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[Entretien] M. Ekissi Justin (Conseiller Technique de la GIZ) affirme : « La préservation à long terme des ressources naturelles du lac Buyo et du parc national de Taï revêt une importance nationale »


« Notre objectif est de garantir une véritable protection des ressources naturelles en danger (…) ainsi que celle de toutes les activités associées ».

Duékoué, le 26-06-2023 (lepointsur.comSoutenu financièrement par la GIZ, partenaire technique du projet en question, un atelier de diagnostic et de rédaction de la troisième convention locale pour la gestion durable des ressources du lac de Buyo et du Parc national de Taï, plus précisément dans le secteur de pêche de Gbapleu, s’est tenu du 21 au 23 juin 2023 dans la salle Paul Gui Dibo de la Mairie de Duékoué. À cette occasion, M. Ekissi Justin, Conseiller Technique de la GIZ chargé de l’antenne de San-Pedro, a accordé une interview à notre micro. Au cours de cette conversation, il a expliqué les fondements de ce projet et encouragé les populations concernées à défendre l’intérêt national, qui consiste à préserver l’environnement dans le contexte mondial actuel marqué par les changements climatiques. Voici l’entretien…

Quelles sont les raisons de votre participation à l’atelier de Duékoué portant sur la gestion des ressources naturelles du fleuve Buyo et du parc de Taï ?

Nous sommes présents ici pour soutenir les efforts de l’OIPR (Office Ivoirien des Parcs et Réserves) dans l’élaboration de conventions avec les populations locales. Notre objectif est de garantir une véritable protection des ressources naturelles en danger et de les intégrer dans un cadre réglementaire assurant leur durabilité ainsi que celle de toutes les activités associées. Dans le même cadre, nous travaillons ici à Duékoué sur l’élaboration de la convention dans le secteur de Gbapleu, qui jouxte les rives du lac Buyo.
Il convient de mentionner qu’à Gbapleu, de nombreuses personnes pratiquent la pêche. En outre, des activités agricoles sont menées dans les environs du lac Buyo pendant la saison sèche. Nous venons tout juste de finaliser la rédaction du plan d’action de la convention, que nous soumettrons prochainement à la validation avant de procéder à sa signature.
Ce plan d’action vise à améliorer de manière durable et efficace les conditions de pêche et des nombreuses autres activités qui y sont liées. L’objectif principal est d’éviter la destruction des ressources naturelles en luttant activement contre l’utilisation de produits phytosanitaires non recommandés et interdits pour les activités agricoles dans les environs du lac Buyo.

Pensez-vous que votre initiative sera facilement acceptée par les populations locales ciblées ?

Justement, afin de résoudre cette préoccupation fondamentale, nous avons engagé plusieurs entités, notamment les ministères des eaux et forêts, des ressources halieutiques, l’université de Daloa, la préfecture de Duékoué, le Conseil Régional, la Mairie, les leaders communautaires et les personnes directement concernées par ces activités dans les environs du lac Buyo. Notre objectif est de protéger et de défendre un intérêt commun et national en éduquant mutuellement sur les impacts négatifs des activités menées dans le lac Buyo et ses environs.
En d’autres termes, nous sommes ici pour enseigner les bonnes pratiques de pêche et d’agriculture à tous ces acteurs, dans le but de protéger et de préserver durablement les ressources naturelles de ce lac. Notre objectif est de promouvoir la durabilité en informant et en sensibilisant les populations locales sur les mesures nécessaires pour protéger et produire les ressources naturelles de manière responsable.

Que se passerait-il si les populations devaient arrêter leurs activités dans les environs du lac Buyo ?

Il ne s’agit pas de mettre fin aux activités d’exploitation des ressources naturelles, mais plutôt d’améliorer les techniques de travail de tous ceux qui y sont impliqués, dans le cadre d’une gestion durable qui leur serait bénéfique. Vous n’ignorez pas que la plupart des produits phytosanitaires utilisés pour les travaux agricoles dans les environs du lac Buyo pendant la saison sèche sont très toxiques et interdits. Ces pratiques ont un impact très négatif à court, moyen et long terme sur les poissons. Ceux qui parviennent à survivre vivent avec des substances toxiques dans leur corps. Ainsi, aujourd’hui, les poissons se décomposent très rapidement, parfois seulement quelques heures après leur capture. C’est pourquoi nous avons engagé des universitaires pour mener des études scientifiques sur l’impact environnemental afin de mener à bien ce projet.

Un dernier message à l’attention des populations.

Je souhaite donc appeler toute la population à prendre conscience de ce message afin de permettre la mise en œuvre de ce plan d’action et que chacun s’engage sincèrement dans cette démarche.
Laine GonkanouCorrespondant Régional

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