Affaire 26 Ivoiriens expulsés du Gabon : Le Dg des Ivoiriens de l’extérieur clarifie tout #Immigration
CIV-lepointsur.com (Abidjan, 5-1-2015) Dans la nuit du 3 janvier 2016, 26 Ivoiriens résidant au Gabon, sous contrainte regagnaient la Côte d’Ivoire après une escale d’environ une semaine dans la ville portuaire de Calabar au Nigeria. Facilité par le ministère de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, leur retour s’est passé dans de très bonnes conditions.
Selon un communiqué de la Direction générale des Ivoiriens de l’extérieur, le retour de ces 26 Ivoiriens fait suite à une information de l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Gabon, de l’imminence de l’expulsion des ressortissants ivoiriens en situation irrégulière. Ainsi, sur instruction du ministre de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur, le Directeur Général des Ivoiriens de l’extérieur Issiaka Konaté a travaillé à assurer un retour en toute sécurité aux expulsés. Ceux-ci, ont en effet quitté le territoire gabonais le mercredi 23 décembre en compagnie d’autres ressortissants africains par bateau vers Calabar, au Nigeria où ils ont été pris en charge par l’ambassade de Côte d Ivoire au Nigeria à la demande du Ministre Aly Coulibaly.
Toutefois, la récurrence de ce type d’expulsion, la troisième du genre, de la part du Gabon invite à la réflexion. Que cache en réalité, cette vague d’expulsion, alors que les relations entre la Côte d’Ivoire et le Gabon sont toujours restées au beau fixe ? Que reprochent les autorités gabonaises à ces 26 personnes qui ne constituent qu’une poignée à côté de la population d’Ivoiriens dans ce pays estimée à 7000, selon les services du ministère en charge des Ivoiriens de l’étranger ? Pourquoi, expose-t-on ces Ivoiriens dans des pays de transit, plutôt que de les conduire directement en Côte d’Ivoire ?
Joint par téléphone dans la journée du 5 janvier 2016, le Directeur général des Ivoiriens de l’extérieur Issiaka Konaté a précisé les circonstances qui ont précipité l’expulsion de ces 26 personnes du Gabon. Selon lui, en effet, cette vague d’expulsion ne cache rien de particulier. « Elle est simplement l’aboutissement de la mise en application de l’opération ‘’Clandestin’’ lancée par le gouvernement gabonais pour débusquer les personnes en situation irrégulière », précise-t-il.
Cependant, le Directeur général des Ivoiriens de l’extérieur n’apprécie pas la trajectoire que les services d’immigration gabonais font subir aux Ivoiriens, en les faisant transiter par d’autres pays. Ce qui peut, selon lui, les exposer à des risques, d’autant qu’ils pourraient être assimilés à des terroristes dans ces pays de transition, théâtre de récurrents attentats terroristes. « Nous sommes opposés à cela », a fait savoir M. Konaté.
Pour le Directeur général des Ivoiriens de l’extérieur, cette situation inconfortable pour les Ivoiriens en situation irrégulière s’explique par la politique de libre circulation qui existe entre les pays de la Cedeao et qui s’étend jusqu’au Nigeria. « Ignorant cet aspect, certains de nos concitoyens se retrouvent en Afrique centrale, soit au Cameroun ou au Gabon où la monnaie utilisée se trouve être aussi le Franc Cfa », souligne-t-il.
Puis, de révéler que le Président de la République a donné des recommandations précises pour faciliter le retour des 500 Ivoiriens vivant au Gabon qui ont ouvertement manifesté le besoin de rentrer au pays. « Une réunion de haut niveau se tiendra bientôt pour permettre à ces personnes de rentrer directement en Côte d’Ivoire sans avoir à transiter dans un autre pays », ajoute le diplomate.
Faut-il le rappeler, le 27 juin et 29 juillet 2015, 19 ivoiriens avaient été expulsés de Libreville par les autorités pour situation irrégulière. A ce jour, ce sont au total 46 Ivoiriens qui ont été expulsés du Gabon. En novembre 2015, le Ministre Aly Coulibaly avait lui-même pris la tête d’une délégation comprenant le Directeur Général des Ivoiriens de l’extérieur afin de ramener en Côte d’Ivoire, une cinquantaine d’Ivoiriens pris au piège du conflit libyen par un vol spécial affrété pour l’occasion.
Idrissa Konaté
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