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Guerre civile au Soudan du Sud : Des femmes et des jeunes filles violées et brûlées vives par des militaires


L’ONU accuse des militaires sud-soudanais d’avoir violé des femmes et des filles dans leur maison, puis de les avoir brûlées vives. L’organisation internationale estime qu’il s’agit d’une « brutalité nouvelle » dans la sanglante guerre civile qui ravage le pays depuis un an et demi.

Le Soudan du Sud a acquis l’indépendance il y a quatre ans. Mais dès le mois de décembre 2013, le pays fait face à des combats au sein de l’armée sud-soudanaise, divisée par la rivalité qui oppose, à la tête du régime, le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar. Diverses milices tribales ont rejoint l’un ou l’autre des deux camps et se sont mêlées aux combats, aux massacres ethniques et aux diverses exactions.

En avril dernier, l’armée sud-soudanaise (SPLA) a lancé une vaste offensive contre les forces rebelles dans le département de Mayom, qui était une zone pétrolifère majeure avant d’être détruite dans les combats. « Les survivants de ces attaques ont affirmé que la SPLA et ses milices alliées du département de Mayom ont mené une campagne contre la population locale, tuant des civils, pillant et détruisant des villages, et provoquant le déplacement de plus de 100.000 personnes », a déclaré l’ Onu dans un communiqué.

Des femmes brûlées vives après avoir subi un viol collectif

Dans un rapport publié mardi, des enquêteurs de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) mettent en garde contre des « violations des droits de l’homme généralisées ». Ils s’appuient sur le témoignage de 115 victimes et témoins dans l’État septentrional d’Unité, l’un des plus touchés par la guerre civile. « Certaines des accusations les plus inquiétantes recueillies par les agents des droits de l’homme de la Minuss portent sur l’enlèvement et des abus sexuels commis contre des femmes et des filles, dont certaines auraient été brûlées vives dans leur maison », est-il spécifié. Des photos du rapport, que l’AFP a pu voir, montrent des traces circulaires noircies, restes de huttes incendiées et réduites en cendres.

Les enquêteurs évoquent au moins neuf incidents séparés, au cours desquels « des femmes et des filles ont été brûlées dans des huttes après avoir été victimes de viols  collectifs », mais aussi de nombreux autres cas d’abus sexuels ; des mères auraient notamment été violées devant leurs enfants. Un témoin a raconté avoir vu « un viol collectif perpétré par les forces gouvernementales contre une femme qui allaitait ». Les soldats ont jeté le bébé au sol, poursuit le rapport. Un autre raconte comment des militaires ont forcé une femme à serrer entre ses mains « du charbon ardent », dans le but de lui faire dire où se trouvaient les rebelles et le bétail.

Le camp rebelle également accusé d’atrocités

L’armée sud-soudanaise n’a pas encore réagi à ces accusations ; généralement, elle les nie. L’Onu dit avoir tenté de se rendre sur les sites où les exactions décrites par les témoins auraient eu lieu ; mais elle n’a pu y avoir accès. À plusieurs reprises, Le camp rebelle a lui aussi été accusé d’atrocités – notamment des viols et des meurtres – et d’avoir recruté des enfants soldats.

Mi-juin, le Fonds de l’Onu pour l’enfance (Unicef) avait déjà accusé les forces armées qui s’affrontent au Soudan du Sud d’avoir perpétré des crimes atroces contre des enfants   : émasculations, viols… Parfois, les victimes étaient ligotées ensemble avant d’avoir la gorge tranchée. Aucun bilan officiel du conflit n’a jamais été établi. Mais selon des observateurs, il a fait au moins des dizaines de milliers de victimes.

Source : Le monde Afrique avec AFP

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