Actualite, Editorial

55 ans d’indépendance, et après…#paix


Félix Houphouët-Boigny, le bâtisseur de la Côte d'Ivoire moderne. (Ph: Dr)

Félix Houphouët-Boigny, le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne. (Ph: Dr)

La Côte d’Ivoire a commémoré les 55 ans de son accession à la souveraineté nationale vendredi 07 août 2015 sur toute l’étendue du territoire national. Occasion pour les Ivoiriens en général et le Président de la République Alassane Ouattara en particulier de regarder dans le rétroviseur. Pour faire une esquisse de bilan après un demi-siècle. Un demi-siècle au cours duquel, beaucoup d’eau a coulé sous le pont. Durant 30 ans, embourbés dans les méandres d’un parti unique, aux allures totalitaires, le pays a pu se faire une place sur l’échiquier politique aussi bien au plan national qu’international.

Grâce à un leader, Félix Houphouët Boigny dont la clairvoyance et la vision futuriste a permis au navire Ivoire de se frayer une brèche  dans le très controversé océan du développement. Cette fulgurante ascension commentée par tous a été brutalement ralentie par la dévaluation du franc CFA en 1994 et surtout par la disparition du premier président du pays, le Bélier de Yamoussoukro Félix Houphouët Boigny. De 1999 à 2011, la Côte d’Ivoire s’est éloigné de ce coup d’accélérateur qu’est la culture de la paix, de l’hospitalité, de l’amour entre autres vertus qui lui avaient permis de se hisser au rang des pays qui venaient d’embarquer dans le train du développement.

Cette situation, les Ivoiriens, et avec eux leur président en ont conscience.  « Certes, les aléas de l’histoire ont semblé entraver cette grande marche en avant vers la modernité. En effet, nous avons vécu récemment une triste tragédie, qui demeurera dans notre conscience collective. Je suis convaincu qu’avec le temps, la Côte d’Ivoire tournera définitivement la page de cette crise. » Dixit Alassane Ouattara, à l’occasion des 55 ans de  l’indépendance de la Côte d’Ivoire. « Quand on sait les défis auxquels nous avons eus à faire face dès 2011 pour ramener la paix et la sécurité, je suis fier du chemin que nous avons parcouru, ensemble, en si peu de temps. En seulement 4 ans, la Côte d’Ivoire a retrouvé la paix et chaque habitant de notre beau pays peut vaquer librement à ses occupations. » A-t-il renchéri.

Ce satisfecit du premier des Ivoiriens est-il partagé par l’ensemble des Ivoiriens et de toutes les sensibilités politiques ? Pas si sûr. Ce n’est pas le candidat Pascal Affi N’Guessan, candidat de l’opposition déclaré pour l’élection présidentielle d’octobre 2015, investi le week-end dernier devant environ 4000 militants à Treichville qui dira le contraire. Lui, qui à l’instar des autres membres de l’opposition ivoirienne dénonce l’absence de démocratie, de sécurité, de bien-être social, au regard du coût de la vie très élevé depuis environ 5 ans. Cette même opposition ivoirienne qui réclame à cor et à cri une transition politique, s’explique difficilement que des opposants et citoyens ivoiriens soient détenus dans les geôles du pays et même de prisons internationales, tels  l’ex-président Laurent Gbagbo et  Charles Blé Goudé poursuivis pour crimes contre l’humanité à la Haye.

Alors même que tous les regards sont tournés vers l’élection sus-mentionnée, l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci) est prise dans une  spirale de convulsions de querelle de clocher dont l’issue est incertaine. Annoncé comme celui de la maturité, le congrès ordinaire de la faitière des associations de journalistes est en proie à des difficultés sans précédent. C’est désormais à une danse de sorcières à laquelle les hommes de média de Côte d’Ivoire sont conviés depuis l’ouverture officielle de la campagne. Initialement prévu pour se tenir les 1er et 2 août 2015 et reporté aux 8 et 9 du même mois, les journalistes sont renvoyés au mois de février 2016 pour le renouvellement des instances de leur association. Cette situation a provoqué le courroux des journalistes, dans leur grande majorité et surtout ceux proches du bureau sortant qui voient en cette immixtion du politique dans l’organisation du congrès une volonté manifeste de caporalisation de leur corporation par les politiques. Une situation qui porte une grave atteinte à la liberté d’association en Côte d’Ivoire.

C’est d’ailleurs,  la raison pour laquelle, nombre d’observateurs et d’Ivoiriens s’interrogent sur l’avenir de la Côte d’Ivoire après ses 55 ans d’indépendance (sic !)

Commentaires

commentaires