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[Entretien] Casimir Kouakou Yao-Bhorey, maire de la commune de Tié-N’Diékro : « Notre plus grand chantier sera de faire ériger Tié-N’Diékro en chef-lieu de préfecture »


Abidjan, le 05-10-2023 (lepointsur.com) Economiste et financier de formation, Casimir Kouakou Yao-Bhorey a passé dix ans à la Primature en tant que conseiller spécial du Premier ministre en charge du suivi des grands projets sectoriels. Grand serviteur de l’Etat, il est aussi très engagé sur le plan politique. Depuis 2001, il est le maire de la commune de Tié-N’Diékro, sa terre natale, dans le département de Didiévi. Et il vient encore d’être élu, faisant de lui l’un des plus anciens maires en fonction en Côte d’Ivoire. Il nous livre dans cet entretien les secrets de sa longévité.

Vous venez d’être élu encore une fois maire de la commune de Tié-N’Diékro, la localité que vous dirigez depuis maintenant 22 ans. Vous entamez donc votre 4e mandature, ce qui constitue une performance un peu rare au niveau national. Quels en sentiments ?

Je voudrais commencer par remercier les braves populations de Tié-N’Diékro pour leur confiance qu’elles viennent de me renouveler. Elles ont opté pour le progrès que nous avons entamé ensemble depuis plusieurs années et qui est devenue réalité palpable aujourd’hui. Je voudrais aussi traduire toute ma reconnaissance au Président de la République SEM Alassane Ouattara pour son soutien qui m’a permis d’être élu.

Je suis toujours aussi enthousiaste et déterminé à travailler pour le bonheur de mes parents de Tié-N’Diékro, car il s’agit de la terre qui m’a vu naitre. Il faut préciser que je ne suis pas le seul maire qui a cette longévité à la tête de sa commune, même si ça reste quelque chose d’exceptionnel. Le maire de Treichville François Amichia et celui d’Attécoubé, Paulin Claude Danho, ont aussi cette même longévité. Nous sommes arrivés tous à la tête de nos communes respectives en mars 2001 et nous entamons notre 4e mandature. Je dirais simplement que ma longévité s’explique par ma proximité avec les populations dans toutes leurs composantes et par mes actions de terrains.

Quel bilan faites-vous de gestion durant toutes ces années ?

Sans entrer dans les détails, le bilan que je fais est très positif. En 2001, lorsque je prenais les commandes, Tié-N’Diékro n’était qu’un village avec un manque crucial de commodités et d’infrastructures de base. Aujourd’hui, grâce à nos efforts, la localité à l’allure d’une ville émergente que nous appelons affectueusement Tié-N’Diékro ville nouvelle avec presque toutes les infrastructures de bases y compris dans les villages rattachés. La commune est actuellement peuplée de plus de 4000 âmes.

Toutes les localités sont électrifiées et nous sommes en train de les doter de système d’adduction en eau potable. Elles sont également dotées elles toutes d’écoles primaires et nous avons réalisé un collège municipal transformé depuis quelques années en lycée moderne. Nos priorités actuelles sont, entre autres, d’améliorer la couverture médicale, d’améliorer le cadre de vie de nos populations par la réalisation d’un Schéma directeur d’urbanisme de la ville et de plans de lotissement et d’agrandissement des localités, de réaliser des projets générateurs de revenus pour les jeunes et les femmes.

Sous quel sceau placez-vous ce nouveau mandat ?

Ce mandat est placé sous le sceau du développement. Nous avons réussi à convaincre nos populations de s’inscrire dans la vision et la politique de développement de la Cote d’Ivoire menée par le Président de la République. Aujourd’hui, ce que nos populations recherchent, c’est qu’on les aide à pouvoir à résoudre leurs problèmes quotidiens afin qu’elles puissent envisager sereinement leur avenir ainsi que celui des générations futures en vue de lendemains meilleurs. Les projets qui leur tiennent à cœur le plus sont premièrement le désenclavement de notre zone par le bitumage des voies d’accès et l’érection de Tié-N’Diékro en chef-lieu de préfecture. Le dossier a été déjà examiné par le ministère de l’Intérieur. Ces projets structurants constituent, à n’en point douter, la clé du développement de notre commune.

Vous êtes élu pour la première fois sous la bannière Rhdp avec un score de 54,4% des suffrages exprimés contre 40,99% pour votre opposant du Pdci-Rda, dans une zone considérée comme un bastion du Pdci. Comment avez-vous réussi cette performance ?

Je dois ma victoire principalement à ma maitrise du terrain, à ma proximité avec les populations, à ma parfaite connaissance de la politique menée par le gouvernement du fait de tout ce temps que j’ai passé à la Primature et à mon choix volontaire d’être le Secrétaire départemental du Rhdp de ma zone. Cela m’a permis d’assoir de solides structures de base du parti qui m’ont efficacement aidé à mener cette bataille. Il faut dire aussi que nos projets de développement ont fortement séduit les populations de Tié-N’Diékro. Vous étiez un cadre du Pdci-Rda.

Quand est-ce que vous basculez au Rhdp ?

Naturellement comme cela se passe dans le pays baoulé, j’ai commencé ma carrière politique au Pdci-Rda. J’ai gravi toutes les marches pour être membre du bureau politique et délégué départemental de Didiévi pendant 13 années. J’ai donc été sur le terrain pendant longtemps. J’ai opté pour le ralliement au Rhdp en juin 2019 parce que j’ai compris qu’en tant que maire et donc acteur de développement, ce n’est qu’auprès de de l’Etat qu’on peut avoir les moyens pour développer sa localité. Et puisque je porte la vision du développement de ma localité, j’ai estimé qu’il était tout à fait logique que je rejoigne le Rhdp pour bénéficier des retombées positives de la politique de développement mise en œuvre par le Président de la République. Au Rhdp, j’ai été coordonnateur régional du Bélier en même temps conseiller du directeur exécutif, Adama Bictogo. Maintenant, compte tenu des enjeux politiques, de la nécessité d’implanter durablement le Rhdp partout sur le territoire, je me suis volontairement replié sur le poste de secrétaire départemental de Didiévi-Tié-N’Diékro afin de me donner les moyens d’asseoir les bases du Rhdp dans notre département. Et c’est ce qui m’a permis d’avoir cette victoire, car sans base on ne peut rien réussir en politique. C’est donc une victoire pour continuer l’œuvre de développement dans notre région. Nous ne pouvons pas nous mettre en marge de l’œuvre de développement que mène le Président de la République. Ce serait faire du tort à nos parents.

Du haut de votre ancienneté dans la fonction de maire, quels conseils pouvez-vous donner à la nouvelle génération de maires fraichement élus afin qu’ils puissent aussi durer que vous à la tête de leurs localités ?

Les conseils que je leur donnerais, c’est premièrement de cultiver l’ouverture et la générosité. Ils doivent ensuite adopter une démarche de proximité avec les populations et renforcer le travail permanent de terrain à tout instant et à tous les niveaux avec les résidents comme les non-résidents. En fin, ils doivent faire prévaloir la transparence dans toutes leurs actions, avoir une grande maitrise des dossiers et entretenir de bonnes relations avec les conseillers municipaux et avec les structures de l’Etat, surtout les financières.

Nous sommes au terme de notre entretien. Avez-vous un mot de fin ?

Mon mot de fin sera d’adresser des remerciements : aux autorités coutumières et religieuses, aux cadres et travailleurs, aux présidents des jeunes et des femmes, aux populations dans toutes leurs composantes, à tous ces hauts responsables du Rhdp et les autorités du pays qui nous ont fait confiance et nous ont apporté leur soutien.Je voudrais aussi saluer la mémoire du Président Henri Konan Bédié, qui a été un grand Président et qui a fait beaucoup pour son parti et la Côte d’Ivoire. Je voudrais enfin dédier cette victoire au Président de la République Alassane Ouattara qui ne ménage aucun effort pour le développement de notre pays et le bien-être des populations.

Propositions de mise en exergue :

‘’ Aujourd’hui, grâce à nos efforts, la localité à l’allure d’une ville émergente que nous appelons affectueusement Tié-N’Diékro ville nouvelle avec presque toutes les infrastructures de bases y compris dans les villages rattachés’’

‘’Je dois ma victoire principalement à ma maitrise du terrain, à ma proximité avec les populations, à ma parfaite connaissance de la politique menée par le gouvernement du fait de tout ce temps que j’ai passé à la Primature et à mon choix volontaire d’être le Secrétaire départemental du Rhdp de ma zone’

‘’Je conseille aux nouveaux maires de de cultiver l’ouverture et la générosité, d’adopter une démarche de proximité et de transparence avec les populations et renforcer le travail permanent de terrain’

Médard KOFFI 

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