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Côte d’Ivoire/ La société civile dénonce le régime d’impunité


La société civile dénonce le régime d'impunité (Ph: Dr)

La société civile dénonce le régime d’impunité (Ph: Dr)

Les membres de la Croix-Rouge en Côte d’Ivoire ramassent les cadavres lors d’une opération à l’ouest d’Abidjan, le 4 mai 2011.

Une rencontre de 3 jours a débuté mercredi 12 février autour de l’expert indépendant des Nations unies sur les droits de l’homme en Côte d’Ivoire. Doudou Diègne effectue sa 6ème visite en Côte d’Ivoire. Quatre ONG nationales ont choisi ce jour pour dénoncer notamment les libérations provisoires en cascade dont bénéficient, depuis le début de l’année, les personnes (près de 120 pour l’instant) détenues suite à la dernière crise politique dans le pays.

Actions pour la protection des droits de l’homme (APDH), la coalition ivoirienne pour la CPI, la Lidho et le MIDH, le Mouvement ivoirien des droits humains déclarent que la réconciliation en Côte d’Ivoire ne peut pas se faire sans justice : « l’impunité d’aujourd’hui est le crime de demain », estiment-elles. Pour ces organisations de la société civile, le pouvoir exécutif s’est immiscé dans les affaires judiciaires et cela les inquiètes. « Si on procède à la libération, explique le président de la coalition ivoirienne pour la Cour pénale internationale (CI-CPI), Ali Ouattara, comme ça c’est fait, on risque de créer des frustrations au niveau des victimes et ces victimes-là peuvent vouloir se venger. Egalement [en ce qui concerne] les personnes libérées, si réellement elles sont coupables, ça peut les encourager à la récidive. Lorsque des militaires rentrent et que les autorités disent qu’ils ne sont pas poursuivis, ça pose déjà un problème d’immixtion dans les affaires de la justice. »

Les crimes les plus graves n’échapperont pas à la CPI

La coalition ivoirienne pour la CPI et les trois organisations de défense des droits de l’homme demandent donc que les procédures aillent jusqu’au bout. L’autre crainte, c’est que les libérations provisoires et les assurances de non poursuite des pro-Gbagbo qui rentrent d’exil, puissent hypothéquer toute enquête judiciaire contre les partisans du pouvoir actuel.

« Les libertés du pouvoir actuel pourraient amener demain à ce que l’une des parties ne puisse pas répondre devant la justice, poursuit Ali Ouattara. Il faut qu’il y ait la justice pour tous et pour toutes. ». Seule consolation pour les victimes, selon les sentinelles contre l’impunité, les Ivoiriens soupçonnés de crimes les plus graves ne pourront pas échapper à la CPI même si le pouvoir décrétait une amnistie générale.

Source Rfi

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