Détenu sans jugement depuis 6 mois : L’Association des Sans Voix exige la libération de Kiébré Seydou


Les ressortissants burkinabés, regroupés au sein de l’association des Sans Voix a adressé une motion de protestation au Consul Général du  Burkina Faso  en Côte d’Ivoire M. Daouda Diallo. Cette démarche de M Daouda Kaboré et ses compatriotes fait suite à la détention, sans jugement depuis le 4 mars 2015  de M. Kiébré Seydou, secrétaire général du conseil représentatif des occupants  du mont Péko.

Daouda Kaboré « Nous voulons un minimum de considération… »

« …Nous sommes venus,  mes compatriotes et moi, regroupés au sein de l’association Sans Voix remettre au Consul Général du Burkina Faso en Côte d’Ivoire Daouda Diallo une motion  pour protester contre la détention depuis le 4 mars 2015 de notre frère et compatriote M. Kiébré Seydou, par ailleurs, secrétaire Général du conseil représentatif des occupants du Mont Péko. Sans toutefois, nous substituer au juge, nous voulons simplement dire  qu’après plus de six mois de détention, notre frère doit être  jugé pour que justice soit rendue. Aussi, je voudrais souligner que la représentation diplomatique burkinabé en Côte d’Ivoire n’a aucun égard envers ses compatriotes que nous sommes. A travers cette motion de protestation,  nous voulons que la diplomatie de notre pays ait de la considération pour nous… »

Nous a confié M. Daouda Kaboré président de l’Association des Sans Voix, à sa sortie d’audience avec le Consul Général du Burkina Faso en Côte d’Ivoire M. Daouda Diallo. En outre, il a souligné que «  En juin 2014 sous la menace de la mesure d’expulsion prise par le gouvernement ivoirien à l’encontre des clandestins Burkinabès du parc du Mont Péko, ces derniers ont décidé de la création du Conseil représentatif des populations du Mont Péko. Une initiative qui a reçu à la fois le soutien du Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire, de l’Association des Sans Voix et de l’Association des Ivoiriens d’origine Burkinabè dans la mesure où elle participait à régler une situation qui pourrait virer à un drame humain, vu l’importance de nos compatriotes à déguerpir. » A t-il précisé.

Non sans renchérir que certaines décisions qui avaient été prises en juin 2014, relatives à la menace du gouvernement ivoirien d’expulser les clandestins burkinabés du Mont Péko qui a d’ailleurs conduit à la création du conseil représentatif des populations du Mont Péko n’ont pas été respectées, comme bien d’autres telles « A l’actif du CROMP, le dossier des clandestins a été inscrit au menu des discussions du Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé en fin juillet 2014 à Ouagadougou. Lequel sommet a décidé, dans son communiqué final, de la mise en place d’une commission mixte chargée de traiter la question de l’évacuation des clandestins (…)

Par ailleurs, M. Daouda Kaboré et ses compatriotes ont dénoncé avec la dernière énergie le comportement suspect  du préfet qui a créé 8 ports secs et du  prélèvement de 100F CFA sur chaque kilogramme de Cacao (…) La presse rapporte l’organisation de la commercialisation du cacao du parc par le Préfet à travers l’instauration de 8 ports secs et d’un prélèvement de 100FCFA sur chaque kilogramme de cacao. Beaucoup de nos parents nous ont joints du parc pour nous confirmer ce «vol de leur revenu(…) Ce que dénonçait justement le Secrétaire Général du CROMP. Le 08 janvier 2015, excédés, les clandestins se rendent à la gendarmerie de Duékoué pour porter plainte contre les points focaux qui collectent l’argent pour leurs patrons. La plainte est reçue, les auteurs convoqués puis relaxés et le dossier classé sans suite par la gendarmerie. Là, encore la presse a rapporté ces faits ainsi que les représailles organisées par l’Office ivoirien des parcs et réserves contre ceux qui ont osé porter la plainte.

Au regard de tous ces faits, l’Association des Sans Voix exige l’implication des autorités Consulaires et Diplomatiques afin que le détenu soit libéré parce que ce qui se passe est tout sauf le droit. L’Association des Sans Voix voudrait par ailleurs s’indigner du fait que les Autorités Consulaires et Diplomatiques burkinabé s’accommodent d’une telle injustice en se complaisant dans leurs bureaux feutrés à Abidjan et à Bouaké. Tout en demandant la libération  immédiate de Kiébré Seydou, Secrétaire général du CROMP, qui a été arrêté et détenu pour être réduit au silence parce qu’il a défendu les intérêts des infiltrés burkinabé du Mont Péko, l’Association des Sans Voix voudrait rappeler que c’est pour servir avant tout les intérêts de leurs compatriotes que ces diplomates sont affectés en Côte d’Ivoire et payés au frais des contribuables burkinabés. »

Arrivés aux environs 9h45 minutes, à bord d’un mini-car, les membres de l’Association des Sans Voix, parmi laquelle l’on notait la présence de femmes et jeunes filles a été reçue  par le Consul général du Burkina Faso en Côte d’Ivoire M. Daouda Diallo qui était accompagné pour l’occasion par le ministre Ouattara qui assume l’intérim depuis la révocation de l’ambassadeur du Burkina Faso en Côte d’Ivoire.

EKB

  

Objet: Motion de Protestation suite à l’arrestation de M. Kiébré Seydou, opérateur économique burkinabé

Monsieur le Consul Général,

L’association des Sans Voix voudrait par la présente motion interpeller les autorités consulaires et diplomatiques burkinabé en Côte d’Ivoire sur l’arrestation de M. Kiébré Seydou, Secrétaire général du Conseil Représentatif des occupants du Mont Péko (CROMP) depuis le 4 mars 2015 et qui reste jusqu’à ce jour  détenu à la prison civile de Man sans jugement.

Nonobstant les démarches de son avocat, le juge d’instruction M. Hien Marcel en charge de ce dossier rejette la requête de sa mise en liberté provisoire. Ce dossier ne revêt pourtant aucun mystère dans la mesure où tous les faits se sont déroulés au grand jour, abondamment relayés par la presse nationale et internationale.

De quoi s’agit-il? En juin 2014 sous la menace de la mesure d’expulsion prise par le gouvernement ivoirien à l’encontre des clandestins Burkinabè du parc du Mont Péko, ces derniers ont décidé de la création du Conseil représentatif des populations du Mont Péko. Une initiative qui a reçu à la fois le soutien du Conseil National des Burkinabè en Côte d’Ivoire, de l’Association des Sans Voix et de l’Association des Ivoiriens d’origine Burkinabè dans la mesure où elle participait à résoudre une situation qui pourrait virer à un drame humain, vu l’importance de nos compatriotes à déguerpir.

A l’actif du CROMP, le dossier des clandestins a été inscrit au menu des discussions du Sommet du Traité d’Amitié et de Coopération ivoiro-burkinabé en fin juillet 2014 à Ouagadougou. Lequel sommet a décidé, dans son communiqué final, de la mise en place d’une commission mixte chargée de traiter la question de l’évacuation des clandestins.

Un an après cette décision, l’Association des Sans Voix voudrait rappeler à l’opinion publique que cette commission mixte n’a jamais été mise en place. Mais qu’en lieu et place, c’est un comité de gestion du parc qui a été crée par le Ministère ivoirien de la Solidarité, de la Famille, de la Femme et de l’Enfant et placé sous la responsabilité du Préfet de Duékoué. Il a suffi que cet organe soit mis en place pour que le CROMP soit vilipendé et suspendu.

Les jours qui suivent, la presse rapporte l’organisation de la commercialisation du cacao du parc par le Préfet à travers l’instauration de 8 ports secs et d’un prélèvement de 100FCFA sur chaque kilogramme de cacao. Beaucoup de nos parents nous ont joints du parc pour nous confirmer ce «vol de leur revenu». Ce que dénonçait justement le Secrétaire Général du CROMP. Le 08 janvier 2015, excédés, les clandestins se rendent à la gendarmerie de Duékoué pour porter plainte contre les points focaux qui collectent l’argent pour leurs patrons. La plainte est reçue, les auteurs convoqués puis relaxés et le dossier classé sans suite par la gendarmerie. Là, encore la presse a rapporté ces faits ainsi que les représailles organisées par l’Office ivoirien des parcs et réserves contre ceux qui ont osé porter la plainte.

En février 2015 un groupe de clandestins est monté et instrumentalisé contre Kiébré Seydou, le Secrétaire Général du CROMP qu’ils accusent à tort d’extorsion de fonds. Sur ces entrefaites, ce dernier est convoqué par le juge Hien Marcel du tribunal de Guiglo puis arrêté. Pendant que les faits constitutifs de crime organisé par les autorités locales sur le cacao du parc que dénonce ce dernier sont occultés.

Se saisissant du dossier le Mouvement Ivoirien des Droits de l’Homme (MIDH) initie une enquête-terrain au terme de laquelle il  produit, le 13 mai 2015, un communiqué attestant les faits que dénonçait le Secrétaire général du CROMP. A savoir que le prélèvement des 100 FCFA sur les produits agricoles des clandestins est avéré. Et que l’arrestation de ce dernier est arbitraire. Moins d’une semaine après la publication de ce communiqué, le siège du MIDH est l’objet d’un cambriolage au cours duquel des ordinateurs sont emportés. La coïncidence interpelle.

Au regard de tous ces faits, l’Association des Sans Voix exige l’implication des autorités Consulaires et Diplomatiques afin que le détenu soit libéré parce que ce qui se passe est tout sauf le droit. L’Association des Sans Voix voudrait par ailleurs s’indigner du fait que les Autorités Consulaires et Diplomatiques burkinabé s’accommodent d’une telle injustice en se complaisant dans leurs bureaux feutrés à Abidjan et à Bouaké. Tout en demandant la libération  immédiate de Kiébré Seydou, Secrétaire général du CROMP, qui a été arrêté et détenu pour être réduit au silence parce qu’il a défendu les intérêts des infiltrés burkinabé du Mont Péko, l’Association des Sans Voix voudrait rappeler que c’est pour servir avant tout les intérêts de leurs compatriotes que ces diplomates sont affectés en Côte d’Ivoire et payés au frais des contribuables burkinabés.

Comptant sur votre intervention patriotique pour la manifestation de la vérité, nous vous prions, Monsieur le Consul Général, de bien vouloir agréer l’expression de nos sentiments distingués.

Pour l’association des Sans Voix

Le président

Daouda Kaboré

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