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Des ministres de « combat » et non de compétence #remaniementciv


Le Premier ministre Kablan Ducan et le Secrétaire général du gouvernement Amadou Gon

Le Premier ministre Kablan Ducan (à droite) et le Secrétaire général du gouvernement Amadou Gon (à gauche).Ph.Dr

Abidjan, 13-1er-16 (lepointsur.com)-Ils sont joyeux et heureux, comme des écoliers qui viennent d’obtenir leur Certificat d’étude primaire élémentaires (CEPE) ou leur entrée en sixième. Ces anciens-nouveaux ministres savent qu’ils ne sont pas reconduits sur la base de la compétence, mais pour conduire à court terme les deux grands projets politiques du programme d’Alassane Ouattara, qui se présente à eux comme un « combat« .

Ce « combat » tel qu’indiqué par le Premier ministre Daniel Duncan s’articule autour de l’unification du RHDP en parti unique et du référendum annoncé à grand tapage médiatique, même s’il ne l’a pas signifié dans sa déclaration  à la presse. C’est donc, un choix politique qui n’a pas tenu compte du cri du cœur de la base telle que souhaité par Alassane Ouattara lui-même : A savoir,  faire la promotion de la jeunesse.

C’est ici que le président s’est fait piéger, en annonçant un changement et un rajeunissement de son gouvernement, quelques semaines avant la composition du dernier gouvernement Duncan. Etait-il obligé faire cette sortie et proposer le contraire de ce qu’il allait faire ? En tout état de cause, tous ses compatriotes l’attendaient de voir les grands changements après les législatives.

L’ « Américain » a dribblé partenaires et adversaires. Même les propositions faites par le Président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro ont été « chiffonnés ».

Les choses sont allées plus vite que l’aiguille qui indique les secondes d’une montre. Tous les anciens-nouveaux ministres reconduits savent devant l’éternel que le président Alassane pouvait les dégommer sans qu’ils ne crient gare. L’audit sur les établissements publics nationaux appelé  de tous les vœux par le chef de l’exécutif, après la présidentielle dont les conclusions restent confidentielles accable à coup sûr tous ces anciens-nouveaux ministres qui ont désormais pour PROFESSION et FONCTION: Ministre.

Le combat dont fait cas le Premier ministre se traduit par la réalisation en douceur du référendum sur la Constitution et du parti unifié. Comme le président Alassane sait que ses ministres houphouëtistes ne changeront pas leur manière de s’asseoir (préoccupés par des détournements, les combines etc.) il pourra les remercier en brandissant l’audit comme preuve de leurs gestions cavalières.

Les anciens-nouveaux ministres sont en mission recommandés. Le résultat attendu c’est le référendum sur la Constitution et le parti unifié. C’est sur ces deux grands points qu’ils seront le plus notés. Pour le reste ce ne sont pas les compétences, les intelligences qui manquent.

Alassane veut garder l’équipe avec laquelle il a gagné la présidentielle, dans la paix. C’est plus un chantier politique qui se présente à ces promus comme le défi à relever.

La promotion de la jeunesse, les compétences etc. doivent attendre. C’est ici que la phrase, « la politique n’est pas l’appréciation saine des réalités du moment » prend tout son sens.

En politique, on ne bat pas le fer lorsqu’il est chaud, Alassane prend sûrement de la hauteur pour mieux apprécier et jauger les observations de l’opinion et relancer la machine.

Bédié est certes son ainé qui lui a apporté son soutien à son premier et second mandat, mais son « fils » Guillaume Soro est celui qui a permis à Laurent Gbagbo d’aller à la présidentielle de 2010.

C’est un rappel qui a tout son sens dans la mesure où, ceux qui, autour du président Alassane décident du contraire de ce qu’il dit,  doivent faire très attention. Au nom de la paix et de la cohésion sociale qui a du mal à décoller. Si Guillaume Soro qu’ils brocardent en privé auprès du président Alassane n’aurait pas été là, à un moment donné de l’histoire, ceux qui semblent avoir un trou de mémoire sur la question allaient-il s’asseoir dans les fauteuils qu’ils occupent, aujourd’hui ?

La sorcellerie politique doublée de haine, s’expliquent par le fait que ce sont ces mêmes caciques qui emballent Alassane qui  allument  le feu pour que Soro soit livré à la CPI avec les chefs rebelles. Comme le trou noir est profond, ils ont oublié qu’ils  ont fêté ceux qu’il qualifient de rebelles, hier dès la chute  de Gbagbo. Et que Soro et ces rebelles ont été officiellement honorés et magnifiés.

A d’autres occasions,  sous la volonté de notre guide!

Sériba Koné

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