équipes qui ont participé à ce tournoi ?

Au départ, nous n’avons pas pris tous les villages, nous n’avons sélectionné seulement que six. Parce que c’est un début et nous comptons étendre dans l’avenir, le tournoi au niveau de tous les cantons, et pourquoi pas au niveau même du département de Bouaké, d’où nous sommes issus. Nous  tenons à préciser que Gare Kan est situé à 15 kilomètres de la ville de Bouaké, sur la voie ferrée dans le sens Bouaké-Abidjan.

Parlant d’organisation, quel sera le déroulé de cette fête du football ?

Touré Mamadou, président de la Mutuelle de développement de Gare Kan, exhorte les populations de sa localité à la paix et à l’entente (PH/LPS)

Le samedi matin, il y aura déjà le match de classement et après le match de classement, il va y avoir une réunion avec les chefs des vingt villages du canton, avec à leur tête le chef de canton justement, pour parler de développement de paix et d’entente. Ensuite, aux environs de 15 heures, la finale à proprement dite va se tenir. Et toutes ces activités auront lieu dans une ambiance de fête, accompagnée par une fanfare. Mais avant tout, il faut noter que dans la matinée du même samedi, la Mutuelle de développement de Gare Kan, dont nous sommes le président, et l’initiateur même du projet, tiendra également une réunion.

Alors, dites-nous quelles sont les personnalités invitées à ce grand événement ?

Bon, il faut que vous sachiez que c’est un mini tournoi, nous  ne voulons pas en faire une affaire politique, ni une affaire gouvernementale, nous le faisons entre nous les villageois. De ce fait, nous allons inviter beaucoup de nobles personnes. Maintenant, celui qui veut bien associer son image à l’événement, il pourra venir prendre part à la finale. En effet, nous n’avons pas ciblé des personnalités administratives ou politiques pour assister à la rencontre. Cependant, nous avons informé de manière globale tous les habitants de notre canton et toute la population du département de Bouaké, pour dire qu’il y a un trophée à Gare Kan. Et que, ledit trophée porte le nom d’une illustre personnalité de la République, qui est le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

Nous remarquons que l’événement ne concerne que la gent masculine, pour ne pas faire de discrimination, qu’avez-vous prévu pour les femmes ?

Nous n’avons pas pensé uniquement qu’aux hommes, nous avons pensé aussi aux femmes et cela n’est pas dans le cas du football. En effet, pour les femmes, nous avons une organisation féminine qui est déjà en place, notamment en ce qui concerne Gare Kan. A celle-ci, nous donnerons des moyens pour faciliter et rentabiliser leurs différentes activités champêtres. Mais dans le cadre du football, comprenez que c’est un peu compliqué au village, car la plupart des jeunes dames sont soit des commerçantes, soit elles vont au champ. Il leur est alors très difficile de pratiquer le football. Nous trouvons toujours des occasions pour qu’elles puissent se retrouver et se réjouir. En tout cas, pour toutes les cérémonies qu’elles nous ont sollicité nous avons répondu présent et nous leur sommes venus en soutien. Au demeurant, les femmes sont nos mamans, nos sœurs et elles nous tiennent vraiment à cœur. Aujourd’hui, nous avons commencé par les garçons ; demain ça peut être un projet novateur pour les femmes.

Alors à l’issue du match de la finale, qu’est-ce qui est prévu pour l’équipe victorieuse de ce tournoi ?

Bon. L’équipe victorieuse aura droit à un trophée, un diplôme de participation, une enveloppe bien garnie, un ballon, un jet de maillots, ainsi que tous les cadeaux qui vont avec.

Nous allons sortir légèrement du cadre de cette activité. En votre qualité de cadre de Gare Kan, quelles doléances pouvez-vous formulées auprès des autorités, au bénéfice de cette localité ?

En organisant ce tournoi, loin de nous l’idée de poser une doléance auprès du gouvernement. Il faut que nous vous soulignions cela. Certes, les populations vivent dans des conditions difficiles, mais si nous avons des doléances à poser au gouvernement, ça ne sera pas dans le cadre de ce tournoi. Nous aurons bien d’autres occasions pour le faire. Parce qu’il ne faut pas prendre cela comme alibi pour venir poser des doléances à l’Etat. Vous allez inviter des gens qui viendrons assister à un match de football pour se faire plaisir, pour voir comment la coupe dotée du trophée «Amadou Gon Coulibaly»  se déroule, et en même temps vous posez des doléances. Les gens  se poseront  certainement des questions sur les réelles motivations de l’organisation de ce tournoi. Pour nous, c’est une réjouissance populaire. Il faut que les populations se réjouissent autour d’un idéal de développement.

Avez-vous un message particulier à adresser, dans le cadre de cette fête ?

Rencontre enrichissante avec le directeur de l’INFS  (PH/LPS)

Oui, nous aimerions inviter toutes les personnes piquées par le virus du football et tous ceux qui aiment notre petit village Gare Kan, tous ceux qui nous aiment et qui sont pétries de paix, à venir assister à ce match de football qui aura lieu à Gare Kan. Et comme nous l’avons dit plus haut, Gare Kan est situé à 15 kilomètres de la ville de Bouaké. Nous voudrons ici, les rassurer qu’elles bénéficieront d’un bon accueil, aussi bien par les chefs que par les populations du village. Qu’elles viennent en grand nombre, car c’est ainsi que nous allons dire à nos populations que nous les aimons, que nous les adorons. Ce sont elles qui nous ont fait, et en retour, qu’est-ce que nous faisons pour elles ? C’est notre présence, c’est notre participation, c’est ce qu’ensemble nous pouvons faire pour le développement de notre village. Parce qu’ici, nous sommes à Abidjan et quand nous  devons aller au village, nous  disons personne ne montre son village avec la main gauche. Il faut qu’ensemble nous puissions amorcer quelque chose, afin que notre village puisse ressembler, ou être dans le sillon de l’émergence de 2020.

Quelle adresse à l’endroit des populations de votre localité ?

Nous voudrions dire aux populations que rien n’est possible sans l’entente, sans la paix. Nous les invitons surtout à l’entente et à la paix, d’autant que c’est dans cette entente que nous pouvons ensemble, solliciter le gouvernement  pour notre développement. Dès lors, il faut que chacun se batte à son niveau, pour bénéficier des projets de développement du gouvernement qui fait déjà beaucoup pour le développement des villages. Nous devons faire en sorte que l’Etat nous prenne en compte dans le circuit de développement qui est mis en place.

Réalisée par Opportune Bath

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