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Entretien-Sylla FM (‘’Bouge ton campus’’): ‘’Le texte pour le respect du droit des étudiants n’est pas respecté’’ #ufhb


« La Franchise universitaire doit être respectée… »

Abidjan, 21 6 16 (lepointsur.com) L’étudiant en 3ème année de doctorat en Géographie, Sylla Yaya ou Sylla FM est le commissaire général du concept : ‘’Bouge ton campus’’. Dans cet entretien, il révèle que son objectif de promouvoir l’excellence à l’Université Félix Houphouët-Boigny n’a pas le soutien des autorités. Mais, il ne démord pas pour autant.

Votre vision, ‘’Bouge ton campus’’   prône l’excellence. Est-ce un rêve pour vous -même et vos membres ou une réalité?

Sylla FM

Sylla FM

‘’Bouge ton campus” est né de notre volonté de sensibiliser, d’abord, les étudiants à privilégier leur première vocation qui est d’étudier pour avoir leurs diplômes dans le temps imparti pour le cursus, ensuite, pour être des modèles qui influencent positivement leur différente communauté estudiantine par l’esprit d’innovation, de créativité et d’entreprise pour une meilleure insertion socioprofessionnelle de l’étudiant.

Cela est-il possible sans le respect du droit des textes des étudiants?

Le texte pour le respect du droit des étudiants existe, mais il n’est pas respecté. Cependant, cela est possible si, en dépit des difficultés, l’étudiant prend conscience qu’il faut toujours travailler pour avoir ses diplômes. Toujours est-il que ces difficultés vont exister. Je prends mon cas. Je me suis inscrit à l’université en 2006, je devais terminer mon doctorat en 2013. Mais compte tenu de la fermeture des universités ivoiriennes pour leur réhabilitation, nous n’allons achever notre doctorat que cette année 2016. C’est vous dire que les étudiants ont tous connu les mêmes problèmes. Juste vous préciser aussi que la logique voudrait que le droit soit respecté.

C’est vrai que les étudiants ont connu des problèmes liés à la fermeture  de l’Université FHB, mais certaines facultés comme les Sciences de santé souffrent plus du manque de matériels de travaux pratiques dans leurs différents laboratoires, depuis sa réouverture en 2012. Avez-vous des problèmes dans votre faculté ?

Oui, nous avons beaucoup de problèmes. D’abord, l’effectif de notre faculté dépasse celui d’une université. Notre  faculté accueille environ 8000 étudiants, alors que l’université Nangui Abrogoua environ 3000 étudiants. Donc, quand nous faisons une comparaison, notre faculté devient une université dans une université. Malgré cet effectif pléthorique, nous n’avons que deux salles de travaux dirigés (TD) de 100 places et un seul amphithéâtre d’environ 600 places. Aussi, au niveau de notre formation pratique, le matériel des travaux pratiques de nos excursions fait défaut. Bref, toutes les facultés ont des problèmes, mais comme la résolution de ces problèmes tarde, certains responsables de faculté, en collaboration avec les étudiants, proposent des stratégies d’adaptation en fonction du niveau du problème pour assurer les cours et les évaluations. Vous me direz pourquoi la faculté des Sciences de la santé ne procède pas de la même manière. Il faut dire qu’ils ont, eux, nécessairement besoin de leur matériel pour être pratiques, alors que ceux-ci ne sont pas disponibles, d’où le blocage de leurs études.

Quelle est la norme exigée comme effectif dans une université ?

Il n’y a pas de barre qui limite l’effectif d’une université, mais selon les normes de l’UNESCO, un enseignant a droit à 25  étudiants par enseignement,  alors qu’aujourd’hui un enseignant en a 200.

Dans un tel contexte, comment peut-on prôner l’excellence qui est votre credo?

Dans un tel contexte, les autorités  universitaires doivent créer les conditions pour nous permettre de poser des actes allant dans le sens de la promotion de l’excellence au campus. Malheureusement, ce n’est pas le cas, nous ne bénéficions pas de leurs soutiens. Tout cela dépend de la vision de l’autorité universitaire. Si cette vision est l’excellence, nous pensons que cela est possible.

En d’autres termes, votre idéologie n’est pas la bienvenue…

Il faut dire que nous avons mis en place un cabinet dénommé, Syni Cabinet Formation pour le tutorat des étudiants dans notre faculté depuis 2012. Ensuite, dans un souci d’une meilleure gestion de la vie associative estudiantine, nous avons mis en place le collège des délégués de l’Université Félix Houphouët-Boigny qui regroupe 26 filières. En outre, en 2014, nous avons participé à la première édition de l’émission ‘’Interville-Côte d’Ivoire’’, où nous avons été  finalistes. La participation à cette émission a montré une image positive de l’étudiant. Notre idéologie est la bienvenue, les autorités universitaires le savent, mais nous ne savons pas pourquoi ils sont silencieux.

Quel commentaire faites-vous du non retrait de l’espace universitaire par la police nationale longtemps décriée par les étudiants ?

Je pense à mon humble avis qu’il n y a pas de franchise.

Quelle est la proposition concrète de votre vision sur ce sujet précis?

Sur ce sujet, nous proposons la présence des sociétés de gardiennage pour la sécurité sur tout l’espace universitaire. Mais également, que cela ne soit pas une brèche pour un groupe d’étudiants pour se constituer en groupes de sécurité. En somme, il faut que les hommes en armes libèrent le campus, selon les textes de la franchise universitaire au profit d’une société de sécurité. Tout cela est une question d’organisation et de structuration de la part de l’autorité universitaire.

Vous êtes en 3ème année de doctorat en géographie. Après 8 ans, vous allez soutenir bientôt et quitter l’UFHB. Quelle image souhaiteriez-vous que ce temple du savoir garde de vous?

Je vous rappelle que n’ai pas l’intention de quitter l’université. Si, après mon doctorat je suis recruté comme enseignant, je continuerai toujours la promotion de l’excellence. Pour revenir à votre question, je garde une bonne image de l’Université Félix Houphouët-Boigny. Elle a assez d’atouts pour rivaliser d’avec les grandes universités du monde,  à condition qu’elle soit gérée par un bon manager, ayant une vision à la hauteur du rang que les autorités veulent lui conférer.

Concernant ma personne, tous les étudiants me prennent comme modèle de réussite après ces 8 ans. Car selon eux, j’ai su mettre en avant la première vocation de l’étudiant qui est d’avoir ses diplômes à temps, malgré les difficultés qui jalonnent notre cursus. Je persiste et je signe: ‘’Après mon doctorat, si je suis recruté comme enseignant à l’Université FHB, je continuerai toujours la promotion de l’excellence.”

Réalisée par Sériba Koné

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