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[Évolutions politiques au Sénégal] La ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, clarifie les libérations massives et réveille l’éventuelle sortie de Sonko et Faye


Abidjan, le 22-02-2024 (lepointsur.com) Au Sénégal, le paysage politique semble évoluer avec la libération de centaines de détenus ces derniers jours, soulevant des interrogations sur la possible sortie de prison de deux figures majeures de l’opposition, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye. La ministre sénégalaise de la Justice, Aïssata Tall Sall, a abordé cette question lors d’une déclaration à la presse, rejetant toute notion de critère politique dans ces libérations massives.

Depuis 2021, des centaines de personnes ont été incarcérées en lien avec l’agitation politique au Sénégal. Cependant, le gouvernement a récemment annoncé la libération provisoire de 344 individus, tandis que plus de 200 autres dossiers sont toujours en cours d’examen, selon le ministère de la Justice. La ministre Aïssata Tall Sall a insisté sur le fait que ces libérations étaient basées sur des critères objectifs propres à chaque dossier, écartant tout favoritisme politique.

Les libérations, selon la ministre, visent à désengorger les prisons et répondent à la volonté du président Macky Sall de « pacifier l’espace public » en pleine période de tensions politiques. Elle a souligné que la décision de libérer ces individus n’était en aucun cas motivée par des considérations politiques, repoussant l’idée de « détenus politiques » et affirmant que la justice suivrait son cours pour les personnes relâchées.

La question brûlante de la possible libération d’Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye a également été abordée. La ministre a assuré qu’aucune distinction n’était faite entre personnes connues et anonymes, et que chaque dossier serait évalué individuellement selon la loi et la procédure en vigueur. Concernant Bassirou Diomaye Faye, candidat à la présidentielle, elle a souligné que la candidature n’était pas une condition de liberté provisoire.

Alors que le Sénégal est plongé dans une crise politique depuis le report de l’élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février, la ministre a affirmé que la justice agirait dans le sens de la décrispation et de l’apaisement des tensions politico-sociales. La date de l’élection reste indéterminée suite à l’ajournement du scrutin au 15 décembre, une décision contestée par le Conseil constitutionnel. La libération de détenus s’inscrit ainsi dans un contexte complexe où la justice s’efforce de trouver l’équilibre entre pacification et respect des procédures légales.

Médard KOFFI

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