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En Afrique, 70 % des contentieux sont liés au foncier


Des représentants d’agriculteurs d’Afrique de l’Ouest sont venus chercher des conseils auprès de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) en France.

Pour s’adapter à l’économie de marché, les pays d’Afrique de l’Ouest ont engagé, ces deux dernières décennies, des réformes de leur législation foncière. Mais les lois, les pratiques, n’ont pas permis de sécuriser les transactions et ont fragilisé les agriculteurs locaux, habitués à exploiter selon la coutume de petites parcelles (en moyenne 1 à 1,5 ha). Les terres d’Afrique de l’Ouest font l’objet de convoitises de grands groupes.

Processus de sécurisation des terres

« Beaucoup de Chinois sont actuellement à la conquête de terres dans le sud du Burkina-Faso », a expliqué, le 20 novembre dernier à Caen, Marc Gansoré, secrétaire général de la Confédération paysanne du Faso, invité par l’Afdi (Agriculteurs français et développement international). Avec l’agronome Sessi Rostaing Akoha, du réseau des organisations paysannes et producteurs d’Afrique de l’Ouest (Roppa), ils sont venus en mission quelques jours auprès de la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer), le gendarme du foncier en France.

Objectif des organisations de producteurs d’Afrique de l’Ouest ? Un accompagnement vers un processus de sécurisation foncière. Il y a urgence compte tenu de la pression. « Développement minier, migrations climatiques des éleveurs du Sahel vers le sud et conflit avec les agriculteurs, urbanisation avec la pression démographique », énumère Sessi Rostaing Akoha. Le Burkina-Faso comptait six millions d’habitants lors de son indépendance en 1960. Et vingt millions désormais. « Il est très fréquent qu’un agriculteur ait neuf enfants avec deux femmes. Il faut pouvoir les installer sur des terres. »

70 % des contentieux liés au foncier

Le pays compte un « potentiel de 9 millions de terres cultivables et aujourd’hui 4,3 millions sont emblavées », précise Marc Gansoré. « Les gouvernants d’Afrique de l’Ouest ne font pas forcément confiance à leurs agriculteurs », regrette Emmanuel Hyest, président de la Safer qui rappelle que « 70 % des contentieux dans le monde sont liés à des problématiques foncières. »

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