[Côte d’Ivoire/Présidentielle 2020] Simone Gbagbo révèle des irrégularités sur le processus électoral et exige le report du scrutin
Abidjan, 27-08-2020 (lepointsur.com) L’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Ehivet Gbagbo a animé, ce jeudi 27 août 2020, une conférence de presse sur la situation sociopolitique ivoirienne, à Abidjan-Riviera Golf.
La 2e vice-présidente du Front populaire ivoirien (Fpi), signait ainsi son retour sur la scène politique après sa sortie de prison en aôut 2018. Pour cette première sortie, l’ancienne député d’Abobo n’est pas allée du dos de la cuillère pour dénoncer les événements violents qui ont lieu recemment dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire, suite à l’annonce de la candidature du président de la République, Alassane Ouattara. Lequelles violences, elle les mets sur le compte du pouvoir en place.
Simone Gbagbo, qui a pris la parole ce jour pour ‘’tirer la sonnette d’alarme’’ sur la situation qui prévaut dans le pays à la veille de la présidentielle de 2020, s’est indignée de la candidature du président du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp). Selon elle, la décision du chef de l’Etat de briguer un autre mandat à la tête du pays est une ‘’imposture’’ et une ‘’violation grave’’ de la loi fondamentale ivoirienne.
Poursuivant, elle a révélé plusieurs irrégularités sur l’organisation de la présidentielle ivoirienne prochaine. Elle dénonce des fraudes constatées sur la liste électorale, dont les augmentations anormales des électeurs sur les listings des communes du Plateau et de Port-Bouët.
<<De graves anomalies constatées notamment sur le fichier électoral, ne sont pas prises en compte. Nos équipes communes Fpi-Pdci ont trouvé sur la liste électorale : 7000 inscrits dans père ni mère, 35 burkinabè en possession de cartes d’électeurs, 7 inscrits âgés de moins de 1 mois, 20 électeurs inscrits dans 7 bureaux de vote, une personne qui se trouve elle seule à Koumassi, Abobo, Marcory, Bassam, Cocody, Adjamé, Attécoubé, Anyama, Bingerville, Yopougon, Treichville, Port-Bouët et Plateau. Elle a elle seule, 13 cartes d’électeurs…>>, a révélé la conférencière du jour.
Fort de ce constat, elle demande la révocation du président de la Cei, Coulibaly Kuibiert, qu’elle accuse d’avoir commis des fautes professionnelles graves dans sa gestion de la structure en charge des élections en Côte d’Ivoire. Elle repporche au premier responsable de la Commission électorale indépendante d’avoir des filiations avec des partis politiques.
<<Il est vrai que, ce n’est pas là Cei qui vote, mais c’est elle qui traité les bulletins et dit les premiers résultats. Ici, la rigueur, l’intégrité, la neutralité sont donc des exigences incontournables >>, a déclaré Simone Gbagbo.
Face à toutes ces situations, Mme Gbagbo a affirmé que <<ces élections ne doivent pas se tenir tant que les graves anomalies constatées sur leur organisation ne sont pas corrigés, notamment : la constitution même de l’organe, la radiation contre-performantes, l’audit de la liste électorale, l’adoption consensuelle du découpage électoral et l’annulation des décision prises par le chef de l’Etat. A savoir, le parrainage, la caution de 50 millions FCFA, etc. >>.
C’est pour quoi, l’ancienne First Lady ivoirienne, a appellé les Ivoiriens sans distinction d’ethnie, de religion à ne pas participer à ce scrutin présidentiel qu’elle juge ‘’pipé’’ d’avance.
<<Ce qui est en jeux ici c’est l’intégrité de notre nation>>, a-t-elle lancé. Et de proposer une réorganisation de l’environnement politique du pays avant la tenue d’élection présidentielle.
<<La Côte d’Ivoire est à la croisée des chemins. Il faut régler au préalable tous ces problèmes avant d’aller aux élections>>, a martelé la 2e vice-présidente du parti fondé par Laurent Gbagbo.
Georges Kouamé