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56e anniversaire de l’indépendance : Une commémoration sous fonds de crispation sociale #Bouaké


La 3ème légion militaire de Bouaké a abrité dimanche 7 août 2016, la commémoration du 56e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Contrairement aux autres villes du pays, la capitale du Centre  a connu une célébration toute particulière à Bouaké. Une cérémonie sous fond de crispation en raison des récents évènements dus aux mouvements d’humeur des populations.

En l’absence de la première autorité préfectorale Konin Aka  les  élus locaux ont marqué à leur façon ce jour. Le maire Nicolas Djibo, le 1er vice-président du Conseil  régional, N’Guessan Lambert, des chefs coutumiers, des religieux ainsi que des responsables de tous les corps des forces de l’ordre y étaient.

Le secrétaire général 1 de la préfecture de région, préfecture du département, Yokozo Zozoro Firmin a procédé à la revue des troupes  avant de prononcer le traditionnel discours du Chef de l’Etat. Pour le gouverneur intérimaire, la célébration de l’indépendance délocalisée à la 3ème légion militaire est la conséquence des évènements malheureux vécus par la population.

« Le vendredi 22 juillet, sont survenues les traumatisantes manifestations. Ces évènements à nous présentés comme l’expression des mécontentements contre les prix élevés de l’électricité sont venus détruire de nombreux acquis et assombrir les bons points engrangés par Bouaké depuis 2011 avec l’avènement du Président Alassane Ouattara. Face à la tournure prise par ces évènements que rien ne saurait justifier, il me plait de rappeler qu’en toute chose, il faut savoir garder raison. On a du mal à comprendre comment des mouvements d’humeur contre le prix élevé de l’électricité, comme il y en a eu dans d’autres villes du pays, connaissent des débordements. Avec en point de mire le saccage, la destruction et le pillage des locaux de la CIE et les édifices publics et même un domicile privé, la mythique résidence de feu Djibo Sounkalo, 1er maire de Bouaké. Les évènements de ce 22 juillet étaient tellement graves avec des conséquences tant au plan local que national. S’agissant de la ville de Bouaké, ces manifestations ont engendré un climat de peur et de panique au sein des populations, écorné gravement l’image de la ville et risquent de fragiliser pour longtemps encore, la confiance des opérateurs économiques et investisseurs dans notre localité. Ces manifestations risquent de saper les nombreux efforts du Président de la République et de son gouvernement pour crédibiliser notre pays et le rendre attractif aux yeux des hommes d’affaires et investisseurs étrangers. Ces évènements ont profondément affecté le Chef de l’Etat. Le Président a beaucoup fait pour la région de Gbêkê et pour Bouaké, il est prêt à y apporter davantage de bien-être et de progrès, alors arrêtons de détruire les équipements qu’il a déjà réalisés dans le Gbêkê et à Bouaké », témoigne-t-il en invitant les jeunes à tourner dos à la violence.

« Aidons-le (Ndlr : le Président de la République) plutôt à nous aider. Bouaké ne peut plus et ne doit plus se permettre de faire un pas en avant et deux pas en arrière, au risque de reculer plutôt que d’avancer. Je demande à tous, notamment, aux jeunes de tourner le dos aux violences, aux casses, aux pillages des biens publics, notre patrimoine commun », poursuit l’administrateur. Il ne manque d’exhorter  les populations à observer un climat de paix lors des consultations populaires à venir, notamment, le référendum et les législatives. La cérémonie s’est achevée par le traditionnel défilé militaire de tous les corps constitués de l’armée et des forces paramilitaires.

Simon Debamela, correspondant

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