Editorial

Côte d’Ivoire – Gestion familiale, tribale et corruption, le clan des Ouattara « pille » le pays


Ex-directeur général adjoint du Fmi et donc garant d’une certaine «rigueur», Alassane Ouattara n’hésite pourtant pas à rompre avec les pratiques de transparence érigées comme un sacerdoce par les institutions de Bretton Woods. Depuis son accession au pouvoir en 2011, les contrats de gré à gré pleuvent (centrale de Singrobo-Ahouaty, barrages sur la Comoé, autoroute Abidjan-Bassam…) sans que la Banque mondiale, très sourcilleuse sur cette question, ne bronche. D’autres marchés sont tombés dans l’escarcelle de parents ou proches du chef de l’Etat, créant un profond malaise dans l’environnement des affaires. Emblématique de cette gouvernance, le marché de contrôle et de vérification des importations a été soufflé au groupe Bivac par la société de Dubaï Webb Fontaine, dans des conditions que le premier n’a toujours pas digéré. A Abidjan, la filiale de Webb Fontaine est dirigée par Benedict Senger, époux de Fanta Catherine Ouattara, la fille du chef de l’Etat. De telles relations de parentèle dans les affaires s’étendent à des conseillers influents du palais, qui n’hésitent pas à user de leur proximité avec le «chef». L’un d’eux, Koly Kanté, par ailleurs actionnaire de référence de la Société des cimenteries d’Abidjan, voit cette entreprise bénéficier de contrats de l’Etat. Autre conseiller à la présidence, Mamadi Diané a introduit le groupe roumain Timis en Côte d’Ivoire via son cabinet de lobbying Amex. Les filiales Pan African Minerals et African Petroleum de ce groupe fondé par Frank Timis multiplient les chantiers, dont la réhabilitation de la ligne Abidjan-Ouagadougou. A la tête d’ACE-CI depuis 2011, Daouda Gon Coulibaly, le frère du secrétaire général de la présidence, Amadou Gon Coulibaly, s’épanouit sur les marchés de contrôlequalité de plusieurs filières agricoles, dont celle du cacao.
Les ministres ne sont pas en reste. Un réseau dense de patrons gravite autour de l’un des plus fidèles soutiens du président Ouattara, le ministre de l’intérieur Hamed Bakayoko, à commencer par son frère Zoumana Bakayoko. Ce dernier, actionnaire de la société spécialisée dans les infrastructures de télécoms Swindevco, a introduit en Côte d’Ivoire, le Franco-Libanais Philippe Nakad, patron d’Agro West Indutries. Hamed Bakayoko a lui même ouvert les portes du pays au Turc Nihat Ozdemir, président de Limak Group of Companies. Ce groupe vise la construction de centrales hydroélectriques sur le fleuve Sassandra. Pour sa part, après avoir créé coup sur coup Stylus Sarl et Tanassa Technologies en 2012, entités spécialisées dans l’intermédiation financière et la biométrie, Bintou Toungara Kamara, la fille du ministre de l’Energie et du Pétrole, Adama Toungara, travaille aux côtés de la Petroci et de la Sir.
Patrons cadeautés
La Côte d’Ivoire de Ouattara restera dans les annales pour avoir évincé un membre du gouvernement suspecté de détournement de fonds publics sans que ce dernier ne soit inquiété par la justice. Mieux, Adama Bictogo, ex-ministre de l’Intégration africaine proche de la Première dame, Dominique Ouattara, réalise de nombreuses opérations dans le secteur lucratif de la biométrie via sa société Snedai. Il s’appuie aussi sur ses relais à la présidence ivoirienne pour introduire des intérêts turcs, à l’instar du Yildirim Group qui va ouvrir une filiale à Abidjan en vue de concurrencer la société de transport Sotra. Toute la fratrie Bictogo s’implique autour du «grand frère» Adama. Moumouni Bictogo et Salif Bictogo ont ainsi fondé la firme minière Lagune exploration, détentrice de plusieurs permis aurifères. Mohamed Sidi Kagnassi est une autre «singularité». Cet homme d’affaires en vogue sous le régime de Laurent Gbagbo et proche de Guillaume Soro, a su rebondir grâce à son entregent. Du jour au lendemain, il est devenu un magnat du BTP sans posséder aucune société dans ce secteur. Après avoir décroché le marché de la réhabilitation des universités ivoiriennes, il a opportunément fondé la Simdci (LC nº677). Il négocie actuellement un contrat pour la construction de 10 000 classes.
(Source : La Lettre du Continent n°678 du 12 mars 2014)
NB: Vôtre journal en ligne,sur le net, »LE POINT SUR »,évidemment se réserve d’interpeller le pouvoir Alassane Ouattara quant à la véracité ou non de cet article de  » LA LETTRE DU CONTINENT ».
Il n’est pas acceptable et admissible que dans un Etat qui se veut de Droit,le pouvoir joue à l’indifférent.L’image de la COTE-d’IVOIRE pourrait en prendre un sale coup.
Je vous remercie.
Par DIARRASSOUBA  Abdoul Khader Stéphane,
Directeur de Publication de « LE POINT SUR »

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