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CI-Pour gestion « opaque » de l’Aprocanci / Le président Wadjas Honest destitué


Voici la réplique du concerné : « Je ne me reconnais pas dans cette décision’’

De Gà D: Yéboué Yao (Pdt), Yao Logbo Denis et Sangaré Hamidou (Ph: S.K)

De Gà D: Yéboué Yao (Pdt), Yao Logbo Denis et Sangaré Hamidou (Ph: S.K)

Abidjan, jeudi 12-3-15 (lepointsur.com)-Depuis jeudi le 12 mars 2015, Wadjas Assoa Honest n’est plus le président de l’Association des planteurs de caoutchouc naturel de Côte d’Ivoire (Aprocanci). C’est ce qui ressort de la conférence de presse tenue par le nouveau président Yéboué Yao, juste après la réunion du Conseil d’administration de cette structure, pour mettre un terme à une crise qui dure « depuis le mois de juillet 2014« .

Entouré du président du Conseil d’administration, le doyen en âge Yao Logbo Denis et du premier vice-président actif, Hamidou Sangaré, Yéboué Yao  désigné par le Conseil d’administration dont le mandat court jusqu’à l’Assemblée générale élective dont « la date reste à déterminer« , a dénoncé la gestion « opaque » de son prédécesseur, avec à la clef, un trou béant estimé à plus de 600 millions Fcfa.

Un préjudice qui, selon notre interlocuteur, a été causé en l’espace de dix huit mois à l’Aprocanci. Un constat fait de janvier 2013 à juin 2014.

Sur les 43 membres du Conseil d’administration présents jeudi 12 mars 2015, à cette rencontre de crise, 29 représentants des producteurs ont décidé de la destitution de Wadjas Assoa Honest, « pour mauvaise gestion« . « A compter de ce jour, la destinée de cette structure est confiée à M. Yéboué Yao, et pour la gestion financière M. Yao Logbo Dénis« , a indiqué le Pca. 

Pour le nouveau patron de l’Aprocanci, cette structure « partait dans un ravin sans fond, parce que quand les producteurs recevaient un chèque il était difficile pour eux de toucher leur argent » avec le président démis. « Pourtant, on sait qu’il y avait plus de 40 millions FCFA qui entraient dans les caisses de notre association, ce qui n’est pas normal, » a décrié Yéboué Yao.

En effet, le président de l’Association des professionnels du caoutchouc (Apromac), Koffi Fulgence que Wadjas Assoa Honest a mis en cause en face à des producteurs au cours des rencontres concernant le non reversement de leur argent, a fini par être informé et a crevé l’abcès.

L’affaire devant les juridictions

Depuis janvier 2015, l’affaire a été portée devant les tribunaux. Par ailleurs, bien avant, selon le conférencier, le mis en cause a passé 72 h de garde-à-vue suite à une enquête menée par la brigade de recherche de la gendarmerie.

Avant d’être relâché à cause de la grève des agents pénitentiaires et des greffiers qui a coïncidé avec les jours passés par  Wadjas Assoa Honest derrière les verrous.

Le nouveau président tourne la page

UNE VUE DES ADMINISTRATEURS

UNE VUE DES ADMINISTRATEURS

A court et moyen termes, Yéboué Yao envisage faire identifier les producteurs de l’Aprocanci en leur octroyant des cartes de membres, les faire assurer, entreprendre une opération immobilière, afin que ces derniers qui, pour la majorité, sont du 3ème âge, « puissent vivre dans des logements appropriés, » l’immatriculation de chaque producteur fait partie du programme du nouveau président.  

Le détournement de fonds a été découvert au dire de nos interlocuteurs, entre les mois de juillet et août 2014, après plusieurs plaintes des représentants des planteurs de l’Aprocanci auprès du président de l’Apromac (Association des professionnels du caoutchouc), Koffi Fulgence.

Pour baisser la tension suite aux plaintes des producteurs et membres de l’Aprocanci, ce dernier a recommandé qu’un représentant des dissidents et le président d’alors aient leurs signatures sur les chèques.

C’est après cet accord qui a pris en compte les signatures du premier vice-président actif, Hamidou Sangaré et/ou Yéboué Yao avec celui de Wadjas Honest en sa qualité de président de l’Aprocanci qui a permis aux représentants des producteurs d’avoir accès aux comptes et de se rendre compte de l’effectivité des retraits de sommes qui n’ont « rien à voir  » avec les activités et le fonctionnement normal de leur association.

Les dessous de la destitution de Wadjas Assoa Honest

A en croire, les nouveaux gestionnaires de l’Aprocanci, les retraits portant sur la somme de plus de 642 millions FCFA étaient destinés au paiement du loyer du président Wadjas Honest sis à l’immeuble Jeceda au Plateau dont le montant s’élève à 1.200.000 Fcfa par mois, de l’achat de produits phytosanitaires, des frais de réparation et d’assurance de ses camions et véhicules, frais de sécurité de sa résidence etc.

A la découverte de ce détournement, un comité de sages a été mis en place et dirigé par des producteurs et administrateurs. Notamment Yédé Niagne Jean et Tiéha Kouassi Venance. Les deux parties ne parviendront pas à parler le même langage jusqu’à ce que l’affaire soit portée devant le procureur de la République en janvier 2015.

Le président de l’Aprocanci, Wadjas Honest sera arrêté et en garde à vue pendant 72 heures, avant d’être libéré à cause de la grève des greffiers et gardes pénitentiaires qui a coïncidé avec son arrestation.  

Le Secrétaire général de l’Aprocanci, Djedjmel François qui cosignait les chèques avec le président déchu, ainsi que Mme Solange Messou  sont menacés, selon eux, par leur ancien patron qui les soupçonne d’être les instigateurs des malheurs dont il est victime.   

Sériba Koné

 Wadjas Assoa Honest, président déchu : « Je ne me reconnais pas dans cette décision »

WADJAS HONESTAprès la réunion du Conseil d’administration nous avons joint Wadjas Assoa Honest au téléphone. Voici en intégralité sa réaction en fonction de nos préoccupations.

« C’est une réunion qui n’est pas statutaire, parce qu’en tant que président, c’est moi qui doit la convoquer. Et puis, on ne peut pas prendre des décisions comme ça, c’est irrégulier, c’est un coup d’Etat, comme on le dit d’habitude.

Moi, je ne me reconnais pas dans cette décision. Concernant la somme portant sur plus de 600 millions FCFA dont vous faites allusion, ils parlent c’est ce qu’ils peuvent raconter. Nous sommes dans un Etat de droit, et non dans un Etat de petits voyous.

Comme vous dites bien que l’affaire se trouve devant les juridictions, c’est devant les juridictions qu’on en parle et non dans les journaux ou médias. »

 

Propos recueillis par Sériba Koné

 

 

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