Economie

Concours administratifs : Ces bruits qui n’honorent pas la Fonction publique


Cissé Ibrahim Bacongo, ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Cissé Ibrahim Bacongo, ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Débutés le samedi 27 décembre 2014 dans plusieurs centres de composition, les concours administratifs ont brutalement été interrompus dans les centres de L’Epp Front Lagunaire, Epp Delafosse, Collège moderne d’Adjamé, Epp Pont, Lycée moderne de Treichville et Ecole régionale de Treichville.

La raison, des problèmes liés à la gestion des épreuves dans le centre de composition abrité par l’Ecole régionale de Treichville, a indiqué un communiqué émanant du ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative.

Selon ce communiqué, de nouvelles dates de composition ont été arrêtées pour les concours professionnels et directs qui devaient se tenir ce samedi. Ainsi, les dates des 10 et 17 janvier 2015 sont maintenues. Par contre les compositions prévues se tenir le 27 décembre 2014 ont été reportés au 31 janvier 2015.

Quant à celles prévues se tenir le 3 janvier 2015, elles ont été repoussées au 24 janvier 2015 pour des raisons liées au Mahouloud annoncé pour les 2 et 3 janvier prochain.

Dans le même communiqué, le ministère justifie ces différents reports par un souci d’équité entre les différents candidats. Toutefois, il ne s’attarde pas suffisamment sur les désagréments liés à ces reports inattendus.

D’autant plus qu’ils sont nombreux les candidats qui ont effectué le déplacement depuis des localités reculées de la Côte d’Ivoire en vue de venir postuler. A ceux-ci quelles sont les garanties que le ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative offre ?

Car, il n’est pas à exclure que les mêmes travers observés dans la gestion des épreuves resurgissent au cours des prochaines dates arrêtées par la tutelle. C’est d’ailleurs ici le lieu d’interpeller le ministre Cissé Ibrahim Bacongo sur des sons discordants qui proviennent du ministère de la Fonction publique depuis qu’il a succédé à Gnamien Konan.

Hier, c’était l’affaire des 23 absents au concours d’entrée à l’Ecole nationale d’administration qui se sont retrouvés, comme par enchantement, sur la liste des admissibles que le jury a automatiquement affiché après sa délibération.

Fort heureusement, grâce à un système informatique mis en place par la direction de l’Ena, en vue de sécuriser les concours de l’année 2014, ces candidats de l’ombre ont été démasqués.

En effet, la conséquence est que le système a fait un bug et tous les absents aux concours se sont retrouvés en tête du classement pour les résultats d’admissibilité.

Dans le feu de cette affaire, Cissé Bacongo a accusé de fraudes la direction de l’école de prestige. Et pourtant, elle ne prend pas part aux délibérations du jury. Ce que l’on peut tout simplement retenir, c’est que la direction de l’Ena a piégé tout le monde avec son nouveau système informatique.

Ce système est tellement sécurisé que quand vous ne respectez pas un protocole ou que vous voulez faire du ‘’forcing’’, il se plante ou vous donne des résultats grossiers comme c’est le cas actuellement avec les 23 absents déclarés admissibles.

Le moins que l’on puisse réclamer à tous les services de la Fonction publique et de la réforme administrative, c’est de rendre les différents concours administratifs plus démocratiques. C’est sûrement à ce prix que la Côte d’Ivoire renouera avec cette race de fonctionnaires, agents de l’Etat et administrateurs de qualité comme c’était le cas au temps du Président Félix Houphouët-Boigny.

Si ce n’est pas le cas, le pays parviendra certainement à l’émergence avec une administration publique prise en otage par de piètres administrateurs. Ce qui n’est sûrement pas le souhait du Président Alassane Ouattara qui a fait de l’émergence de la Côte d’Ivoire son cheval de bataille.

Idrissa Konaté

 

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